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Islam politique au pouvoir : la méthodique stratégie d’infiltration des grandes institutions europée

Alexandre del Valle poursuit le feuilleton consacré aux différents "pôles" de l'islamisme mondial dont l'objectif consiste à contrecarrer les forces laïques dans les pays musulmans puis à empêcher l'intégration des citoyens de confession musulmane dans les pays occidentaux, sous couvert de liberté religieuse et de pluralisme (dévoyé). Cette fois-ci, il décrypte la stratégie ce conquête-islamisation de l'Occident et du monde mise en œuvre par la plus puissante et influente organisation panislamiste mondiale, la "Confrérie Les Frères musulmans", très présente en Occident et notamment aux Etats-Unis et en France.

Extrait de l’inauguration, à Doha en janvier 2012, du « Centre de Recherche sur la Charia » dirigé par Tariq Ramadan (à droite) et intégré à la Qatar Foundation. À gauche, Youssef Al-Qaradawi, guide spirituel des Frères Musulmans et président de l’Union mondiale des savants musulmans. Au centre, Cheikha Mozah, présidente de la Qatar Foundation et l’une des épouses de l’émir qui régnait au Qatar au moment où la photo a été prise.

Source: Dreuz.info


Les ramifications des Frères musulmans
dans le monde et en Occident

Relativement bien structurée, quoi que très décentralisée et à l’origine de nombreuses scissions aujourd’hui totalement autonomes, l’organisation des Frères musulmans est implantée partout, en premier lieu en Egypte, en Jordanie, au Soudan ou au Koweït, où elle est représentée au Parlement, puis dans le monde arabe en général, où elle agit à travers des sections montées dans chaque pays : Syrie, Yémen, parfois sous d’autres appellations, comme en Palestine et en Algérie (Hamas), au Soudan (Front national islamique), en Afghanistan (Mouvement islamiste de Niazi et Rabbani), en Tunisie (MTI-Ennahda ou Mouvement de la tendance islamique), ou encore au Maroc (groupe “Justice et bienfaisance” et Parti de la Justice et du Développement).


Le Front National Islamique (FNI) de Hassan al Tourabbi au Soudan a été l’une des plus spectaculaires réussites des Frères avec le Hamas palestinien et, bien sûr l'accession au pouvoir en Egypte, à la faveur du Printemps arabe, du parti de la Justice et de la Liberté du Président Mohamed Morsi, renversé depuis août 2013 par le Maréchal Al-Sissi. Les Frères musulmans sont également proches du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir à Ankara et de son leader et co-fondateur, Recep Taiyyp Erdogan.

Les Frères musulmans sont représentés dans chaque pays européen et au niveau continental à travers de grandes organisations :

• Union des Organisations Islamiques de France (UOIF),

• Union des Communautés et Organisations Islamiques d’Italie (UCOII),

• Union des Organisations islamiques d’Europe (UOIE), etc.


En 1996, l’UOIE a mis sur pied, avec le soutien du Qatar, l'European Trust, une institution financière vouée à amasser des fonds pour financer ses différentes activités, dont l’imposant Institut européen des sciences humaines de Saint Léger du Fourgeret (voir supra, chapitre 1 ("Les grands pôles du totalitarisme islamiste") et l’Association des écoles musulmanes en Europe et son magazine de luxe Al Europiya. Toujours en 1996, l’UOIE établit en coopération avec l'Assemblée Mondiale de la Jeunesse islamique (WAMY, voir supra, chapitre 1) une section spécifique pour la jeunesse, le Forum de la jeunesse musulmane européenne et des organisations étudiantes. D’abord dirigé par Al-Zayat et stratégiquement installé à Bruxelles, le Forum de la jeunesse est devenu, selon les dires de l’organisation elle-même, "la voix de la jeunesse musulmane en Europe". Aujourd’hui, le Forum supervise un réseau de trente-sept organisations membres et il entretient des relations avec le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et les Nations-Unies.


