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Le meilleur moyen de lutter contre l’islamisme est de l’interdire : l’exemple autrichien

Le 8 juillet, les Frères Musulmans ont été inscrits sur la liste noire autrichienne des organisations liées à la “criminalité à motivation religieuse”, et tous ses symboles interdits, ainsi que les structures qui la financent. Pour Alexandre del Valle, la France serait bien inspirée de compléter la loi sur le séparatisme islamiste (renommée “conforter les principes républicains”) par l'interdiction pure et simple de l'islamisme politique.




Les Frères musulmans sont bannis en Égypte, aux Émirats arabes unis, en Arabie Saoudite, à Bahreïn, en Russie, où ils figurent parmi les organisations terroristes, mais les démocraties occidentales ont toujours été pour eux un refuge, exceptée l’Autriche — un des trois sièges de la structure internationale des Frères se trouve d’ailleurs à Londres. Après avoir mis sur pied, en 2013, une instance nationale de l’islam épurée des Frères musulmans, des salafistes et des réseaux turcs radicaux, le gouvernement autrichien vient d’interdire de facto la Confrérie : ses slogans, sa littérature, ses symboles (signe rabia ou main des quatre doigts levés du takmine ; drapeau des deux sabres croisés surmontés d’un coran) sont bannis ; leur propagation est passible de peines de prison de plusieurs mois et d’amendes de 4000 à 10.000 euros, au même titre que les idées et symboles de Daech, d’Al-Qaida, du Hamas, du Hezbollah, des Loups Gris, ou des groupes néo-nazis.


Sachant que les associations fréristes nient souvent en être membres, Vienne a préféré frapper les finances et les entités utilisant ses symboles et slogans. Cette stratégie, mise en place dans le cadre de l’enquête judiciaire anti-islamiste nommée “opération Luxor”, a permis de sanctionner 30 000 infractions depuis 2020, de saisir 20 millions d’argent sale, de démanteler 70 entités liées aux Frères, et de faire arrêter 66 personnes soupçonnées de “liens avec une organisation terroriste, financement du terrorisme et blanchiment d’argent”. Hasard du calendrier ? l’attentat du 3 novembre 2020 (4 morts) perpétré par un jihadiste albano-macédonien a eu lieu le lendemain de la rafle de la police autrichienne liée à l’enquête contre les Frères… Conscients de la stratégie d’intimidation de la Confrérie, les enquêteurs ont par ailleurs révélé que celle-ci faisait circuler une “liste noire de personnalités opposées à l’islam politique”, qualifiées “d’islamophobes”, ce qui rappelle les campagnes des Frères musulmans français contre les “sionistes” et les “blasphémateurs“ comme Samuel Paty ou Mila… Déterminé à répondre à cette stratégie, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a présenté la nouvelle loi antiterroriste du 16 décembre 2020 comme un moyen « d’en découdre avec l’islam politique ». A des années lumières des écolos rouges-verts français, sa ministre de l’Intégration, l’écologiste Susanne Raab, a créé un Centre de documentation sur l’islam politique chargé de les surveiller en permanence.

