top of page

Alexandre del Valle : le spectre de la guerre nucléaire, conséquence directe de la guerre en Ukraine

  • Photo du rédacteur: AdV
    AdV
  • il y a 7 jours
  • 2 min de lecture

En Europe, l’arme nucléaire n’a jamais cessé d’être présente, mais elle a longtemps été perçue comme un instrument d’équilibre (« arme de non emploi ») et non de menace active. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette vision rassurante s’est fissurée. Le conflit, dans sa quatrième année, a basculé en 2025 dans une logique d’escalade asymétrique où les lignes rouges du possible se déplacent chaque mois davantage, du fait de la croyance inculquée par les propagandes de Kiev, Varsovie, Londres et des Pays-Baltes selon laquelle « l’arsenal russe est désuet », « Poutine ne comprendrait que la force et la Russie perdrait une guerre conventionnelle face à l’OTAN et n’osera jamais d’attaque nucléaire », etc.


ree

Les bombardements ukrainiens, soutenus par les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres puissances occidentales, ont progressivement pénétré depuis 2024 plus profondément le territoire russe, frappant des infrastructures énergétiques, des dépôts logistiques, et même des bases aériennes à des milliers de kilomètres de la frontière. L’opération Spider’s Web de juin 2025, lorsque des drones ukrainiens ont frappé, dans les bases d’Engels et d’Olenya, des bombardiers stratégiques Tu-95MS et Tu-22M3, vecteurs de l’arsenal nucléaire russe, grâce au renseignement anglo-américain, a été perçue par Moscou comme une rupture stratégique.


Donald Trump et la reprise des essais nucléaires américains


Un an plus tôt, les incursions ukrainiennes vers Koursk et Belgorod avaient fait sauter le tabou du principe de sanctuarisation par la détention de l’arme atomique. En réaction, le Kremlin a ordonné, durant l’été 2025, des attaques massives menées par ses bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-160 (capables de transporter des ogives nucléaires) pour cibler des infrastructures énergétiques ukrainiennes, après avoir testé à blanc en Ukraine le missile balistique Orechnik, capable de transporter des ogives nucléaires.


Ce message rappelait que la Russie, première puissance nucléaire du globe, pouvait aisément abaisser le seuil de l’impensable. C’est dans ce contexte que la doctrine nucléaire russe, révisée en septembre 2024, a redéfini les « menaces existentielles », incluant désormais les frappes occidentales indirectes sur le territoire russe. Récemment, la Russie a réussi le test du missile à propulsion nucléaire 9M730 Burevestnik (« Storm Petrel » ; 14 000 km de vol durant 15 heures lors d’un essai le 21 octobre 2025) ainsi que celui du drone/torpille sous-marine à propulsion nucléaire Poseidon (Status‑6), le 29 octobre 2025, lancé depuis un sous-marin et porté par la propulsion nucléaire.


Face à cette démonstration de force, Donald Trump a ordonné la reprise des essais nucléaires américains le 30 octobre 2025, ce qui a acté la mort du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), que les cinq premières puissances n’ont d’ailleurs jamais ratifié. Cette décision, interprétée à Moscou comme une provocation, a ravivé le spectre d’une course aux armements incontrôlée. Pékin, déjà engagé dans une expansion fulgurante de son arsenal, a observé quant à elle ce regain de tension avec opportunisme : la Chine a désormais dépassé les 600 ogives, avec plus de 350 nouveaux silos intercontinentaux opérationnels.


Commentaires


A la une

INFOLETTRE (NEWSLETTER)

bottom of page