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Victoire de Bolsonaro : la vague populiste gagne le Brésil !


Jair Messias Bolsonaro, le candidat du Parti Social-Libéral, vient de remporter l’élection présidentielle face au candidat du Parti des Travailleurs (PT), Fernando Haddad, poulain des ex-présidents PT Lula Da Silva et Dilma Roussef. Déjà, depuis la victoire de Bolsonaro au premier tour de l’élection, les médias occidentaux ne cessent d’annoncer le “ danger fasciste”, le “ risque de mort de la démocratie brésilienne ”, le début d’un “ cycle ” dangereux, une “ catastrophe écologique ” provoquée par ce “ climatosceptique lié au lobby de l’agro-industrie ”, voire même le risque d’un “ putsch militaire ”. En élisant “ Jair ”, les Brésiliens ont en fait d’abord voulu mettre fin à des décennies de règne sans partage du Parti-Etat PT, à sa corruption endémique, à l’insécurité terrifiante (64 000 assassinats annuels, soit plus qu’en Syrie !) et à la crise économique sans précédent qui paupérise ce pays pourtant au départ riche dans tous les sens du terme.

« On ne veut plus jamais de la gauche, car c’est elle qui a coulé le pays !, On est dans la rue parce qu’on souhaite du changement ! », criaient des millions de Brésiliens jusqu’aux derniers jours de l’élection présidentielle dans toutes les villes du Brésil. Les pancartes et les slogans étaient d’ailleurs très révélateurs d’un climat « dégagiste » : « PT fora » (« PT dehors »). En réalité, le phénomène de rejet du « parti-Etat » PT, créé par Lula da Silva (actuellement emprisonné pour corruption et inéligible) et dont la dauphine, Dilma Roussef (destituée en 2017 pour des raisons similaires) fut la dernière présidente, s’est manifesté de façon claire et massive dès 2014, lorsque des millions de Brésiliens ont manifesté à de multiples reprises pour exiger la destitution de Roussef et l’emprisonnement de Lula, afin d’en finir une fois pour toutes avec le PT. En se contentant de relayer les accusations du PT assimilant Jair Bolsonaro à un « raciste-fasciste-homophobe-misogyne », la presse occidentale ne s’est pas donné les moyens de comprendre les causes profondes du phénomène « dégagiste » Bolsonaro qui a touché toutes les catégories socio-professionnelles et tous les groupes ethniques du pays.


A tort ou à raison, les électeurs de Bolsonaro dénoncent l’intolérance idéologique marxiste du PT, son anti-christianisme supposé ou réel, et sa « complicité-responsabilité » dans la croissance exponentielle du « crime », du narco-trafic, sur le point de détruire un pays qui aurait par conséquent besoin d’être « sauvé » par un « homme fort ». N’oublions pas que dans la devise du drapeau national du Brésil (« Ordem e Progresso ») figure non seulement la parole « Progrès », mais aussi « Ordre ». Ce que la presse occidentale majoritairement « lulophile » n’évoque hélas jamais, c’est que le « Parti Etat » PT - présenté comme une mouvance de gauche humaniste et modérée en raison de ses positions sociétales politiquement correctes (défense des minorités sexuelles, de l’avortement et des théories du genre ) - a plongé un pays – au départ pourtant doté de tous les atouts pour être une puissance mondiale majeure - dans la pire crise économique depuis 50 ans : chômage, pauvreté et insécurité.


Les causes premières du succès de Bolsonaro sont donc à rechercher dans les échecs, erreurs et incuries de ses prédécesseurs. Il est toutefois toujours plus facile d’accuser-diaboliser l’Autre que de se remettre en question.


« Un Trump tropical », « raciste-fasciste, homophobe et misogyne »?


