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Ukraine : mon entretien avec l’avocat et spécialiste de relations internationales Philippe de Veulle


Cette semaine, l’entretien conduit par notre éditorialiste Alexandre del Valle avec Philipe de Veulle, de retour de Russie, aborde de nombreux points chauds de l’échiquier politique mondial. Celui-ci est en pleine ébullition, pas seulement d’ailleurs depuis la guerre en Ukraine - qui oppose en fait l’Occident atlantiste à la Russie par Ukrainiens interposés - mais depuis des années déjà, avec le phénomène longtemps sous-estimé par les Occidentaux, de requête de multipolarisme émise par les nations émergentes, le groupe des Brics, en plein expansion, sans oublier l’évolution de plus en plus pro-russe et pro-chinoise du monde arabe, de l’Afrique et de l’Amérique latine…


Philippe de Veulle est un avocat chevronné en matière d’affaires terroristes, il a suivi de longues formations sur les questions de sécurité et de défense en ayant été auditeur à l’INHESJ en 2008, puis de la 66e session nationale de l’IHEDN en 2014. Il est notamment un fin connaisseur des questions géopolitiques liées à l’Ukraine et à la Russie, et il répond cette semaine aux questions du Dialogue.fr sur ce terrible conflit, ses répercussions internationales, mais aussi sur l’Afrique, un continent de plus en plus acquis aux Brics et à la Russie, où la France semble avoir durablement « perdu les cœurs » .

Alexandre Del Valle : Commençons par l’actualité russo-ukrainienne, notamment la nouvelle de la mort de Prigojine, quelle est votre analyse « à chaud » du crash d’avion que l’Occident assimile d’emblée à un assassinat voulu par Poutine qui n’aurait pas pardonné la trahison de son ancien compagnon de route devenu rebelle ?


Philippe de Veulle : La disparition annoncée, le 23 août, de Evguéni Prigojine lors d’un crash d’un jet privé Embraer Legacy-600 dans la région de Tver au Nord-Ouest de Moscou, ouvre la porte à de nombreuses rumeurs et spéculations. Il semble, à cette heure, qu’il faille attendre le résultat d’une enquête approfondie pour établir les causes de ce crash. Il est vrai, que depuis la marche pour la justice du 23 juin dernier, l’image du dirigeant de la société de mercenaires Wagner avait été fortement ternie aux yeux du pouvoir de la Fédération russe, considérant cet acte comme une haute trahison, quand bien même cet homme avait remporté la bataille de Bakhmout. Plusieurs comptes proches du groupe Wagner ont confirmé la disparition d’Evguéni Prigojine en accusant directement le président Vladimir Poutine. Les chancelleries occidentales pointent du doigt le pouvoir russe sans hésiter. Il est certain qu’Evguéni Prigojine avait de nombreux ennemis, aussi bien du côté ukrainien que dans les hautes sphères militaires de la Fédération russe. Mais rien ne peut encore indiquer ce qui est à l’origine du crash. Evguéni Prigojine a été aperçu pour la dernière fois dans la région du Sahel, peut-être à la frontière du sud Mali proche du Niger, pour annoncer que la lutte contre les islamistes allaient reprendre de plus belle avec le groupe Wagner dans la région. D’ailleurs, jusqu’à ce jour, la Cédéao n’a toujours pas décidé d’intervention militaire contre les putschistes du Niger, quand bien même le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, y était favorable, bénéficiant du soutien de la France. Toutefois, les États-Unis, à l’instar de la Fédération de Russie, ne souhaitent pas véritablement une solution armée et craignent une escalade du conflit qui provoquerait une déstabilisation politique dans toute la région du Sahel et même au-delà.

Quelle a été votre réaction ou sentiment sur le sommet de l’OTAN des 11 12 juillet à Vilnius ?


