Alexandre del Valle : et si la doctrine trumpienne « Paix par la force » pouvait fonctionner avec le régime iranien ?
- AdV
- 28 juin
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CHRONIQUE. Et si la stratégie trumpienne de « paix par la force » pouvait, contre toute attente, infléchir le régime iranien ? Par une démonstration militaire d’une brutalité chirurgicale — l’« Opération Midnight Hammer » du 22 juin 2025 — suivie d’un discours d’ouverture à des négociations strictement encadrées, Donald Trump entend imposer une nouvelle donne nucléaire à Téhéran.

En réalité, cette doctrine n’est pas nouvelle chez Donald Trump, elle est l’essence même de son « art du deal » : sous sa première présidence (2017–2021), déjà, en mai 2018, Washington s’était retiré de l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), laissant place à des « pressions maximales » (sanctions renforcées), et avait fait assassiner le très puissant général-pasdaran iranien Qassem Soleimani, à Bagdad. La « paix par la force » était alors fondée sur la démonstration d’une force militaire écrasante visant à dissuader puis à pousser à négocier selon les conditions américaines. Les résultats n’ont pas pu être évalués en raison de l’alternance démocrate de Biden, qui a d’ailleurs gardé certains aspects, sauf la paix par la force.
Depuis lors, Donald Trump n’a jamais exclu une négociation avec l’Iran, surtout en incarnant de plus en plus l’espoir du camp MAGA, anti-interventionniste, et en écartant les va-t-en-guerre néo-cons les plus durs autour de lui. A peine revenu aux affaires, il a chargé Steve Witkoff de préparer un nouvel accord, à condition qu’il soit « meilleur que le JCPOA » de 2015 de Barak Obama. L’idée est d’inclure un encadrement bien plus strict du programme civil nucléaire et que Téhéran cesse de soutenir les groupes proxis qui déstabilisent la région (Hezbollah, Hamas, milices chiites d’Irak, Houthis yéménites) puis renonce à ses ambitions nucléaires militaires et balistiques.
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