Vladimir Fédorovski : "Pour les Russes, l'Occident n'a pas gagné la guerre froide"
Vladimir Fédorovski, dans son dernier essai, Poutine et l'Ukraine: les faces cachées(Balland, 2022), brosse un portrait inédit de Vladimir Poutine, le dirigeant politique le plus diabolisé au monde qui a réussi d'un coup à détrôner dans le rôle du Dark Vador les autocrates nord-coréen Kim Jong Un et syrien Bachar al-Assad. Nous avons échangé longuement avec lui et partageons de nombreux constats géopolitiques. Son témoignage de protagoniste de premier plan de la guerre froide et de la période de désoviétisation sous l'ère Gorbatchev font de ses avertissements sur la gravité de ce qui se joue en Ukraine des outils précieux qui devraient inspirer nos dirigeants hélas exclusivement occupés à récupérer l'émotion et surfer sur l'emballement médiatique autour de l'Ukraine et de la diabolisation de la Russie au lieu d'œuvrer à la déconfliction. Surtout dans le contexte actuel d'extrême désinformation de masse et de propagande que Fédorovski déplore de part et d'autre d'ailleurs...

Vladimir Fedorovitch Fédorovski, écrivain et ex-diplomate russe (à moitié ukrainien, il y tient!), formé à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO) et polyglotte affirmé (il parle couramment l'anglais, le français et l'arabe en plus du russe), a commencé sa carrière à l'ambassade soviétique de Mauritanie, avant d'être nommé dans les années 1970 interprète au Kremlin, assistant Léonid Brejnev dans ses rencontres avec les dirigeants des pays arabes, avant d'officier dès 1977 à l'ambassade soviétique de Paris. Il travaille ensuite au ministère des affaires étrangères russe comme chef de cabinet du vice-ministre Vladimir Petrovski (qui écrit les discours de Léonid Brejnev et du ministre Andreï Gromyko), et fait la connaissance d'Alexandre Iakovlev, futur inspirateur de la perestroïka. Partisan de Gorbatchev, il devient conseiller diplomatique durant la glasnost et est porte-parole du Mouvement des réformes démocratiques pendant le putsch de Moscou d'août 1991, s'opposant à la ligne "dure" du Parti communiste. Devenu écrivain, il enseigne à HEC de Paris dès 1992, et a été de ce fait décoré du titre d'officier des Arts et des Lettres puis a obtenu la nationalité française en 1995. Son premier roman, Les deux sœurs ((1997, Lattès), a été suivi d'une série romanesque de l'histoire russe en trois volumes ("Le Roman de Saint-Pétersbourg", "Le Roman de Moscou", et "Le Roman de la Russie insolite", 2003-2004. Il dirige par ailleurs la collection "Le Roman des lieux magiques" des Éditions du Rocher et est Président d'honneur de la Fédération Française des Salons du livre. Membre de la Société des auteurs de Normandie, il est également conseiller historique au Mémorial de Caen pour la période de la guerre froide, et a été distingué de plusieurs prix littéraires dont le prix d'histoire André Castelot en 2006 et le prix des romancières 2004.
