Ce dont la manifestation de Hambourg en faveur du califat est le nom…
CHRONIQUE. La manifestation autorisée à Hambourg, organisée par un groupe islamiste prônant ouvertement la charia et le califat et dénonçant les valeurs occidentales, interroge. Jusqu’où nos démocraties libérales vont-elles reculer ?
La manifestation organisée le 27 avril dernier à l’appel du groupe islamiste allemand Muslim Interaktiv, qui a réuni à Hambourg 1 000 militants islamistes scandant : « Le califat est la solution » et appelant à combattre les sionistes, l’islamophobie, l’assimilation et les valeurs de l’Occident, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Il convient d’analyser l’idéologie qui sous-tend l’action du groupe et les conditions qui ont permis son essor dans une démocratie libérale. Les slogans suprémacistes, les leitmotivs victimaires, les répétitions martiales des takbir (« Allahou akbar ») ou de la chahada, sans oublier les dénonciations des Européens, « complices du génocide des Palestiniens » et de la « persécution des musulmans », ne laissent aucun doute sur l’idéologie fréro-salafiste et pro-djihadiste qui sous-tend le groupe, pourtant pas encore interdit.
Muslim Interaktiv est issu du Hizb ut-Tahrir, le Parti de la libération islamique, un mouvement califaliste international.
Il est toutefois intéressant de constater que Muslim Interaktiv est issu du Hizb ut-Tahrir, le Parti de la libération islamique, un mouvement califaliste international qui a trouvé refuge en Asie centrale et a été idéologiquement proche d’Al-Qaïda. Hizb ut-Tahrir n’est interdit que depuis un an en Allemagne, alors qu’il est violemment combattu au Tadjikistan et en Ouzbékistan, et qu’il est même interdit dans la totalité des pays musulmans, y compris en Jordanie et en Palestine, où même les Frères musulmans locaux, dont il est une scission, et le Hamas à Gaza le considèrent extrémiste… Curieusement, il est de facto toléré en Occident, un peu comme les Loups gris turcs en France, toujours actifs sous d’autres noms, et c’est en toute liberté qu’il sévit dans les pays européens où il a trouvé refuge après avoir été expulsé des pays arabes depuis les années 1960…
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