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Le Hamas, simple marionnette de Téhéran ?

CHRONIQUE. L'organisation terroriste palestinienne et l’Iran s’utilisent l’un l’autre mais leur agenda n’est pas toujours le même, analyse le géopolitologue Alexandre del Valle.




Le Hamas, acronyme de harakat al-muqâwama al-‘islâmiya, est l’un des plus anciens groupes jihadistes du monde. Constitué d’une branche politique (basée au Qatar) et d’une autre armée (Brigades Izz al-Din al-Qassam), il a été fondé en 1987 par le Cheikh Yassine, un frère-musulman qui utilisa l’action caritative-religieuse pour légitimer son combat politico-jihadiste contre l’Etat juif. Il a été souvent tactiquement encouragé par Israël pour affaiblir l’Autorité palestinienne, malgré cela accusée par lui d’être « vendue » à l’ennemi sioniste…


Organisation hybride politico-religieuse et jihadiste, le Hamas reçoit des fonds d’organisations islamiques du monde entier (« ONG d’Allah » : Islamic relief worldlife, IHH turque, Qatar Charity, European Trust, Frères musulmans arabes et occidentaux etc); et d’Etats musulmans arabes (Qatar, Koweït, « amis » de l’Occident) ou non arabes, comme l’Iran chiite et la Turquie qui utilisent la cause palestinienne pour séduire la « rue arabe » et y légitimer leur néo-impérialisme khomeyniste ou ottoman.


Pour ceux qui réduisent le Hamas à un simple proxy des brigades iraniennes Al Qods et à un instrument de l’arc chiite-pro-Téhéran, rappelons que durant la guerre civile syrienne qui opposa l’alliance Syrie-Russie-Iran-Hezbollah à l’axe anti-Assad pro-Turc (appuyé par les Pays du Golfe et l’Occident) et pro-jihadiste (Al-Qaïda-Daech), le Hamas se retourna contre Bachar al Assad et soutint le camp sunnite des Frères musulmans, du Qatar et des jihadistes totalement opposé à l’axe russo-irano-syrien.


Il est certes probable que Téhéran ait joué un rôle dans la préparation des commandos du Hamas lors de l’attaque du 7 octobre. Les Forces Al Qods de Téhéran (cellules d’élite des Pasdarans à l’extérieur) ont d’ailleurs équipé sa branche militaire et probablement délivré leur « feu vert » au lancement de l’opération, même si les Mollahs l’ont nié. Ces derniers ont réaffirmé leur soutien à « la légitime défense palestinienne » tout en menaçant de lancer dans la course le Hezbollah si l’Occident et Israël menaçaient le régime iranien et ses proxys au Liban, au Yémen et en Irak, ou s’ils annihilaient Gaza et le Hamas.



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