Auteur russe contemporain le plus lu en France, Fédorovski nous avoue d'emblée que son livre, Poutine et l'Ukraine, qui développe les points abordés dans le présent entretien, a été achevé dans l'urgence sur demande de l'éditeur lorsque Vladimir Poutine a reconnu officiellement l'indépendance du Donbass et a lancé, le 24 février 2022, l'"opération spéciale" en Ukraine. Un entretien riche d'enseignement qui éclairera le public francophone sur 30 ans de néo-guerre froide croissante et qui en dit long sur la stupidité stratégique des dirigeants occidentaux. Car ceux-ci ont à la fois réussi, par l'exclusion de la Russie et par son encerclement par l'OTAN, à réveiller les pires tendances anti-occidentales et néo-impérialistes revanchardes au Kremlin, puis à jeter la Russie de Poutine, pourtant au départ favorable à l'alliance avec l'Occident; dans les bras du vrai ennemi redoutable des Etats-Unis dans l'avenir qu'est la Chine, également ennemi futur inévitable de la Russie elle-même. Un jeu perdant-perdant à coup sûr à long terme pour l'Occident et la Russie. Pour notre illustre diplomate russe, l'Occident aurait pourtant pu associer plus étroitement la Russie à l'Occident quand il était encore temps (jusqu'à 2004) dans le cadre d'une refonte de la sécurité collective européenne qui aurait dû passer par une intégration de la Russie à l'Alliance (alors évoquée par Poutine) ou même par une autodissolution de l'OTAN, qui aurait dû logiquement, au nom du principe de réciprocité élémentaire, être symétrique à la suppression du Pacte de Varsovie puis aurait pu déboucher dans un monde stratégique équilibré sur son remplacement par une nouvelle architecture de sécurité collective russo-occidentale face à l'islamisme radical et à la Chine. Le résultat de l'exclusion de la Russie - traitée depuis 1991 comme une "perdante" de la Guerre froide comme le déplore Fédorovski; son encerclement par l'OTAN; l'utilisation de la Géorgie et de l'Ukraine (ses "étrangers proches") comme béliers pour réduire la profondeur stratégique de la Russie et comme tremplins pour provoquer des "révolutions de couleurs" destinées à renverser les régimes pro-russes et, à terme, le pouvoir du Kremlin, ont débouché sur le choc actuel global Occident/Russie. Bref, l'exact opposé de qui aurait dû être recherché dans une perspective d'anticipation stratégique.
A ma question sur le "profil" de Vladimir Poutine, Fédorovski nous rappelle que la "première clef de compréhension" de sa personnalité est son enfance déterminante à Saint-Pétersbourg, lorsque, sans parents, il fut livré à la rue et "éduqué" à la vie réelle par des délinquants qui lui ont appris une règle de survie élémentaire propre aux lois de la rue: "attaquer le premier avant d'être attaqué et ne jamais reculer". D'où l'importance de ne pas sous-estimer la "détermination implacable du président russe". L'ex-ambassadeur poursuit son raisonnement en affirmant que les analyses psychiatriques propres aux médias occidentaux sont déraisonnables car Poutine est un être froid et non impulsif, en réalité "plus psychorigide que paranoïaque", et "certainementpas fou". La deuxième clef de compréhension du personnage serait le sport de haut niveau que Poutine n'a jamais cessé de pratiquer, jusqu'à aujourd'hui, à raison d'au moins 1h30 minimum par jour: "avec la haute pratique du Judo et des arts martiaux en général, Poutine a appris une règle majeure selon laquelle "on doit déjà avoir commencé à bouger et commencé à faire tomber l'adversaire avant que ce dernier ait essayé de bouger en premier", en plus "d'utiliser la force de l'autre (...). Cela n'empêche pas également Poutine d'appliquer la stratégie des échecs, jeu dans lequel il excelle". La "troisième clef" est "le passé d'espion du président russe qui n'a jamais cessé d'utiliser les méthodes de l'espionnage apprises au KGB pour non seulement consolider son pouvoir personnel mais aussi pour diriger l'Etat et l'administration, ceci avec toujours comme fil rouge l'étude et la construction des rapports de force".
