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Alexandre del Valle : La dérive multiculturaliste des sociétés pluralistes : autre symptôme de la post-démocratie




Nous évoquions dans un précédent article la dérive post-démocratique en cours de nos sociétés occidentales et en premier lieu des démocraties libérales de l’Union européenne, prises entre l’étau des gouvernements des Juges et des médias d’une part et, de l’autre, des « obligations » internationales et le Super gouvernement non élu de la Commission européenne. Une autre dérive, corrélée à la précédente, mérite d’être désoccultée en tant qu’elle est dangereuse pour l’avenir des démocraties et même belligène, à terme : la confusion entre multiculturalisme et pluralisme. 


Or la construction européenne, toujours plus supranationale, comme l’appelle de ses vœux plus franchement que ses homologues européens d’ailleurs, se veut justement  multiculturaliste et universaliste à la fois au nom du pluralisme, véritable marqueur, avec le vote libre et la séparation des pouvoirs et la liberté d’expression, de la démocratie libérale. On ne rappellera jamais l’ouvrage, Essai sur les sociétés multiculturelles, de l’éminent sociologue et éditorialiste italien feu, Giovanni Sartori, qui y expliquait que, si une société pluraliste peut êtremulticulturelle, comme c’est le cas de nombreux Etats démocratiques occidentaux historiquement composées de plusieurs nations ou cultures (Autriche, Grande Bretagne, Etats-Unis, etc) une société multiculturelleet/ou communautariste n’est en revanche pas automatiquement pluraliste ou démocratique: et peut même être totalitaire comme l’ex-Union soviétique, l’Iran, Algérie, la Chine, etc. Pour Sartori, pourtant classé libéral-progressiste en Italie et ni « populiste » ou « extrême droite », le pluralisme est en réalité d’abord un concept philosophique fondé sur la liberté d’expression et d’opinion, la sécularisation, et un ensemble de règles et valeurs fondamentales ne pouvant être remises en question. 


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