Le « Plan Trump » pour l’Ukraine, et le Dindon de la farce-payeur européen
EDITO. À peine élu, le 47e président américain travaille activement sur sa promesse de campagne visant à mettre fin à la guerre russo-ukrainienne. De son côté, Vladimir Poutine se dit prêt à discuter avec Donald Trump. Volodymyr Zelensky, quant à lui, interpelle l’Europe et rejette toute concession à Moscou.
Les principaux points du « plan Trump pour l’Ukraine », révélé par le Financial Times fin octobre et plus récemment par le Wall Street Journal, sont les suivants :
Geler la guerre et céder à la Russie les terres occupées en 2014-2015 et depuis 2022, soit 20 % du territoire ukrainien (Crimée, Donbass, Marioupol, bande le long de la mer d’Azov jusqu’à Kherson et une partie de la région de Zaporijia).
Créer une bande démilitarisée de 1 300 km de long sur la ligne de front avec des régions autonomes et des patrouilles assurées par des troupes européennes et financées par les pays de l’UE, Trump ne voulant pas y envoyer de soldats américains ni payer.
Laisser Kiev hors de l’OTAN et reporter l’échéance d’ici 20 ans, soit dans l’après-Poutine, puis offrir des garanties de sécurité militaires pour Kiev. La défense de l’Ukraine résiduelle serait confiée aux Européens, mais les États-Unis continueraient de fournir des armes à Kiev pour éviter de futures attaques de Moscou.
Ce plan horrifie Volodymyr Zelensky, même si le 8 novembre dernier, il a félicité le président élu américain en saluant sa formule « la Paix par la force ». La renonciation à adhérer à l’OTAN, alors que cela était l’une des priorités de son « Plan de Victoire », serait un énorme échec politique pour le président ukrainien, qui a fait modifier la constitution le 21 février 2019 pour y inscrire solennellement l’adhésion à l’OTAN et à l’UE, ainsi que le refus de toute concession territoriale.
Le volet le plus amer pour les dirigeants allemand, français et italien, traditionnellement moins antirusses à l’Ouest et donc les grands perdants des sanctions, est l’aspect financier. En effet, le plan de Trump, estimé à 1 000 milliards d’euros, prévoit que l’UE paiera l’effort de reconstruction.
Une double peine pour ces pays, qui, après être entrés dans une grave crise à cause de la guerre et des sanctions antirusses imposées par les États-Unis, puis l’UE, devront supporter une reconstruction qui profitera notamment aux sociétés américaines en pole position.
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