Certes, les propos outranciers de Bolsonaro - lorsqu’il appelle à « liquider » les voyous, lorsqu’il dit qu’un « flic qui ne tue pas n’est pas un bon flic », lorsqu’il accuse le PT d’être le « parti du Crime » - ont de quoi choquer. Toutefois, les fake news lancées via les médias mainstream par son rival de gauche Fernando Haddad (PT), qui attribuent aux partisans de l’ex-capitaine des « agressions racistes » dont les enquêtes ont pourtant prouvé qu’il s’agissait de manipulation, sont rarement évoqués dans la presse française. Citons par exemple l’affaire (7 octobre dernier) de la jeune militante LGBT qui a accusé des militants pro-Bolsonaro de l’avoir agressée en lui lacérant une croix gammée sur le ventre. La police a prouvé depuis qu’elle a en fait totalement inventé l’agression « nazie »… Ce qui n’a pas empêché les « médias » français les plus respectables de relayer allègrement l’affaire. Le procédé de diabolisation, d’autant plus stupide que Bolsonaro est très philosémite et pro-Israël et donc difficilement d’ascendance idéologique « nazie », rappelle, en Italie, il y a quelques mois, l’affaire de la championne d’athlétisme noire-italienne Daisy qui avait accusé des militants « d’extrême-droite » pro-Salvini de l’avoir agressé avec des tirs d’œufs dans le visage, avant que la police ne révèle que les agresseurs étaient en fait des trublions aucunement animés par un « racisme d’extrême-droite » mais dont le chef de bande était au contraire le fils d’un député du parti de gauche (PD), qui avait d’ailleurs largement dénoncé l’agression « raciste » de Daisy… Mais en dignes adeptes de 1984 d’Orwell, les donneurs de leçons de morale persistent et signent même lorsqu’ils sont pris en flagrant-délit d’intox et d’inversion, leur argument étant le suivant : vraie ou fausse, l’affaire a permis de faire prendre conscience à « l’Opinion publique » que l’arrivée au pouvoir des populistes-droitistes-identitaires risque d’entretenir un « climat d’intolérance et de racisme » …. CQFD. De la même manière, la gauche à plus déploré le « climat de violence » entretenu par Bolsonaro que les motivations totalitaires du militant d’extrême-gauche qui a failli tuer Bolsonaro à coups de poignards en plaine campagne…


Un démocrate-chrétien devenu champion d’une fronde anti-corruption et anti-crime


Il est pourtant assez difficile de qualifier de « fasciste-nazi » cet élu qui, depuis 30 ans, a quitté l’armée pour faire de la politique, successivement sous les couleurs du parti démocrate-chrétien, du parti progressiste réformateur, du parti progressiste, puis finalement du parti dont est le leader, le parti Social-libéral (PSL). Pour ce qui est de sa « nostalgie de la dictature », elle se limite à des propos à l’emporte-pièce, très courants au Brésil, au Chili ou en Argentine, qui consistent à déclarer que sous les militaires, « les gens n’avaient pas peur de rentrer du travail ou d’aller au cinéma le soir ». Ce qui est loin d’être la même chose que qu’un appel à revenir à la dictature, d’autant que Bolsonaro n’a cessé de démentir les accusations et de rappeler que toutes ses réformes passeraient par le Parlement afin de restaurer une démocratie confisquée par le PT. Par ailleurs, si les appels à « liquider les criminels », à « faire le ménage » en matière de corruption et de sécurité puis à « lancer une thérapie de choc » sur le plan économique ont pu choquer les belles âmes, les médias européens (dont l’indignation est sélective, par rapport aux populistes rouges rarement présentés sous un jour aussi sombres, même Chavez, Maduro, Ortega ou Castro), ont peu fait cas de l’insécurité et de la corruption incroyables qui ont ruiné le pays et en ont fait l’un des plus violents du monde. Par ailleurs, le libéralisme économique de Bolsonaro est totalement incompatible avec l’idéologie socialiste-étatiste de l’extrême-droite réelle. En vérité, les Brésiliens ne supportent plus le laxisme judiciaire, et ils ont élu Bolsonaro pour mettre fin à la corruption et pour endiguer l’insécurité : attaques contre les personnes, contre les voitures ; viols ; braquages collectifs (« arrastào ») etc. Pour prendre la mesure du degré d’insécurité inouïe qui frappe la société brésilienne, il est bon d’évoquer l’étude intitulée Atlas 2018 de la violence, publiée conjointement par le Forum brésilien de sécurité publique (FBSP) et l'Institut brésilien de recherches économiques Appliqué (Ipea), qui dénombre 553 000 personnes assassinées entre 2006 et 2016, avec un « pic » incroyable de 64 000 homicides en 2017, soit plus qu’en Syrie sur une période comparable... Ce score funeste fait du plus grand pays d'Amérique latine l'un des plus violents au monde.


Ronaldinho, premier fan de Bolsonaro !


