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La destruction du peuple tibétain et l'impunité du régime communiste chinois

Soixante-deux ans après le soulèvement contre le pouvoir chinois et le massacre consécutif, commémoré aujourd'hui, le Toit du Monde se meurt lentement, dans une indifférence internationale croissante. Dépendance envers la Chine hyper-exportatrice oblige, l'impunité du totalitarisme communisme persiste, dénonce notre chroniqueur Alexandre del Valle.





Chaque année, le gouvernement tibétain en exil commémore le "Jour du soulèvement tibétain", survenu le 10 mars 1959, lorsque les Tibétains indépendantistes se soulevèrent contre le pouvoir de Mao Zedong. Il Le parti communiste chinois de Mao, arrivé au pouvoir en 1949, affirmait dans la plus caricaturale langue de bois marxsiste que son peuple « réclame la libération des forces impérialistes » et du « régime féodal réactionnaire de Lhassa ». En octobre 1950, l'Armée populaire de libération envahit le pays. Le conflit se solda par le massacre de 87.000 Tibétains, puis l'exil (entre 1959 et 1960) de 80.000 autres partis en Inde rejoindre le Dalaï-lama réfugié. Ce dernier, âgé de 15 ans, échappa de justesse aux Maoïstes en gagnant à pied l'Inde (via l'Himalaya) avec l'aide supposée de la CIA. En moins d’une décennie, le Tibet était entièrement sous contrôle sino-communiste.

Il sera encore plus dévasté entre 1966 et 1976 par la "révolution culturelle" (20 millions de morts en Chine) qui frappa plus le Tibet que le reste de la Chine. Au total, 20 % de la population tibétaine — 1,2 million — périt sous le joug sino-maoïste. Plus de 99 % des 6000 monastères, temples et sanctuaires religieux du Tibet ont été pillés ou décimés. Aujourd’hui, le Tibet est un territoire militairement occupé et économiquement colonisé. Ses ressources minières sont surexploitées. En cinquante ans, la langue tibétaine, devenue minoritaire, est condamnée à un déclin inéluctable par la sinisation forcée. Parallèlement, des millions de Hans, ethnie majoritaire chinoise, ont été envoyés vivre au Tibet, Pékin comptant résoudre la question du Tibet en l'inondant démographiquement.

Deux poids, deux mesures dans les indignations internationales : le drame des bouddhistes Tibétains, moins porteur que celui des musulmans ouïgours…

Depuis des années, le 14e dalaï-lama tibétain dénonce le "génocide culturel" du Tibet, mais ce sujet, contrairement à celui des Ouïgours musulmans du Xinjang, n'a pas mobilisé les Nations Unies ou les chancelleries occidentales. Pour Xi Jinping, le plus féroce dictateur communiste chinois depuis Mao — qui s'est d'ailleurs fait nommer président à vie et a fait inscrire sa doctrine dans le marbre constitutionnel à l'égal de Mao —, le Tibet fait partie de la Chine depuis des « milliers d'années », et toute critique de la politique chinoise dans cette "province" est dénoncée comme une "ingérence". En fait, depuis son arrivée à la tête de l’État, en 2012, la situation s'est nettement dégradée pour les Tibétains dans l'indifférence générale : restriction de la liberté de religion, détentions d'opposants/manifestants pacifiques, tortures, camps de travaux forcés (Laogaï), programmes de « formation professionnelle » obligatoire privant de leurs terres des centaines de milliers de Tibétains, etc. Pour rappel, la majorité des immolations de moines et nonnes pour protester contre la violence du régime ont eu lieu au début du mandat de Xi : 86 en 2012 sur les 155 recensés depuis 2009.


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