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L’ère des conflits et la revanche de la Chine, maîtresse de la mondialisation

CHRONIQUE. Pour Alexandre del Valle, la mondialisation anglo-saxonne n’a pas apporté un surcroît de paix au monde mais elle a, au contraire, été utilisée par les puissances identitaires comme la Chine, la Russie ou la Turquie pour étendre leurs influences. Jusqu'au point de non retour ? 






Contrairement à une idée reçue selon laquelle les guerres ne seraient plus possibles sur le sol des démocraties occidentales grâce à une mondialisation qui aurait « raccourci la planète », les conflits de haute intensité sont de retour. Ils n’épargnent plus « l’homme blanc » comme l’ont cru à tort les Européens depuis la fin des années 1990. La terrible guerre russo-ukrainienne, qui est aussi une guerre de moins en moins indirecte Russie-Occident, participe d’un choc global et larvé opposant l’Occident aux puissances revanchardes.


Le 31 juillet 2019, le général Thierry Burkhard, aujourd’hui chef d’État-major de l’armée française (CEMA), avait confirmé officiellement le double constat de l’incertitude croissante et d’un retour de la guerre en Occident et non plus uniquement entre pays non démocratiques dits » du Sud » : « dans un monde de l’incertitude et de l’instabilité, en transformation rapide […], il faut être prêt à s’engager pour un conflit de survie […]. Le rapport de force redevient le mode de règlement des différends entre nations. Le combat de haute intensité devient une option très probable ».


Cette idée, émise par un responsable militaire dont la mission est d’anticiper les menaces mais qui est tout sauf un va-t-en-guerre, dément de plein fouet le postulat philosophique majeur de l’UE- qui a confié sa défense aux États-Unis, via l’Otan, s’est désarmée face aux puissances prédatrices venues tant de l’Est que du Sud, et a renoncé à se doter d’une armée et d’une stratégie propres – selon lequel il suffirait, pour conjurer les guerres et chocs de civilisation, de prôner la paix, la tolérance, de renoncer à toute identité et tout nationalisme, et d’afficher un universalisme droits-de-l’hommiste béat.


La radicalisation de la Turquie d’Erdoğan contre les Européens, puis la guerre russo-ukrainienne, dont les causes ont été à la fois la faiblesse de l’Europe de l’Ouest, sa dépendance énergétique envers la Russie puis l’expansionnisme des Etats-Unis et de l’OTAN vers l’Est, en sont des manifestations flagrantes.


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