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Del Valle : Vers un système mondial post occidental ?

  • Photo du rédacteur: AdV
    AdV
  • 29 juil.
  • 2 min de lecture

CHRONIQUE. L’Europe et les Etats-Unis, qui ont longtemps réussi à imposer leurs valeurs au reste du monde, dont aujourd’hui face à un rejet croissant dans les pays du « Sud global », analyse Alexandre del Valle.


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Va-t-on vers une grande bascule géopolitique du monde ? Plusieurs évènements géopolitiques survenus ces dernières semaines confirment cette tendance. Premièrement, la confirmation du Mali, du Niger et du Burkina Faso qu’ils quittent la CEDEAO et formalisent l’Alliance des États du Sahel, une force de sécurité régionale de 5 000 soldats, soutenue par la Russie et ses mercenaires de Wagner/Africa Corps.


Ces pays dirigés par des juntes militaires anti-françaises dénoncent une ingérence néocoloniale et des sanctions injustes de la part du bloc ouest-africain lié à l’Occident. De son côté, le Nigeria voisin joue un rôle pragmatique : Abuja a invité les trois États sortants au Sommet économique d’Afrique de l’Ouest, en juin 2025 pour maintenir des liens économiques hors cadre institutionnel Africa Eye.


La présence française rejetée en Afrique


La France, quant à elle, a annoncé qu’elle ne s’engage plus sur les enjeux sécuritaires de la région, suite à la restitution de ses bases militaires et au rejet de sa présence par les nouvelles autorités. Ce repositionnement illustre une volonté croissante de souveraineté politique au détriment des architectures ouest-occidentales traditionnelles. Sous l’impulsion du Président Bola Ahmed Tinubu et du ministre Yusuf Tuggar, le Nigeria maintient ses canaux de coopération avec les juntes du Sahel, et les échanges se font désormais en privilégiant des alliances pragmatiques bilatérales, typiques du monde multipolaire qui vient.


Le Nigeria affiche ainsi une diplomatie africaine autarcique, fondée sur la solidarité intra-africaine et refusant la logique d’alignement avec les positions de la CEDEAO qui ne lui conviennent plus et qui demeure inféodée, selon ces pays, à l’Occident et à Paris. Quelques semaines plus tôt, le 6 juillet, lors du sommet des BRICS+ à Rio de Janeiro, le Brésil, l’Inde et plusieurs États du Golfe se sont positionnés de manière indépendante sur la crise ukrainienne : le Brésil parle d’objectivité diplomatique en condamnant les deux camps, et l’Inde continue à importer du pétrole russe à prix réduit, tout en évitant toute condamnation officielle, ceci malgré les pressions de Donald Trump et surtout du chef de file républicain au Sénat américain, Lindsey Graham.


Ces positions reflètent un monde non-aligné et neutraliste face à un ordre géopolitique imposé par l’Occident, et marquant une autonomie diplomatique du Sud global.


 
 
 

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