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Guerre en Ukraine et sanctions contre la Russie : le suicide économique et politique de l’UE

D’après notre chroniqueur Alexandre del Valle, loin d’une guerre nucléaire mondiale que craignaient tant de citoyens – peu férus de stratégie – nous sommes en fait entrés dans une guerre géo-éco-énergétique totale. Des analystes de Goldman Sachs ou Auchan craignent qu’en cas de refus des Occidentaux de payer le gaz russe en roubles, et donc de coupure du robinet, un black-out de 40 % ne prive subitement l’Europe d’électricité fabriquée avec du gaz russe.



« Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles », a prévenu le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov. La Russie a riposté ainsi à la “déclaration de guerre économique des Occidentaux” qualifiés de pays “hostiles”. Ce jeudi, alors que la Banque centrale et Gazprom, doivent présenter un nouveau système de paiement en roubles, Poutine a indiqué au Chancelier allemand Olaf Scholz – qui a refusé de payer en roubles – que le gaz pourrait encore être payé en euros en avril. Nombre de dirigeants occidentaux pensent d’ailleurs que Poutine bluffe, car son pays vit de ce gaz payé par les Européens. Certes, l’économie russe ne peut pas se passer exportations de gaz qui s’élèvent à 500 millions d’euros par jour. Les hydrocarbures ont rapporté 200 milliards d’euros à la Russie durant la seule année 2021. Il est vrai également que l’ambition russe de compenser la perte du marché occidental par celui de la Chine, prendra du temps et est loin d’être garantie.


Toutefois, il est certain que le robinet de gaz russe vers l’Europe sera tôt ou tard fermé ; Poutine s’en doutait depuis les sanctions de 2014 et le début de la guerre en Ukraine. Sa décision d’exiger le paiement du gaz russe en roubles montre qu’il est prêt à couper totalement avec l’Occident. Le (ex)-meilleur client, l’Allemagne, envisage d’ailleurs de ne plus dépendre des énergies russes d’ici 2024. Mais à cette date, la Russie devrait avoir mis en service ses nouveaux gazoducs (Power of Siberia I et II) destinés à alimenter la Chine et l’Asie. Power of Siberia II parcourra 9 000 kilomètres et transportera 50 milliards de mètres cubes de gaz chaque année, soit, autant que le gazoduc russo-allemand Nord Stream II… L’Europe sera la principale perdante et risquera une durable récession économique.


Chacun est donc tenu par l’autre : l’hypocrisie de l’Occident “moraliste”


Toujours est-il que la menace russe de couper le gaz si l’Occident refuse le paiement en roubles est à prendre au sérieux. Les pays européens risquent gros car ils ne sont pas autonomes énergétiquement et encore moins producteurs-exportateurs de gaz et de pétrole contrairement aux États-Unis qui peuvent se permettre une rupture totale avec Moscou...


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