Les prise de position récente du footballeur brésilien Ronaldinho, qui explique pourquoi il vote pour Bolsonaro, illustre assez fidèlement le choix de la majorité de citoyens qui a voté pour le candidat de droite : «Pour un Brésil meilleur, je désire la paix, la sécurité et quelqu'un qui nous redonne de la joie », a-t-il lancé sur les réseaux sociaux en se montrant en photo avec le logo de Bolsonaro. De son côté, Rivaldo, Ballon d'or en 1999, a expliqué sur Instagram que « Jair Bolsonaro est le candidat idéal pour notre pays », ce que déclare également Lucas Moura. En fait, on ne peut pas comprendre le succès de Bolsonaro si l’on ne voit le Brésil qu’à travers les prismes déformants du Carnaval de Rio, des jolies brésiliennes en string des plages d’Ipanema et de Copa Cabana, ou encore des artistes français de gauche comme Lavilliers, qui y plaquent, comme pour Cuba, tous leurs fantasmes de société socialiste métissée idyllique et exotique. Car le Brésil est aussi une société très conservatrice, très chrétienne, en grande partie européenne, comme les ancêtres italiens de Jair Bolsonaro, et elle est même de plus en plus protestante-évangélique, donc très conservatrice.


Le candidat des défenseurs de la Famille et des Eglises évangéliques


Outre le péril majeur de l’insécurité, attribuée au PT, le programme anti-clérical du parti des Travailleurs de Lula da Silva et Dilma Roussef - qui a promu le mariage gay, défendu la généralisation du droit à l’avortement (légalement encore très restreint), les théories du genre, dans ce pays où les Calvaires et autres signes chrétiens sont omniprésents - a profondément choqué non seulement les Brésiliens « blancs-bourgeois » du Sud (Sao Paulo, Brasilia, Rio, etc), mais tout autant les masses de Brésiliens modestes et/ou non-blancs du reste du pays. De ce point de vue, la croissance fulgurante des églises protestantes-évangéliques très enracinées au sein des milieux modestes a joué un rôle majeur. On peut citer par exemple le Parti républicain brésilien (PRB), un mouvement chrétien-évangélique de droite lié à la très puissante Église universelle du « royaume de Dieu », qui a mis tout son poids en faveur de « Jair ». Et l’on ne peut comprendre le succès des thèses - jugées chez nous « réactionnaires » - anti-avortement et pro-famille des masses brésiliennes modestes sans réaliser que ces églises évangéliques représentent aujourd’hui 35 % des Brésiliens. On compare d’ailleurs souvent Jair Bolsonaro à Donald Trump aux Etats-Unis, lui aussi aidé par les églises évangéliques conservatrices, ce qui est bien plus proche de la réalité que de lui coller une étiquette de « fasciste ».


Au-delà du Bien et du Mal : ne pas confondre jugement à charge, intox et analyse


La posture majoritairement adoptée par nos élites et médias européens et français visant à diaboliser le phénomène « populiste-Bolsonaro » peut permettre d’apparaître à bon compte politiquement correct, « anti-extrême », du « bon côté », mais elle ne permet ni d’empêcher les « affreux-populistes » de voter pour leur candidat ici ou ailleurs, ni de comprendre pourquoi tant de Brésiliens ont opté pour cette voie. Certes, la presse occidentale a cité à l’appui des accusations d’extrême-droitisme, les propos « racistes-misogynes-militaristes» de l’ex-capitaine Bolsonaro, mais elle n’a jamais dit que le candidat le mieux élu à Rio est le député noir Hélio Fernando Barbosa Lopes qui le soutient depuis toujours ne cesse de faire des vidéos avec lui. On peut également rappeler que les deux femmes les mieux élues aux élections législatives de début octobre (en même temps que la présidentielle) sont membres de son parti : Janaina Pascual, la professeur de droit qui initia la destitution de l’ex-présidente Roussef, et Joyce Hasselmann, la journaliste à la tête de la des chaînes web politique la plus en vogue. Quant à la réputation de « misogyne » qui colle à l’image du « capitao » (« capitaine »), la rumeur initiale remonte à 2003, lorsque le député Jair Bolsonaro, naïvemement direct comme le sont souvent les officiers un peu rigides, tomba dans le piège tendu par la député de gauche Maria do Rosario, qui le provoqua en l’accusant « d’attiser la violence par ses mesures répressives » et d’être lui-même un « violeur », ce qui irrita celui qui venait justement de réclamer des peines très sévères pour les mineurs, notamment après une sordide histoire de viol qui n’avait pas pour autant convaincu la députée de revenir sur la politique laxiste du PT. Il avait alors stupidement répondu à celle qui le traitait bizarrement de « violeur » : « je ne vous violerais jamais, car vous ne le méritez pas »… Du coup, alors qu’au départ, la querelle avec la députée venait du fait que Bolsonaro avait le plus violemment condamné le violeur, après le piège filmé dans les couloirs du Parlement, il apparaissait comme en fin de compte comme un quasi-défenseur du viol, à condition que la victime ne soit pas « moche »... Ce qui paraît en effet sordide mais résulte d’une désinformation : une interprétation malhonnête d’un fait réel pris hors contexte et orientée à des fins politiques. Il s’agit là d’un véritable cas d’école d’inversion des rôles et des responsabilités.