La réunion de l’OTAN du 11 juillet au 12 juillet à Vilnius, s’est déroulée à quelques centaines de kilomètres de Saint-Pétersbourg comme un défi à la Fédération de Russie. Ce sommet a été l'occasion d'envoyer un message fort à l'Ukraine et lui promettre qu'elle deviendra un membre de l'Otan à la demande du président Volodymyr Zelensky demande dès que la guerre sera terminée, afin de dissuader Moscou de toutes nouvelles offensives. Toutefois, les Etats membres de l'Alliance ne sont pas unanimes sur la manière de formuler l'invitation à Kiev. Alors que les Etats baltes, la Pologne, la France, souhaitent une invitation franche et rapide, les Etats-Unis et l'Allemagne restent dans le camp de la prudence. « Je ne pense pas que l'Ukraine soit prête à faire partie de l'Otan », a affirmé, lors d'un entretien sur CNN, le président Joe Biden, montrant qu'il n'était pas prêt à s'engager sur un calendrier précis.


On sent à ce niveau une certaine gêne du président démocrate américain et de son équipe, qui pourtant avait apporté un soutien militaire et financier massif à l’Ukraine, déjà bien avant le début du conflit le 24 février 2022.


Serait-ce un recul, ou bien une prise de distance avec le président Zelensky, qui avait promis une contre-offensive, qui s’est soldée par un échec par la perte de nombreux soldats et de véhicules militaires délivrés par les États-Unis, l’Allemagne et la France? Selon certains spécialistes militaires, les pertes humaines du côté ukrainien, se chiffreraient à hauteur de 300.000 hommes auxquels il faut ajouter autant de blessés. Ce constat doit être certainement pris en compte par l’état-major militaire américain, qui doit avoir certains doutes sur les choix de l’état-major ukrainien. On ne peut écarter aussi le risque d’une extension du conflit sur la frontière biélorusse, à l’initiative des Polonais qui pourrait donner une autre dimension au conflit, comme le risque de la part des Ukrainiens de bombarder la centrale nucléaire de Zaporijia, ce qui donnerait au conflit une tournure nucléaire, et qui pourrait être un acte désespéré suite à l’échec de leur contre-offensive.

L’adhésion de la Suède débloquée par le chantage turc va-t-elle changer grand-chose et avec celle de la Finlande la Russie est-elle capable du pire face à un encerclement presque total en mer baltique ?


La Suède devrait désormais rapidement devenir le 32e membre de l’Otan, une fois son intégration approuvée par le Parlement turc ainsi que par la Hongrie, qui a déjà annoncé son soutien. Mais le soutien de la Turquie ne s’est pas fait sans conditions, et sans compromis à l’avantage de cette dernière. L’annonce de cet accord marque l’épilogue de 18 mois de difficiles négociations entre Stockholm et Ankara, qui avait au départ conditionné son feu vert à l’extradition de dizaines de militants kurdes réfugiés en Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg et le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, étaient réunis devant la presse, lundi 10 juillet dernier en début de soirée, pour officialiser le soutien de la Turquie à l’adhésion de la Suède à l’Otan, et la Suède soutenant l’entrée de la Turquie dans l’UE. La Turquie s’impose comme un arbitre et comme une puissance régionale qui impose sa politique étrangère d’une manière très habile et dominatrice. Ce qui est tout à fait paradoxal dans jeu des alliances de l’OTAN.

La Turquie bloque l’accès à la mer Noire par l’interdiction de l’accès du détroit du Bosphore à la flotte de l’OTAN, fournit des drones et de l’équipement militaire à l’Ukraine et ne suit pas les sanctions commerciales à l’encontre de la Russie. La Turquie se dote en équipement militaire antiaérien auprès de la Russie, et mène des actions militaires contre les bases militaires kurdes, en Syrie notamment. On peut dire que la Turquie mène le jeu et se permet même de menacer des pays de l’Union européenne comme la souveraineté d’îles grecques, qu’elle revendique territorialement ou plus récemment la France pendant les émeutes du mois de juillet, où elle s’ingérait en dénonçant le racisme de la police française à l’endroit de la diversité musulmane. N’oublions pas que la France a sur son territoire plus de 800.000 ressortissants turcs possédant pour la plupart de la double nationalité. De plus les imams de mosquées d’obédience turque, dépendent directement d’Ankara.

La Turquie n’a en fait rien à envier à l’Algérie en matière d’ingérence dans les affaires internes de la France et d’instrumentalisation des populations immigrées musulmanes…, qu’en pensez-vous ?