Le début de la fin de l’âge d’or des Frères musulmans en Europe

L’Autriche revient de loin : les disciples de Hassan al-Banna, l’homme qui fonda la confrérie en 1928, en Egypte, implantèrent leurs premiers réseaux européens dans les années 1960, entre la Suisse et Graz, au sud-ouest de Vienne. Parmi eux, Youssef Nada, le financier occulte de l’organisation, y créa en 1969 les premières usines de son empire industriel bâti avec le « trésor de guerre » de la Confrérie, longtemps placé en Suisse, à Lugano, où il a ouvert la banque al-Taqwa. C’est d’ailleurs au siège de cette banque que la police helvétique a trouvé, lors de l’enquête internationale sur le 11 septembre 2001, un document intitulé « Le projet », attribué au beau-fils de Hassan al Banna, Said Ramadan, père de Tariq, qui explique comment conquérir l’Europe progressivement par le prosélytisme politico-religieux et l’entrisme. En 2018, lorsque Donald Trump menaça d’inscrire la Confrérie sur la liste des groupes terroristes, les branches européennes réunies à Istanbul (dont l’ex-UOIF, rebaptisée Musulmans de France) annoncèrent opportunément leur « retrait » de l’Organisation internationale, à laquelle ils ont d’ailleurs toujours essayé de nier leur filiation. D’où la stratégie de Vienne visant à frapper l’organisation au portefeuille dans ses symboles et leitmotivs. Étonnamment, cette organisation totalitaire a réussi à prospérer en Occident et à berner les pouvoirs publics, les forces « progressistes » et les médias au point de bénéficier d’aides financières publiques et d’y monopoliser les instances de représentations officielles de l’islam. La Confrérie anti-occidentale a pourtant annoncé ses plans de conquête, notamment dans les 50 propositions de Hassan al-Banna, qui appelait à faire « régner la charià sur terre en vue de la domination islamique mondiale », de gré ou de force. Les textes et idéologues de référence des Frères musulmans prônent l’assassinat des juifs, des sionistes, des chrétiens prosélytes, des homosexuels, des adultères, des apostats et des blasphémateurs. Les services de renseignements des pays occidentaux mais aussi de plusieurs pays arabes ont toujours alerté sur ce danger, mais avant l’Autriche, ni les Etats-Unis ni les pays de l’UE n’ont jamais été jusqu’à interdire cette organisation par ailleurs protégée par de puissants alliés de l’Occident : la Turquie, membre de l’OTAN, le Koweït et le Qatar. On sait à quel point ce dernier pays, qui abrite d’ailleurs une base militaire américaine, a compromis, comme l’Arabie saoudite, maints dirigeants occidentaux… Basé au Qatar, la référence théologique suprème de la Confrérie, l’antisémite notoire Youssef Al-Qardaoui, a ainsi expliqué, dans son émission de la télévision qatarie Al-Jazira, intitulée La charia et la vie : « L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur (…) grâce au prosélytisme et à l’idéologie. » Comme les Rouges et les Bruns, le adeptes du totalitarisme vert islamiste ont annoncé la couleur.

Le lien entre Frères-musulmans et jihad est officiel : bien avant les actuels “jihadistes”, les Ikhwans ont revendiqué le “martyr” pour leurs partisans comme idéal et la domination califale universelle (« takmine planétaire ») comme objectif. Les Frères considèrent le jihad comme un sixième pilier de l’islam, qu’ils associent au combat contre ceux qui font obstacle à l’islamisation et contre les apostats. Les pères fondateurs fréristes, Hassan al-Banna et Sayyid Qutb (référence suprème de tous les jihadistes) en ont fait l’apologie. Le créateur d’Al-Qaïda, Abdullah Azzam, était un cadre des Ikhwan, et Ben Laden un sympathisant. Les Frères ont inauguré la « révolution islamique mondiale » qui a inspiré l’Iran de Khomeiny (membre de la Confrérie, bien que chiite), Al-Qaïda, le Hamas ou des cadres de l’Etat islamique. Les Frères musulmans ont été des alliés du régime nazi durant la IIè guerre mondiale, et des partisans de la solution finale, avec le bras droit en Palestine de Al-Banna, le Grand Mufti de Jérusalem, Al-Husseini, qui conseilla Hitler durant deux ans à Berlin et qui leva les légions de Waffen SS musulmans. Malgré cela — comble de l’ironie — les Frères-musulmans se font passer en Occident pour des « antifascistes » et des « antiracistes » et comparent leur sort de « victimes de l’islamophobie » aux victimes juives passées du nazisme pour séduire l’extrême-gauche, anti-occidentale comme eux… Depuis l’Occident, les Frères collectent de l’argent pour le Hamas ou d’autres groupes jihadistes de Syrie, sous couvert d’ONG « humanitaires »… Leurs écrits de référence prônent la sacralité du jihad : tant le jihad guerrier (terroriste), que le jihad subversif (jihad juridique, jihad verbal, économique), privilégié lorsque la guerre est impossible ou lorsque la société infidèle est pacifiquement perméable à la subversion islamiste (Europe). Youssef al-Qardaoui, co-fondateur et co-président de toutes les structures des frères musulmans en Europe, appelle dans ses fatwas et ouvrages (en vente libre en France à la FNAC et du Amazon), au meurtre des apostats, des homosexuels, des blasphémateurs, des athées et des juifs… Mais cela suscite moins d’interdiction, hors Autriche, que les grafitis des « islamophobes » ou les actions non-violentes des populistes-identitaires…

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