Le sempiternel deux poids deux mesures


Curieusement, l’ex-président brésilien Ignacio Lula da Silva, emprisonné pour faits très graves de corruption sur demande initiale de millions de manifestants anti-PT, est souvent présenté en Occident comme un représentant d’une gauche « tolérante » et « moderne », puis récemment, depuis qu’il est en prison, comme une « victime » des juges à la solde de la droite et des ennemis du PT décidés à l’empêcher de se présenter. Toutefois, la France bien-pensante, qui a évincé judiciairement pour des faits bien moins graves et pas encore prouvés le candidat Fillon en pleine campagne présidentielle 2017, n’a pas vraiment de leçon de morale à donner au Brésil. Quant aux démocrates américains, qui tentent par tous les moyens de condamner et destituer le président élu Donald Trump qui a le tort de vouloir appliquer son programme, ils n’ont rien à envier aux « fascistes» qu’ils dénoncent à Washington ou à Brasilia. On oublie de préciser en Occident un fait bien palpable, qu’on le veuille ou non : les ex-présidents brésiliens du PT, Lula et Roussef, sont détestés par une majorité de Brésiliens scandalisés par l’insécurité et la corruption que ces leaders de gauche ont favorisées. Par ailleurs, le PT n’incarne aucunement pour eux une gauche « raisonnable », mais une extrême-gauche qui a des accointances révolutionnaires et même pro-terroristes : Dilma Roussef fit elle-même fit partie dans sa jeunesse de l’organisation terroriste d’extrême-gauche Grupo Vanguardia, dont l’agenda était d’étendre partout la révolution castriste en Amérique latine. Cette gauche PT a d’ailleurs soutenu, depuis les années 1990, l’ensemble des partis et régimes rouges dictatoriaux et violents du Continent, du régime cubain des Frères Castro au Vénézuéla des « révolutionnaires bolivaristes » Chavez et Maduro, en passant même par les Farc en Colombie. Cet agenda du PT a été ouvertement formulé dans le cadre d’un vaste projet continental mis sur pied par Lula da Silva en coopération avec le « lider màximo » Fidel Castro dès les années 1990 : le forum de Sao Paulo, dont le but était d’étendre partout en Amérique latine une révolution marxiste anti-occidentale. Inconnu en France, ce Forum géopolitico-idéologique est étudié et dénoncé par les millions de Brésiliens qui ont élu Bolsonaro en partie pour faire barrage à ce plan totalitaire. Pour le mener à bien, le PT et les ex-présidents Lula et Roussef ont dépensé des milliards ponctionnés par les impôts des Brésiliens et sur la manne pétrolière afin d’investir dans des projets d’infrastructures à Cuba, au Vénézuéla, en Equateur ou en Bolivie, notamment via la banque BNDES (banco nacional do desenvolvimento), au départ destinée à aider les petites et moyennes entreprises brésiliennes… Les Brésiliens n’ont pas apprécié ce genre de détournements à des fins « révolutionnaires » au profit des tyrans « bolivaristes » et « castristes »…