La France, s’est vue copieusement critiquée par le président de la République algérienne, qui n’a pas mâché ses mots, suite à la mort du jeune Nahel, d’origine algérienne, à Nanterre, au printemps dernier, à la suite d’un tir du policier consécutif au deuxième refus d’obtempérer. Ce jeune était connu défavorablement des services de police pour son comportement délictuel.Toutefois, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas hésité à évoquer l’origine algérienne du jeune homme, alors qu’il avait la nationalité française, ainsi à accuser la police française d’un racisme ambiant. Faudrait-il rappeler ici, que la police algérienne, n’est pas un modèle de respect républicain, et que les ressortissants disposant de la double nationalité franco-algérienne, ne souhaite pas vraiment en découdre avec l’administration policière algérienne lorsqu’ils se rendent en Algérie. Les autorités politiques françaises semblent confuses sur la réalité des pays qui peuvent se révéler comme des pays «hostiles» ou voir « ennemis» (Algérie et Turquie) ayant un réel pouvoir de nuisance en cas de réitération d’émeutes, qu’ils pourraient encourager et appuyer en cas de récidive, ce qui devrait être probable dans un futur proche.

Bien que les Européens aient finalement trouvé un accord sur la gestion des migrants et ne démonisent plus le président tunisien Saïed Kaïs, sur initiative italienne de la présidente du conseil Giorgia Meloni qui s’est rendue à Tunis avec Rutte et Von der Leyen, constatez-vous encore le rapprochement des pays d’Afrique et du Maghreb avec ma Russie et même la Chine ?


La question de la migration devient une question fondamentale dans les relations diplomatiques et géopolitiques avec les pays membres de l’UE et du continent africain dans son ensemble. On a pu le constater avec le récent voyage de Georgia Meloni, avec le précédent premier ministre hollandais et notamment la présidente de la commission de l’Union européenne Ursula Van der Mayen en Tunisie lors de leur rencontre avec le président de la république tunisienne, Kaïs Saeïd. Ce dernier a montré sa volonté de s’opposer d’une manière drastique à la migration dans son pays de migrants subsahariens. Cela prouve que ce phénomène va s’inscrire dans la durée et sera l’objet d’échanges ou de pression des pays nords africains à l’encontre des pays méditerranéens de l’Union européenne, à l’instar de la Turquie à l’endroit de l’Allemagne. La rigueur et la fermeté doivent commander, car une déferlante migratoire est à prévoir avec ses risques et ses drames, comme la noyade mortelle de six migrants Dans la Manche vendredi dernier. L’Union européenne doit s’inspirer de la Nouvelle Zélande et de l’Australie pour interdire ces zones maritimes par les embarcations qui font la fortune de passeurs et le malheur de ceux qui prennent le risque de venir clandestinement. Ces problèmes de migration ne concernent aucunement la Russie et la Chine, ce qui permet à ces deux puissances de proposer des échanges sans contrepartie migratoire. Les pays africains sont de plus en plus séduits par les accords les rapprochements politiques avec la Russie et la Chine, d’autant que ces deux pays n’ont eu aucun passé colonial avec le continent africain. Ce qui explique cette facilité pour prendre pieds pour la Russie et la Chine avec des accords économiques, un soutien sécuritaire, et aussi des apports technologiques. D’autant que certains pays africains sont soumis à des crises politiques et à la menace islamiste dans le Sahel, comme le démontre l’actualité au Niger avec le putsch militaire qui a mobilisé les 15 pays membres de la Cédéao. Il y a beaucoup d’enjeux à la clé selon les options de la résolution de cette crise. S’il y a intervention militaire au Niger, il y aura certainement un engrenage qui risque de toucher beaucoup de pays africains.

Revenons à la guerre ukrainienne. Craignez-vous comme certains experts, notamment l’ex-analyste du SGDSN Ana Pouvreau, dans un article publié dans LeDialogue.fr, une escalade générale Otan-Russie, et même - dans des mois - une mobilisation des pays de l’Otan entrés en guerre contre Moscou ?