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Allemagne et Suisse :
terres de mission et de prospérité
pour les Frères musulmans "européens"

C'est Outre-Rhin et chez nos voisins helvétiques que les Frères musulmans égyptiens ont créé et implanté, en 1958, les plus puissantes et plus anciennes organisations islamiques européennes : la Communauté islamique d'Allemagne (Islamische Gemeinschaft Deutschland - IGD), fondée par le pionnier et gendre du créateur de la Confrérie en Europe, Saïd Ramadan avec le Centre islamique de Monaco de Bavière, puis le Centre islamique de Genève, toujours dirigé par la famille Ramadan (frères Hani et Tariq Ramadan). Rappelons que Saïd Ramadan, le père de Tariq et Hani Ramadan, n'est pas n'importe qui dans la "frérosphère" : auteur d'une thèse soutenue en Allemagne sur la charia, il a épousé la fille aînée de Hassan al-Banna, Wafa, puis, a été refugié en Arabie Saoudite avant de fonder - sur mission assignée par Al-Banna lui-même d'islamisation de l'Europe - le premier Centre islamique européen. Situé à Genève, près du lac Léman, le centre est soutenu alors par les grands pôles de l'islamisation mondiale dans sa mission européenne de conquête : le Centre est financé par Riyad ; Saïd Ramadan est logé à Genève dans une villa payée par l’émir du Qatar ; la Jordanie fait de lui son représentant à l’ONU, et les Saoudiens lui versent pendant des années un salaire de 12 000 francs suisses mensuels puis le nomment ambassadeur de la Ligue islamique mondiale (LIM). Riyad l'aide à financer sa revue, Al-Mouslimoun, publication anti-occidentale et aux accents antisémites. Malgré son radicalisme anti-occidental notoire, les autorités suisses tolèrent Saïd et ses activités alors même qu'il ne possède pas de permis de résident, car en pleine Guerre froide, l'islamisme radical est instrumentalisé par les milieux atlantistes comme un bouclier contre le communisme soviétique et les alliés nationalistes-arabes laïques et socialisant de Moscou (nassérisme égyptien, baathisme syro-irakien, kémalisme, etc.). Quand Saïd Ramadan meurt en 1995, le nouveau Conseil de direction de la mosquée et du centre islamique est confié au fils aîné de Said Ramadan, Ayman, puis plus tard à Hani Ramadan, qui demeure toujours le directeur du Centre, secondé de Wafa, la veuve de Saïd Ramadan, de la fille d’Hassan al-Banna, Arwa et de ses trois autres fils Yasser, Bilal, et Tariq. Ce dernier prétend qu’il n’a rien à voir avec les Frères musulmans dans le cadre de sa stratégie médiatique de respectabilisation, mais le dernier registre du commerce du canton de Genève (19 décembre 2013) confirme bien que la composition du Conseil de direction n’a pas changé...

La Banque Al-Taqwa, le nerf de la guerre des Frères musulmans et du terrorisme

C'est également en Suisse qu'a été fondée, en 1988, la Banque Al-Taqwa Management, rebaptisée Nada Management Group après le 11 septembre suite à une enquête anti-terroriste américaine. Avec trois sièges-bases dans le monde (Suisse, Liechtenstein et les Bahamas), Al-Taqwa (qui signifie "crainte de Dieu" ou "piété"), a prospéré pendant des décennies et a récolté des fonds en provenance des pays du Golfe pour les redistribuer à des organisations islamistes européennes fréristes. La Banque créa ainsi un vaste réseau réticulaire d'ONG, de mosquées et centres islamiques liés à la Confrérie.


Opérant dans trente pays, Al-Taqwa gère des fonds en provenance du Koweït, d’Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats arabes unis destinés à financer les mouvements islamistes en Europe. Son fondateur et président, le milliardaire égyptien naturalisé italien, Youssef Nada, haut-dignitaire des Frères musulmans au niveau international, dirige les affaires du groupe depuis Lugano. Elle comprend comme actionnaires notamment le fameux téléprédicateur Youssef al-Qaradawi, Ahmed Idris Nasreddin, co-fondateur du groupe et ancien consul du Koweït à Milan (d’ailleurs interpellé après le 11 septembre 2001 en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda).


D'après les services de renseignement et les spécialistes du terrorisme de nombreux pays occidentaux et arabes, Al-Taqwa Bank aurait constitué jusqu'au 11 septembre 2001 l'un des centres majeurs de financement de l’islamisme international dans le monde, y compris terroriste. Comme l’ont révélé les différentes enquêtes lancées contre la nébuleuse Al Qaïda en Italie et en Suisse, le financement aux groupes extrémistes ou violents s'est effectué via des "ONG d'Allah" dont l'association turque l'Insani Yardim Vakfi. soutenue aussi par le parti AKP du président turc Erdogan et qui défraya la chronique en 2010 à l'occasion de l'affaire de la flotille de Gaza (Navi Marmara). Cette puissante ONG turque, liée au Hamas palestinien et proche de l'AKP au pouvoir à Ankara, a soutenu notamment des groupes djihadistes palestiniens, tchétchènes, bosniaques, syriens, somaliens (Al-Shababb ; Al-Qaïda-Al-Nosra, etc.). On peut également citer une ONG islamique célèbre, liée à la fois aux Frères et aux monarchies du Golfe, très active en Afrique sub-saharienne : l'Islamic Relief International Organisation (IIRO, voir supra, chapitre 1), qui possède notamment un bureau à Milan.