Une guerre ukraino-russe et un choc Russie-Occident prévisible et que l'Occident aurait pu éviter en considérant les préoccupations sécuritaires d'un pays devenu exsangue en 1990
Concernant le déclenchement de la crise actuelle opposant la Russie et l'Occident sur fond de guerre interétatique en Ukraine, Fédorovski déplore une nette "évolution du public russe dans sa perception de l'Occident, fortement dégradée depuis des années, alors que le peuple russe rêvait d'Occident et d'Europe au sortir de la guerre froide dans les années 1990". Pour lui, cette "rupture entre population russe et l'Occident est non seulement majeure et regrettable en plus d'avoir été voulue par l'Occident qui n'a rien fait pour l'éviter, mais elle risque d'être définitive". Cette cassure majeure aux conséquences encore inconnues serait en grande partie dû au fait qu'"après la chute du mur de Berlin, les Occidentaux ont prétendu avoir 'gagné' la Guerre froide. Cette analyse erronée fut perçue comme une humiliation par les Russes et leurs dirigeants successifs qui ont rongé leurs freins avant que l'ours Poutine ne tape sur la table après 20 ans de patience. Entendre ces manifestations d'arrogance et de mépris envers la Russie fut un traumatisme pour le peuple russe et le Kremlin, car la Russie s'est libérée elle-même du soviétisme. Cette analyse erronée de la soi-disant 'victoire américano-occidentale" sur l'URSS a gâché une chance extraordinaire de réaliser une paix durable pour tout le monde et en particulier pour le Vieux Continent". Notre diplomate déplore que les Etats-Unis ont préféré à une logique de respect mutuel et de prise en considération des préoccupations stratégiques russes, une logique de néo-guerre froide et d'encerclement: "on voulait profiter de la faiblesse et du chaos momentané observé dans les années 1990 en Russie pour repousser et isoler ce pays dans son fief et ses steppes en le considérant comme un ennemi persistant, alors que l'on aurait pu au contraire l'associer comme un vrai partenaire.
Hélas, les Occidentaux ont préféré profiter de sa faiblesse pour étendre unilatéralement l'OTAN au détriment de son étranger proche". Nous évoquons alors à notre interlocuteur la promesse non tenue - faite en 1991 par l'ancien secrétaire d'Etat aux affaires étrangères américain, James Backer - de ne jamais étendre l'OTAN au détriment des intérêts russes à l'est: "j'étais physiquement présent là-bas, nous rappelle-t-il, j'étais alors proche d'Edouard Chevardnadze, l'ex-ministre russe des affaires étrangères, avec qui j'ai même fondé un parti libéral. Même si les dirigeants américains successifs ont nié cet engagement, car il n'a jamais débouché sur un accord officiel ratifié, j'atteste que James Baker a bien pris - au nom des Etats-Unis - l'engagement solennel que l'Otan ne 'bougerait pas d'un pouce vers l'Est'. Hélas, l'ex-président américain Bill Clinton a nié purement et simplement cela, comme ses successeurs, en affirmant que pareil engagement oral ou écrit n'avait jamais existé. Or nous savons qu'il a menti, comme les dirigeants occidentaux et responsables de l'OTAN avec lui, et j'en veux pour preuves les documents officiels de l'époque et archives exhumées début mars 2022 par le journal allemand sérieux Der Spiegel et confirmés par des revues britanniques et qui attestent d'un accord retranscrit par écrit".
Nous n'avons pour notre part jamais cessé de l'écrire depuis les années 2000 et ce constat est au coeur de notre ouvrage La Mondialisation dangereuse, co-écrit avec Jacques Soppelsa, qui annonçait un grave choc Russie-Occident et une guerre en Ukraine à cause de l'extension irraisonnée de l'OTAN vers l'Est depuis 1999, date de la guerre du Kosovo menée par les Etats-Unis et l'Otan contre la Serbie pro-russe et la Yougoslavie souveraine alors démantelée.
