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Face à l'infiltration du CFCM par les Frères musulmans: l'urgence d'un “dispositif anti-taqiya


Alexandre del Valle poursuit cette semaine son enquête sur l'islam de France et les mesures du projet de loi gouvernemental qui sera examiné le 9 décembre prochain et qu'Emmanuel Macron veut voir devenir un instrument majeur de lutte contre le "séparatisme islamiste". Pour ce faire, il a échangé avec la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio, rapporteur de la Commission d'enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste, et les islamologues Ahmed Youssef et Abdelrahim Ali, dans le cadre d'une rencontre au CEMO. Il en ressort que si le projet contient des points positifs, la lutte contre le séparatisme islamiste sera inefficace tant que les Frères musulmans, le salafisme et l'islamisme néo-ottoman d'Erdogan ne seront pas interdits en France...


Le 9 décembre prochain, le projet de loi contre l’islam radical et les “séparatismes”, visant officiellement à « conforter les principes républicains », sera transmis au Parlement après avoir été examiné en conseil des ministres. Nous avons vu dans un article précédent que cette loi, si elle était adoptée, créera notamment de nouveaux délits comme “l'incitation à la haine en ligne”, et la “mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée”. Le texte prévoit des sanctions spécifiques pour les “pressions exercées sur des agents de l’Etat ou des élus” et crée un pôle de magistrats spécifiques dédiés à la lutte contre la haine en ligne.

Il garantira « la transparence des conditions de l’exercice du culte » en modifiant la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’Etat en matière de financement des associations cultuelles et en ne permettant plus que des objectifs culturels (associations loi 1901) soient détournés au profit du prosélytisme religieux. Des dispositions “anti-putsch” sont prévues pour éviter la prise de contrôle de mosquées par des radicaux, en plus de l'interdiction de paraître dans les lieux de cultes « en cas de condamnation pour provocation à des actes de terrorisme ou provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ».

Le commencement de la fin des Frères musulmans ?

Le droit d’opposition du service Tracfin sera également élargi afin de « savoir qui finance qui sur notre sol et de s’opposer à tous les flux indésirables ». La scolarisation à domicile sera interdite dès 3 ans, les écoles religieuses hors contrat, seront plus surveillées, et même fermées en cas de “dérives”. Le texte renforce par ailleurs les pouvoirs des préfets, qui pourront s’opposer au versement de subventions publiques aux associations ne « respectant pas les valeurs de la République ».

Un projet de “Charte” de l'islam de France, puis un “Conseil national des imams”, prévoient d'ailleurs une “labélisation” des imams et la possibilité d'exclure ceux qui sont antirépublicains. Ce conseil des imams chargé, comme l'ordre des avocats ou des médecins, d’agréer des religieux musulmans, vise, dixit Emmanuel Macron, à « libérer l’islam en France des influences étrangères ».

D'après la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio, qui étudie de près ces questions et qui est d'ailleurs la rapporteur de la Commission d’enquête du Sénat sur « l’évolution de l’extrémisme islamique et les moyens de le combattre », la loi macronienne serait « le commencement de la fin pour les organisations extrémistes en France et à leur tête les Frères musulmans ». Lors d'une récente rencontre au Centre d'Etudes sur le Moyen Orient (CEMO) avec Ahmed Youssef, son directeur exécutif, et le député et homme de presse égyptien Abdelrahim Ali, son président, cette lucide sénatrice LR, républicaine acharnée, s'est en effet félicitée que les 44 propositions de son rapport, qui vise entre autres la Confrérie des Frères musulmans, aient pu influencer l'Élysée.

Peut mieux faire... et quid des “dispositifs anti-Taqiya” ?

Toutes ces mesures, certes, frappées sous le coin du bon sens, et nous rejoignons également la sénatrice et ses interlocuteurs du CEMO sur le constat que la rédaction de la Charte de l'islam de France et la création du Conseil national des Imams de France ne doivent pas être confiés au Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), dont trois grandes composantes sont des acteurs du même séparatisme islamiste contre lequel ils sont censés lutter : le courant turco-ottoman du Milli Görüs, en pleine expansion; les Frères musulmans de l'ex-UOIF, rebaptisés "Musulmans de France" en 2017, et le Tabligh indo-pakistanais.


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