En 2001 (peu de temps après la démolition des tours jumelles de New York), la police a fouillé la maison de Lugano de Youssef Nada et a trouvé un document de 14 pages préparé en décembre 1982 et intitulé "Le projet", dans lequel est décrite dans les moindres détails la stratégie des Frères musulmans en Europe, répartie en 12 points, et destinée à islamiser l'Occident par divers moyens comme la propagande, l'infiltration, l'entrisme, la promotion du "jihad guerrier" (à l'extérieur) et du "jihad verbal". En 2005, le rédacteur en chef du journal Le Temps, Sylvain Besson, avait publié un livre intitulé "La conquête de l'Occident" qui exposait la teneur de ce mystérieux "Projet" et où le texte est reproduit dans sa totalité ainsi que ses protagonistes. Il exhorte les musulmans d'Europe à participer activement à la vie politique des pays d'accueil, afin d'influencer dans le sens de l'islamisation via les organes exécutifs, parlementaires et syndicaux, puis à tout faire pour ne pas se désislamiser et à ne pas s'intégrer aux valeurs et règles "impies" en prônant un "droit à la différence".


Instrumentalisant à l'envi le mythe d'"Al-Andalous l'heureuse", les Frères musulmans européens et leurs alliés de circonstance wahhabites saoudiens ont mis sur pied, dans les années 1980, la Fondation Cordoue, basée à Londres, dirigée par Anas al-Tikriti. En France, la structure locale des Frères musulmans, l’UOIF, constitue l’organisation la plus importante et la plus active de la Confrérie en Europe, contrôlant un grand nombre de mosquées et attirant des dizaines de milliers de militants et sympathisants à son rassemblement annuel du Bourget. C'est également en France et en collaboration avec les monarchies sunnites du Golfe qu'a été créée la Faculté Européenne d'Etudes Islamiques de la Nièvre, basée à Saint-Léger-du-Fourgeret, qui forme les futurs Imams européens à la lumière de la doctrine d’Al-Banna et du wahhabisme. Appelée officiellement Institut Européen des Sciences Humaines (IESH), l'Université est directement reliée au Conseil Mondial des Mosquées siégeant en Arabie Saoudite et dont le siège européen se trouve à Bruxelles, ainsi qu’à l’Institut Islamique pour la formation des prédicateurs et imams en Europe qui siège également dans la capitale belge. L’Institut a été concrètement fondé par des personnalités de renom de l’UOIF et proches du noyau-dûr de la Confrérie, comme Ahmed Jaballah, Zuhair Mahmoud ou encore Yousref al-Qaradawi qui dirige son conseil scientifique, sans oublier Faysal Mawlawi, le guide spirituel historique de l’UOIF et l’un de ses fréquents visiteurs et conférenciers.


Dans son ouvrage "Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans, retour éclairé vers un islam apolitique", Mohamed Louizi, ancien membre de la confrérie et ex-président des Étudiants musulmans de France, qui fut employé du Lycée frériste Averroes, affirme que: "Les Frères musulmans s'emploient depuis le début des années 1980, sur le vieux continent à acquérir divers 'territoires' privés pour inscrire, dans la durée, leur récit islamiste comme élément du récit national de chaque pays de l'Europe. Cette opération s'appelle le 'Tawtine'. Elle est exécutée par la construction de mosquées-cathédrales, d'acquisitions immobilières diverses et variées, de construction d'établissements scolaires privés, etc.". Pour lui, l’UOIF et ses satellites poursuivent la stratégie Tamkine à l’échelle nationale et locale. Il relate par exemple que dans un autre document, en langue arabe, destiné aux riches donateurs des pays du Golfe, l’équipe de gestion du Lycée Averroès où il a enseigné précise que l’un des objectifs non-avoué de cet établissement est de : " former et préparer une élite, choisie parmi les enfants de la communauté musulmane, pour qu’elle puisse occuper des postes sensibles au sein de la société française comme : l’ordre des avocats, l’enseignement supérieur, la médecine, les médias (…).  En vue des prochaines élections présidentielles, parlementaires et municipales, il va falloir sélectionner et préparer une élite qui s’occupera de l’action politique. Il faudrait intégrer les partis politiques pour les influencer de l’intérieur" ! Dans ce lycée comme dans d'autres structures de l'UOIF, les jeunes initiés apprennent le chant-slogan de la Confrérie: "Allah est notre ultime but. Le Messager est notre exemple et guide. Le Coran est notre constitution. Le jihad est notre voie. Mourir dans le sentier d’Allah est notre plus grand espoir". Au début des années 2000, on ne comptait qu'une école privée musulmane en France. En 2015, il y en a 40 sous contrôle des Frères musulmans et l'on en prévoit une cinquantaine d'ici quelques années.