Fédorovski confirme ce bilan et il déplore qu'à cause de la promesse non tenue de James Baker (et d'autres comme Helmut Kohl ou George Bush Père), trahison lourde de conséquence pour les décennies suivantes, et en réaction à l'humiliation d'une Russie post-soviétique traitée en "vaincue" de la Guerre froide, "l'opinion publique russe a évolué de 90 % de pro-occidentaux en 1990 à tout juste 10 % aujourd’hui! (...). Il nous rappelle aussi qu'à l'époque, le soutien occidental au président russe pro-occidental Boris Eltsine, certes héros du démantèlement de l'URSS durant la tentative de coup d'Etat militaire des généraux soviétiques en 1989, fut très mal perçu par le peuple russe qui a associé le règne de Eltsine au chaos ou à une jungle capitaliste et à une grande paupérisation: "l'ex-président russe a également commis l'erreur de dire, le jour même de la fin de l'ex-URSS, qu'on allait "rendre milliardaires ses copains et tous les gens de la nomenclature, et c'est alors que 3 % de la population a pris le contrôle de 100% des richesses. Eltsine a eu tort. Par exemple, un ancien ministre de l'énergie est devenu milliardaire et les Russes ont dû subir durant cette transition chaotique post-soviétique et cette libéralisation sauvage oligarchique 2500 % d'inflation. 50% de Russes non préparés à ce chaos anarcho-économique sont tombés sous le seuil de pauvreté, tandis que 120 milliards de dollars passaient au moment vers l'Occident dans des comptes en Suisses ou ailleurs". Au même moment, nous rappelle le diplomate, les dirigeants américains se moquaient de la Russie "pays de pauvres", l'humiliaient, tout en recevant dans leurs banques les milliards des oligarques eltsiniens... "Les Russes rongeaient leurs freins et ils rétorquent depuis lors qu'une civilisation ce n'est pas qu'un PIB, mais aussi l'énergie, l'espace, le territoire, la culture, etc. L'Occident a alors méprisé publiquement les Russes qui ont acquis la conviction que la démocratie occidentale libérale-capitaliste a été’ complice des voleurs oligarques qui se partagèrent les dépouilles industrielles de l'URSS et les richesses naturelles du pays. Les Russes ont alors estimé que l'Occident ne voulait pas tuer seulement le communisme soviétique mais la Russie elle-même", d'où le succès ultérieur de Poutine qui leur a redonné une fierté et qui a recadré les oligarques, surtout les plus pro-américains et occidentalisés. Après ces années d'humiliation, Vladimir Poutine "est devenu l'homme le plus populaire de toute l'histoire de la Russie depuis Pierre le Grand et plus encore que lui, car il a résisté à l'Occident".
A notre question de savoir si les Occidentaux se fourvoient en présentant un Poutine paranoïaque, isolé et autiste, anti-occidental de toujours et soviétique par nature et nostalgie, Fédorovski répond que "cela est faux : il existe en fait plusieurs clans au sein du pouvoir russe complexe, des plus 'libéraux" absolument pas nostalgiques de l'URSS, tendance à laquelle Poutine a lui-même appartenu lorsqu'il se faisait des illusions sur un Occident dont il croyait alors que la Russie allait faire partie, aux plus durs anti-Occidentaux. Poutine croyait vraiment, bien qu'ancien espion du KGB ex-soviétique, en une complémentarité Occident-Russie". Ceci est d'ailleurs facile à vérifier et n'est une simple opinion, puisqu'après sa carrière d'espion soviétique, comme tant d'autres, Poutine est devenu un libéral, notamment lorsqu'il a travaillé à la Mairie de Saint Pétersbourg sous le parrainage de Boris Eltsine et du Maire Anatoli Sobtchak, alors chef de file du "clan des libéraux pro-Occidentaux". Mais "il a changé par la suite en réaction au refus manifeste de l'Occident, de l'OTAN et des Etats-Unis de donner une place à la Russie et de persister à la voir comme un ennemi vaincu", déplore notre diplomate. Mes collègues Kissinger et Védrine le savent aussi, l'ont également dit en s'en souviennent: l'erreur occidentale majeure a été de négliger les intérêts de la Russie, en persistant à privilégier la stratégie hostile de "refoulement de ce pays " vu comme la continuité de l'ex-URSS. George Kennan, le grand stratège de la guerre froide concepteur du containment (endiguement) de l'URSS, m'a dit un jour que la pire erreur de l'Occident a été de suivre la politique russophobe radicale de John Fuster Dulles fondée sur le refoulement (Roll back) non pas de l'URSS communiste, mais de la Russie elle-même en tant que nation.Tout le problème est là". Ce mépris géo-civilisationnel s'est couplé, selon notre interlocuteur-témoin oculaire, d"une hostilité militaire croissante vue comme une menace existentielle majeure pour Moscou: "lorsque l'Occident/OTAN et les Etats-Unis ont installé à la frontière polonaise - donc aux frontières de la Russie - des fusées à 5 mn de portée de Moscou, il a s'agit d'un acte militaire hostile. La chose est encore plus grave aujourd'hui si l'on garde présent à l'esprit que plus aucun accord de désarmement conventionnel et nucléaire n'est encore en vigueur, ni SALT, ni Start, ni l'INF. La situation d'antagonisme et de létalité stratégique est donc bien pire et plus grave encore que durant les heures les plus noires de la Guerre froide... Plus aucun accord de sécurité globaux n'est en vigueur, il est urgent de dialoguer, de les refaire vivre, afin d'assurer la paix et la survie de l'humanité".