Comme évoqué dans la deuxième question, une extension du conflit est tout à fait possible… Il y a même deux risques. Le premier pourrait être une extension du conflit entre la frontière biélorusse et la Pologne, compte tenu des déclarations des autorités polonaises et des mouvements troupes le long de la frontière. Un tel égrenage pourrait déclencher l’application de l’article 5 de l’OTAN où tous les membres doivent apporter leur soutien au pays membre entré en conflit, ce qui serait le début d’une troisième guerre mondiale avec une extension à un conflit nucléarisé. Le deuxième risque, aussi évoqué dans la première question est le risque du bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Une tentation désespérée de l’Ukraine consécutivement à ses échecs de contre-offensive. Cela serait considéré comme une attaque nucléaire par les États-Unis, quand bien même cela serait du fait de leurs alliés ukrainiens. Il sera très difficile de prouver qui aura été à l’origine de cette tragédie. Mais cela condamnera une partie du territoire ukrainien avec des risques de contamination sur toute la zone russe et européenne selon les réacteurs touchés et l’orientation du vent au moment et après l’explosion.

Quid de la contre-offensive ? Qui croire ? Les Russes pourront ils résister longtemps sachant que les sanctions dont mal que le rouble a baissé et que les prix des hydrocarbures ont rebaissé au niveau d’avant la guerre depuis des mois déjà ce qui va plomber les finances russes et sachant que les gazoducs comme force de Sibérie 2 reliant la chine ne sont pas finis et donc que la Russie n’a pas compensé la perte du marché européen ?


Cette guerre russo-ukrainienne est devenue un conflit d’attrition avec une ligne de front de plus de 1.000 kilomètres. A titre de comparaison, la ligne de front lors de la Première guerre mondiale en France contre l’Allemagne était de 600 kilomètres… Depuis des mois, la Russie a remanié entièrement sa stratégie et a surtout bétonné ses lignes de défense sur six niveaux, qui ont fait leur preuve depuis le mois de juin. Entre temps, la mobilisation partielle russe a permis de renforcer la ligne de front, même si les pertes ont été assez importantes mais beaucoup moindres que celles des pertes ukrainiennes estimées à 300.000 morts et autant de blessés. Le président Vladimir Poutine a réussi à convaincre son peuple de l’importance de l’opération spéciale et bénéficie d’un soutien à plus de 80 % selon des instituts de sondage occidentaux. La Russie n’a pas été considérablement touchée par les quelques 14.000 sanctions visant la Fédération de Russie. Certes, il y a une fluctuation du rouble, une hausse des prix et une baisse du prix du pétrole. Mais cela n’affecte pas plus que cela l’économie russe, qui selon les estimations aura une croissance supérieure en 2024 à celle des pays membres de l’Union européenne, lesquels semblent davantage affectés par l’effet boomerang des sanctions. On le voit tout particulièrement en France, avec l’explosion du prix de l’électricité qui affecte terriblement les TPE et les PME en France. D’ailleurs, beaucoup d’entre elles ont été liquidées en 2023. À cela s’ajoute une inflation de 11% sur les produits alimentaires en France qui crée une paupérisation de la classe moyenne inférieure en France.


La Fédération de Russie dispose d’immenses matières premières quasi inépuisables, ce qui n’est pas le cas de l’Union européenne. Concernant la contre-offensive ukrainienne initiée depuis le mois de juin, Kiev n’a en de compte récupérée que 14 Km2 après d’âpres combats. On peut établir dans la direction de Zaporijia, après des bombardements massifs, que les forces armées ukrainiennes ont pris le contrôle de la majeure partie du village de Rabotino et ont avancé dans la région de Novoprokopovka. Les troupes russes ont frappé des unités ukrainiennes à Novodanilovka, Malaya Tokmachka, Egorovka, Belogorye, Charovny, goulaïpol, goulaïpol, Zalishye, Krasnaya et Poltavka. Les forces armées ukrainiennes ont battu Nesternyak, Kopany, Verbovoy et Novopokrovka. Sur le site d'Ugledar, les troupes ukrainiennes, avec le soutien de l'artillerie, ont tenté d'avancer dans la région de Priyutny et de Starylnovka, sans succès véritable. Les forces armées de la Fédération de Russie ont bombardé les forces armées ukrainiennes à makarovka, Vremevka, Moodny, Golden Niva, Prechistovka, ugledar et Vodian (à ne pas confondre avec la localité du même nom au Nord-est de Donetsk). L'armée ukrainienne a frappé les unités russes dans le Désir Chéri, Kermenchik et Novodonetsky. Sur le front de Donetsk, les forces armées de la Fédération de Russie, avec le soutien de l'artillerie, ont mené des actions d'assaut à Maryinka et ont également attaqué des positions ukrainiennes au Sud d'Avdievka. Elles ont résisté aux bombardements des unités des forces armées ukrainiennes à Novomihailovka, konstantinovka (à ne pas confondre avec la localité éponyme au Sud-ouest de Bakhmut), Ekaterinovka, Elizavetovka, antonovka, Pobeda, krasnogorovka et New York. L'artillerie ukrainienne a été engagée sur Donetsk et Gorlovka. Dans la direction de Bakhmout, les forces armées ukrainiennes ont légèrement progressé dans la région de Klykeevka, occupant les positions avancées des forces armées de la Fédération de Russie à l'ouest du village. Aussi, les troupes russes ont bombardé les forces armées ukrainiennes à Ivanovsky, Bogdanovka, Orekhovo-vasilyevka, Minkovka, Fedorovka, Zvanovka, Seversk et Veselom (une localité située au Nord-est de Soledar). Ils se sont retrouvés sous les coups de Kurdyumovka, Andreevka et Bakhmout.