Méchants de droite gentils de gauche, un scénario connu


Fidèle à la « guerre des représentations » fondée sur la diabolisation et les procès en « fascisme », que toutes les gauches marxistes ont toujours manié avec grand art depuis Staline jusqu’à nos jours pour disqualifier leurs adversaires « bourgeois » ou « ennemis du peuple », le PT brésilien a inauguré la campagne présidentielle de 2018 en qualifiant Bolsonaro et ses partisans de « nazis », « racistes », « misogynes », ou « homophobes ». Toutefois, cette stratégie de l’intimidation médiatique – qui n’impressionne encore que le bisounoursland ouest-européen en voie de retrécissement - n’a pas plus dissuadé des millions de Brésiliens de voter en faveur de Bolsonaro que la stratégie de l’intimidation physique qui a failli coûter la vie au candidat agressé de plusieurs coups de couteaux en pleine rue par un militant de gauche. L’invocation du spectre du « retour de la dictature » d’extrême-droite n’a pas effrayé les Brésiliens qui n’ont donné aucun crédit à ces accusations émanant d’un parti d’extrême-gauche idéologiquement lié aux dictatures rouges les plus violentes. Le sentiment de supériorité morale affiché par le candidat du PT, Fernando Haddad, a finalement joué contre lui. Ceci n’est d’ailleurs pas sans rappeler la stratégie perdante d’Hillary Clinton et des démocrates américains qui ont également cru (à tort) pouvoir battre Trump en affirmant que les démocrates étaient plus « éclairés » et moralement « supérieurs » au « méchant milliardaire-populiste » Trump qui « flattait les bas instincts du peuple ». Le défaut manifeste de ce genre de rhétorique anti-populiste est qu’elle achève de persuader le « bas peuple » (dont on se « méfie des instincts ») que l’Establishment le méprise. D’évidence, ceci ne fait que renforcer la popularité de ces « populistes » diabolisés, qu’il s’agisse de Trump aux Etats-Unis, de Salvini en Italie, d’Orban en Hongrie ou de Bolsonaro au Brésil. Certes, on peut être choqué par les provocation-slogans de l’ex-capitaine, parfois outrancier lorsqu’il prône la « liquidation physique des criminels », l’exemption de poursuites pour les policiers qui tuent avec leurs armes de service, etc. Toutefois, le ras-le-bol du parti (PT) de Ignacio Lula da Silva et de Dilma Roussef, englués dans des gigantesques affaires de corruption et prébendes mafieuses ; l’exigence première de sécurité; la généralisation du droit à l’autodéfense et du port d’armes, proposition de loi plébiscitée sous Lula da Silva mais que ce dernier refusa d’appliquer ; sans oublier la défense des valeurs familiales chrétiennes bafouées, expliquent largement le rejet massif du PT et le succès de Bolsonaro.



En guise de conclusion


Certes, rien n’assure que la promesse de « faire le ménage » et de « dégager » la classe politicienne corrompue dans le cadre de vastes opérations du type « main propres » (en référence à « mani pulite » en Italie dans les années 1990 qui renversa les partis traditionnels) sera tenue par le nouveau président brésilien. Celui-ci est peut-être aussi démagogue que ses adversaires de gauche. Mais il ne l’est peut-être pas. Et s’il ose appliquer son programme, comme Trump aux Etats-Unis, les meutes bien-pensantes de tout l’empire occidental (« McWorld ») ne vont pas cesser de lui trouver des poux et de lui mettre des bâtons dans les roues. A moins que les milieux de la finance et son brillant ministre de l’économie, le « chicago boy » Paulo Guedes, qui l’appuient par rejet de l’étatisme du PT, ne « canalisent » son énergie et ne « freinent ses passions populistes ». Seul l’avenir confirmera si cet homme politique, député depuis 30 ans et qui n’a aucune affaire de corruption à son débit, sera un bon président, s’il sera plus raisonnable qu’on le craint, s’il sauvera le pays de la crise économique comme le croient les milieux d’affaire, ou s’il sera pire que les autres. Toutefois, une chose est sure : celui que l’on accuse d’être un « nostalgique de la dictature militaire » a été plébiscité par des millions de Brésiliens exaspérés par la dictature soft et bien réelle pour eux, du PT. Ces électeurs veulent avant tout en finir avec la corruption et l’insécurité que « Jair » promet de combattre sans relâche. Et le monde occidental devrai s’en accommoder. En fin de compte, on a dû mal à croire à la sincérité de « l’indignation anti-fasciste » de ceux qui ne dénoncent jamais avec des mots aussi durs que ceux employés contre Trump, Salvini, Orban ou Bolsonaro, les dictatures communistes, à commencer par la Chine, Cuba, ou le Vénézuéla, sans ou les tyrannies islamiques, à commencer par celle du néo-sultan ottoman Erdogan, qui fut longtemps épargné par la presse et l’Intelligentzia occidentale (jusqu’aux purges de 2017). Dans ce « deux poids deux mesures », qui consistait par exemple pour François Hollande à décorer un ministre saoudien de la légion d’honneur tout en refusant de rencontrer Vladimir Poutine, l’autoritarisme « brun » supposé des Mâles-Blancs-Européens « de droite » - pourtant élus démocratiquement – sera toujours d’autant plus dénoncé que des circonstances atténuantes seront indéfiniment trouvées aux totalitaires rouges et verts si possibles « exotiques ».


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