Del Valle : Guerre en Ukraine, les faiblesses structurelles de Kiev et de l’Alliance Atlantique
- AdV
- 18 nov.
- 2 min de lecture
CHRONIQUE. Trois ans après le début du conflit, l'Ukraine s'épuise face à une Russie qui mise sur le temps long, tandis que l'Alliance Atlantique peine à masquer ses divisions croissantes. Entre scandales de corruption et retrait américain, Kiev voit ses perspectives s'assombrir dangereusement.

Depuis bientôt trois ans, le conflit ukrainien s’est mué en guerre d’usure. Les discours martiaux des chancelleries occidentales, décidées à soutenir Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra », peinent désormais à masquer une réalité que même Washington ne cache plus : sans engagement direct, l’OTAN ne renversera pas la tendance sur le terrain. La coalition dite « des volontaires » — dont les annonces spectaculaires d’envoi de troupes restent strictement limitées, post-cessez-le-feu et loin du front — ne changera rien à la stratégie russe, qui avance lentement mais méthodiquement.
L’épuisement des forces ukrainiennes dans le cadre d’une guerre longue imprévue
Le soutien militaire occidental, nettement ralenti depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, laisse à l’Europe une charge qu’elle ne peut assumer seule. Dans ce contexte, les forces ukrainiennes se trouvent confrontées à une guerre totale qui épuise leurs réserves humaines et matérielles. Les combats, autrefois concentrés dans le Donbass, se sont étendus vers des zones cruciales où la résistance ukrainienne se fragmente. C’est dans ce cadre que les localités de Pokrovsk, Koupiansk, Myrnograd, ainsi que les abords de Kharkiv, Dnipropetrovsk et Zaporijjia, deviennent des points névralgiques, menacés par la stratégie russe d’étouffement progressif. Plusieurs analystes basés en Ukraine, dont Leonardo Dini, décrivent une situation démographique et militaire extrêmement difficile. Les difficultés de mobilisation, l’exode massif vers l’Europe et l’effondrement d’unités entières sous la pression russe, reconnues en interne par l’armée ukrainienne mais très peu relayée dans la presse d’Occident, nourrissent un pessimisme croissant quant à la capacité de Kiev à maintenir une défense opérationnelle sur l’ensemble du front.
La fragilité de l’Alliance Atlantique : une unité en péril
Loin du récit d’une Alliance resserrée autour de l’Ukraine, l’Occident apparaît plus fragmenté que jamais. Les États-Unis, désormais focalisés sur la redistribution des charges financières et énergétiques, pressent l’Europe de prendre un rôle plus important, alors même que celle-ci est de moins en moins en mesure d’en assumer le coût. De Londres à Paris, les déclarations de fermeté ne suffisent plus à masquer l’incapacité occidentale à modifier durablement le rapport de force face à une Russie qui a réorganisé son économie et accéléré son industrie militaire.










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