Abordons pour finir la question des BRICS : vous qui êtes en contact permanent avec les autorités russes et de plusieurs pays africains, constatez-vous un isolement international croissant de la Russie comme le laisserait entendre le fait que l’Afrique du Sud a cédé aux Occidentaux en n’invitant pas Poutine au sommet des Brics, ou au contraire une augmentation des pays désireux de rejoindre les Brics et de coopérer au contournement des sanctions puis de participer à l’édification de un monde multipolaire non inféodé aux États Unis et à l’occident ?


Concernant la réunion des Brics à Pretoria fin août, rien n’a changé concernant la position de la Russie au sein de cette organisation, qui a pour mission d’offrir une autre alternative à l’hégémonie américaine et occidentale dans l’économie mondiale par l’imposition du dollar et de l’euro dans les échanges internationaux. C’est une formule qui séduit de nombreux pays d’Afrique émergeant a ainsi que de nombreux pays du moyen orient et de l’Asie. Si le président Vladimir Poutine, a décidé de ne plus se rendre à Pretoria, son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov sera sur place, et le président russe, interviendra lors de la conférence par visio-conférence. Donc aucun changement. Plutôt, on observera un camouflet pour le président français Emmanuel Macron, qui voulait se rendre à la réunion, mais qui a été éconduit par l’Afrique du Sud, à la demande de la Fédération russe. Il ne faut pas négliger que les relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et de la France sont complètement rompues. Quand bien même, le président Emmanuel Macron, a déclaré qu’il se pourrait, sous certaines conditions reprendre contact avec son homologue russe. Les choses ne seront pas aussi simples, à la suite de sa position plus qu’ambiguë à l’endroit de la fédération russe. C’est dommage, car la France aurait pu jouer un rôle prédominant dans le dialogue et la diplomatie dans l’apaisement et le règlement du conflit. Sa position du “en même temps”, et surtout de son suivisme atlantiste, fait perdre à la France un rôle dans ce nouveau monde géopolitique multipolaire, qui sera la dominante dans les décennies à venir.

Quid de l’Arabie saoudite ?


La position de l’Arabie Saoudite, même si elle reste nuancée dans son soutien à la Russie, s’éloigne à grands pas de la sphère des États-Unis. Elle souhaite se positionner comme une force motrice des pourparlers et de la résolution des conflits qui a accueilli à Djeddah, le 4 août dernier une réunion sur l'Ukraine, dans une nouvelle tentative d'imposer sa puissance et de se poser comme médiatrice sur la scène internationale. Une trentaine de pays, sans la Russie, ont ainsi été invités, selon des diplomates tenus au courant des préparatifs et qui ont requis l'anonymat pour discuter de la question ukrainienne. Selon eux, Riyad tient particulièrement à recevoir le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, membres des Brics (avec la Russie) qui, contrairement aux Occidentaux, n'ont pas pris parti pour l'Ukraine sans toutefois soutenir “l’opération spéciale” lancée en février 2022. Il en résulte que le suivisme des pays membres de l’Union européenne des États-Unis, offre des opportunités à des pays du Golfe de nouvelles opportunités pour jouer des rôles de bons offices dans le règlement du conflit Russo-ukrainien.

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