Après ce véritable cri d'alarme lancé par un authentique protagoniste de la paix qui a participé à la transition démocratique post-soviétique, Fédorovski répond à notre question sur le rôle des nationalistes ukrainiens dans l'escalade vers la guerre dans le cadre de la stratégie américaine d'encerclement de la Russie poutiniennedepuis les années 2000: "Les Ukrainiens ont fait évoluer leur armée depuis quelques années au point d'être en mesure, grâce à l'énorme appui américain, britannique, canadien, polonais, donc de l'OTAN, de frapper le Donbass et la Crimée face à l'armée russe. Et Poutine a anticipé le fait que l'armée ukrainienne allait être capable de façon imminente de (re)prendre Donbass en trois jours". Poutine, fidèle à sa doctrine d'enfance délinquante de "frapper avant d'être attaqué", a dû agir et a pris toute l'Ukraine plutôt que le seul le Donbass. On peut et doit le déplorer, bien sûr, mais notre illustre diplomate rappelle que sur la question ultra-sensible (en politique intérieure) du Donbass et de la Crimée, Poutine n'est pas le plus radical: depuis 2014, les tendances ultra-nationalistes et néostaliniennes en Russie ont déploré qu'il ne prenne pas le Donbass plus tôt et ne frappe pas l'armée ukrainienne dès 2014. Beaucoup jugent, notamment parmi les militaires qui l'influencent de plus en plus, qu'il n'a pas agi assez tôt et lui reprochent in petto d'avoir laissé partir l'Ukraine du giron russe. Il est vrai qu'en 2014, non seulement l'armée russe pouvait prendre Kiev plus facilement, mais les troupes russesauraient alors été bien "mieux" accueillies dans le sud par les Ukrainiens russophones que des années plus tard après avoir été "travaillées" par la propagande de l'Eldorado occidental. La question ukrainienne est d'autant plus délicate pour Poutine "qu'il y joue en fait son avenir politique : les militaires lui reprochent de ne pas avoir pris le Donbass plus tôt. Depuis 2014, le temps et les mentalités qui évoluent vite avec les médias et les réseaux sociaux ont joué contre Poutine et la Russie. La population ukrainienne a vite changé, y compris en région russophone, et Poutine et son entourage ont sous-estimé la capacité des Occidentaux et des nationalistes ukrainiens de l'Ouest à faire gagner à leur cause les cœurs de nombreux russophones ukrainiens devenus anti-Kremlin. L'exemple de la ville russophone industrielle et ex-soviétique symbolique de Kharkov illustre, par sa surprenante résistance, ce phénomène".
Le regime change, ou le vrai but politique des Etats-Unis face à Poutine à travers le bourbier ukrainien?
Le but des Américains était-il en fin de compte de renverser Vladimir Poutine par le piège de l'extension de l'OTAN destiné à pousser le Kremlin à l'erreur en Ukraine dans la perspective d'un enlisement provoquant une déstabilisation du pouvoir à Moscou? Notre ambassadeur n'est pas loin de le penser. Quant aux sanctions occidentales, il estime qu'elles "sont en partie une illusion, car même si la population russe perd la moitié de son pouvoir d'achat à cause de ces sanctions, cela restera un niveau de vie dix fois supérieur à celui d'avant l'arrivée de Poutine au pouvoir, et les Russes sont très résiliants. Toutefois, ce qui pourrait plus changer la donne, par rapport aux 70 % de Russes favorables à l'action de Pouti