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L’Ukraine, épicentre de la confrontation entre les empires anglo-américain et russe…

Cette semaine, notre chroniqueur Alexandre del Valle livre le troisième épisode du feuilleton géopolitique sur les buts de guerre russes et anglo-américains en Ukraine, dans un contexte d'aides militaires et économiques croissantes accordées à l'armée et aux milices ukrainiennes par les Occidentaux, le but des Etats-Unis étant d'empêcher que la Russie s'empare de 40 % de l'Ukraine, donc qu'elle la prive de son accès à la Mer, puis de tenter de provoquer par l'embourbement et l'épuisement des moyens militaires et économiques russes, la chute du régime de Vladimir Poutine…




Dans une conférence prononcée au Chicago global Institute en mars 2015 au sujet de l’Europe et de l’Ukraine, George Friedman, le stratège de Stratfor (« l’ombre de la CIA »), avait explicité avec un cynisme incroyable mais d’une grande franchise les objectifs stratégiques des puissances maritimes anglo-saxonnes en Eurasie. Il explique que depuis plusieurs siècles, leur modus operandi repose sur le principe de de divide et impera (empêcher toute unité continentale eurasiatique) et de domination indirecte ou déléguée, tandis que la force immédiate (mais faiblesse à long terme) de l’empire territorial à la russe se heurte à la difficulté de maintenir longtemps sous un joug d’occupation directe et physique un territoire et sa population en partie hostiles. Il prédit des guerres en Europe, désigne le rapprochement russo-allemand ou russo-européen comme le pire danger pour Washington, puis avoue que les Etats-Unis ont provoqué la Russie depuis 2015 en armant l’armée ukrainienne au point d’en décorer ses officiers comme s’ils faisaient partie de facto de l’armée américaine…


A l’aune de cette représentation de la lutte entre empires maritime et continental, l’enjeu actuel des Etats-Unis est de tout faire pour embourber les Russes en Ukraine, quitte à les pousser aux pires exactions (inévitables crimes contre l’humanité et possible scénario nucléaire tactique en Ukraine) afin de durablement faire “perdre les cœurs” des russophones d’Ukraine aux occupants/grands frères-bourreaux russes et couper la Russie définitivement de l’Occident et d’une partie du monde. De son côté, l’impératif de la Russie poutinienne, loin d’être aisé ou gagné, sera de tout faire pour fidéliser les russophones d’Ukraine/NovaRossia et de “réintégrer” le pays voisin et vaincu (dans l’éventualité d’une victoire militaire russe et de l’atteinte des objectifs du Kremlin décryptés dans notre précédente chronique à Valeurs) dans une Union politico-douanière commune avec la Biélorussie, la Russie et même la Moldavie/Transnistrie.




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