Depuis les attentats de 2012 en France et la guerre civile syrienne, puis surtout l'offensive conjointe des Emirats arabes unis et de l'Egypte du Président Al-Sissi contre la Confrérie, puis depuis l'apparition de Daech, il semble qu'une prise de conscience ait commencé à apparaître chez certains dirigeants occidentaux. Outre les propos très durs du Premier ministre français Manuel Valls sur le caractère dangereux, totalitaire et "islamo-fasciste" de l'idéologie des Frères, même la Grande Bretagne, d'habitude si "islamistement correcte", semble avoir pris conscience du danger que constitue l'action de cette organisation subversive en termes de sécurité et d'intégration des citoyens musulmans issus de l'immigration. C'est ainsi que, en avril 2014, le Premier ministre britannique David Cameron a diligenté une enquête sur les liens des Frères musulmans en Grande Bretagne avec les mouvances extrémistes et terroristes. Cette décision a été immédiatement saluée par l'Egypte du Maréchal président Abdel Fatah Al-Sissi, mais du coup, les Frères ont subitement déplacé leur siège de Londres en Autriche pour essayer d'échapper à l'enquête dont les résultats ont prouvé les liens avec des groupes ayant "pour but réel de propager le fondamentalisme en Grande-Bretagne et dans le monde arabe".


Etats-Unis - Russie : deux approches opposées
vis-à-vis des Frères musulmans

Depuis des décennies, profitant de l'extrême liberté religieuse en vigueur aux Etats-Unis et qui permet à n'importe quelle secte la plus excentrique d'être reconnue, les Frères musulmans américains ne cachent pas leur objectif d'être "la force la plus organisée de la communauté musulmane américaine", via les centres islamiques, les mosquées, les lobbies islamiques comme l'American Muslim Council ou le Council of American Islamic Relations. Le CAIR a été créé initialement en 1990, comme le stipule son propre site internet, afin de "remettre en question les stéréotypes de l'Islam et des musulmans" (cf lettre du CAIR au vice-président Gore le 6 octobre 1995), en tant que "groupe de défense islamique basé à Washington" dédié à "contester la discrimination anti-musulmane du pays".


Comble de l'ironie, cette organisation violemment judéophobe qui est liée au groupe terroriste palestinien Hamas poursuit en affirmant que "le CAIR a une expérience réussie dans sa défense des libertés civiles et de la tolérance". On retrouve ici la stratégie victimaire privilégiée par les mouvances islamistes partout en Occident afin de masquer leurs revendications obscurantistes et conquérantes-prosélytes derrière une posture "antiraciste" (voir chapitre 1 et chapitre 2). Lors du procès de la Holy Land Foundation (qui a conduit à une condamnation pour le transfert de fonds au profit du Hamas en 2008), plusieurs documents saisis ont permis d'incriminer la Confrérie pour ses activités subversives sur le sol américain, notamment sa "stratégie visant à éliminer et détruire la civilisation occidentale de l'intérieur". Les documents ont été largement diffusés depuis dans les milieux conservateurs américains. En 2007, des procureurs fédéraux ont qualifié le CAIR (ainsi que deux autres organisations islamiques) de "complices" dans un complot criminel visant à soutenir financièrement le Hamas. Peu de temps plus tard, ce sont les Émirats arabes unis, en guerre contre la Confrérie depuis la fin des années 2010, qui ont classé le CAIR parmi les organisations terroristes internationales liées au Hamas. Le CAIR s'est alors plaint auprès de l'Administration Obama qui a obtenu immédiatement de la part du porte-parole du Département d'État américain, Jeff Rathke, une déclaration assurant que les Etats-Unis "ne considèrent pas ces organismes comme des organisations terroristes". Plus récemment, en février 2016, la Commission de Justice de la Chambre des représentants a adopté une résolution, par 17 voix contre 10, demandant tout de même au département d'Etat d'inscrire les Frères musulmans (donc le CAIR) sur la liste des organisations terroristes. Selon le président de la Commission, Bob Goodlatte, les Frères constitueraient une "grande menace et un danger pour la sécurité nationale". La requête est encore en attente d'approbations, mais étant donnée la politique pro-frères musulmans de Barack Obama qui est entouré de Frères jusque dans son cabinet et même de membres du CAIR, il est fort à parier qu'elle n'aboutira jamais et que les Frères pourront continuer à distiller leur communautarisme islamiste anti-occidental en toute liberté aux Etats-Unis.



