Plan Trump pour l’Ukraine : une vision réaliste à la lumière des rapports de force
- AdV
- 22 nov.
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CHRONIQUE. Le triple agenda du président américain est de favoriser des deals économico-énergétiques juteux avec la Russie, obtenir le prochain Prix Nobel de la Paix et déléguer aux Européens le fardeau de la défense ouest-continentale dans une logique « d’équilibrage à distance », analyse le géopolitologue Alexandre del Valle.

La publication du plan Trump a cristallisé les positions : Kiev et l’Union européenne le trouvent inacceptable, Moscou y voit une « base possible » et Washington veut vite tourner la page. Ce contexte rappelle que les conflits interminables naissent souvent d’objectifs maximalistes irréalisables, et qu’il faut parfois accepter une paix imparfaite pour éviter un désastre plus grand. L’accord de paix global, contraignant et supervisé par un Conseil présidé par Donald J. Trump, mettrait fin au conflit russo-ukrainien via un cessez-le-feu immédiat après retrait. Il scellerait un pacte de non-agression Russie-Ukraine-Europe susceptible de régler les ambiguïtés post-soviétiques, et engagerait la Russie contre les invasions voisines puis gèlerait l’expansion de l’OTAN.
Un dialogue Russie-OTAN médié par les États-Unis favoriserait une désescalade, avec des garanties sécuritaires américaines limitées à 10 ans pour l’Ukraine, dont l’armée ne devrait pas avoir plus de 600 000 soldats. Une clause de non-adhésion à l’OTAN serait inscrite dans la constitution ukrainienne. L’OTAN n’installerait jamais de troupes en Ukraine. En échange, les États-Unis, l’UE et l’OTAN offriraient des garanties inspirées de l’article 5 : toute nouvelle attaque majeure russe entraînerait une réponse militaire coordonnée occidentale.
Concernant les territoires : les États-Unis envisagent une reconnaissance de la Crimée, de Lougansk et de Donetsk comme russes. Quant aux autres oblasts partiellement conquis (Kherson ; Zaporijjia), le front serait gelé et une ligne de contact reconnue avec une zone tampon à l’ouest de Donetsk, la Russie renonçant aux autres zones, avec une interdiction mutuelle de nouveaux changements par force. Le libre accès ukrainien au Dniepr et aux céréales par la mer Noire serait garanti. Zaporijjia et ses centrales seraient placées sous l’autorité de l’AIEA (avec distribution de l’électricité à 50/50 pour la Russie et l’Ukraine). Les traités de limitations et contrôles des armes nucléaires conclus entre les États-Unis et la Russie seraient renouvelés, l’Ukraine renonçant définitivement à l’arme atomique.










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