Comme pour faire oublier ses déboires, la contre-offensive du CAIR a consisté à jouer la carte du victimisme et de l'indignation face à "l'islamophobie" américaine croissante, retournant ainsi en sa faveur au nom de l'antiracisme et de la tolérance une campagne de dénonciation du radicalisme islamiste lancée en réaction aux meurtres d'Américains par des terroristes pro-Daech. Et lors des graves évènements de meurtres de policiers blancs tués par des snipers noirs en réaction à des meurtres de jeunes noirs tués par des policiers blancs, le CAIR a appelé publiquement tous les musulmans américains "victimes de racisme", à faire cause commune avec les noirs. Comparant le sort des noirs avec celui des musulmans, Khalilah Sabra, présidente du chapitre "Immigrant Justice Center" de la Muslim American Society - l'autre grand lobby islamiste américain, antenne des Frères -, puis Nihad Awad, le président-fondateur du CAIR, ont ainsi soutenu la campagne "BlackLivesMatter". Malgré tous les éléments démontrant que les Frères musulmans américains et leurs lobbies ambitionnent de former une communauté dotée de droits extra-territoriaux et défient les valeurs occidentales et américaines puis sont liés à des groupes terroristes comme le Hamas palestiniens ou les jihadistes syriens, les Frères, protégés par les Etats "alliés" des Etats-Unis comme la Turquie ou le Qatar, ont toujours pignon sur rue et demeurent électoralement courtisés par les dirigeants américains puis à la tête de très nombreuses mosquées et centres ou associations islamistes dans le pays.


En Russie, pays qui compte une forte proportion de musulmans mais qui combat les islamistes et en général l'islam politique wahhabite ou frériste, opposée à ses valeurs, la Confrérie des Frères musulmans est interdite comme "organisation terroriste". Par une décision du 14 février 2003, la Cour suprême de Russie a en effet interdit les Frères musulmans, accusés d'avoir aidé à la création d'une organisation islamique terroriste caucasienne, Le Majlis ul-Shura militaire suprême des Forces unies des Moudjahidine, fondée et dirigée dans les années 1990 par les chefs terroristes tchétchènes Ibn Al-Khattab et Chamil Bassaev. Cette organisation liée à la Confrérie a perpétré maints attentats terroristes en Russie dans les années 1990. Dans l'arrêt précité, la Cour suprême russe stipule que "la Société des Frères musulmans est une organisation, fondant ses activités sur les idées de ses théoriciens et dirigeants Hassan al-Banna et Sayyid Qutb avec pour objectif la destruction des gouvernements non-islamiques et la création du gouvernement islamique mondial par la reconstruction du 'Grand Califat islamique' tout d'abord, dans les régions avec une population à majorité musulmane, incluant celles en Russie, et dans les pays de la CEI. L'organisation est illégale dans certains pays du Moyen-Orient (Syrie, Jordanie, Egypte). Les principales formes d'activités vont de la propagande islamiste guerrière à l'intolérance religieuse, le recrutement dans les mosquées, le djihad armé transnational". La description par la justice russe des Frères musulmans d'après leur histoire, leurs buts et leur idéologie dénote avec la façon dont ils sont considérés comme une tendance "modérée" de l'islamisme dans la plupart des pays occidentaux.


Source: http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/islam-politique-au-pouvoir-methodique-strategie-infiltration-grandes-institutions-europeennes-et-mondiales-freres-musulmans-2863547.html


Le dernier livre d'Alexandre del Valle: « Les vrais ennemis de l’Occident, du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes » est paru le 26 octobre aux éditions du Toucan / L'artilleur.

Disponible sur le site de l'éditeur, sur Amazon et la FNAC.