La “guerre économique totale” contre-productive des pays occidentaux contre la Russie
D'après notre chroniqueur Alexandre del Valle, les sanctions occidentales liées à l'invasion de l'Ukraine vont vite devenir un cauchemar pour les peuples qui ne manqueront pas de se révolter lorsqu'ils ne pourront plus se chauffer et que leur pouvoir d'achat sera diminué drastiquement.
Un embargo sur les importations de gaz russe aura un impact « massif » sur l’économie européenne et frappera gravement l’industrie, selon Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie. Le chercheur Gary Hufbauer du Peterson Institute (PIIE), auteur d’un ouvrage sur l’histoire des sanctions, a rappelé récemment qu’elles n’ont été efficaces que dans moins d’un tiers des conflits. D’évidence, la volonté des “27” de durcir leurs sanctions avec le “sixième paquet”, qui divise déjà l’UE, notamment concernant un embargo sur le gaz russe dont l’Europe est dépendante à 43 %, a plus de chances de ruiner l’Europe que de renverser Poutine…
Outre le rapprochement des systèmes de paiement Mir russe et chinois Union pay et CIPS et Union pay pour compenser la suspension de SWIFT en Russie, les Russes se tournent depuis des semaines pas seulement vers des banques chinoises mais vers celles des pays amis de l’URSS. En Ouzbékistan par exemple, des tour-opérateurs russes (Vedi Group; BSI Group) développent pour 550 euros des circuits “Visa et Mastercard” destinés à aider les “touristes” russes à émettre des cartes bancaires. Au Kazakhstan, 12 000 comptes bancaires ont déjà été ouverts depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Russes peuvent également y acheter des dollars ou des euros, même en espèces ou avec des lingots d’or.
Outre les positions attendues des alliés de la Russie comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, les Émirats-Arabes-Unis, le Venezuela, Cuba, etc, d’autres pays du monde multipolaire — pas nécessairement anti-occidentaux et/ou anti-démocratiques — ont refusé de suivre les Occidentaux : juste après l’invasion de l’Ukraine, le président Sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé courtoisement Vladimir Poutine et a précisé dans un tweet que l’expansion de l’OTAN est la cause réelle de la guerre, Poutine répondant « apprécier son approche équilibrée ». « Nous ne prendrons pas partie pour l’un ou l’autre, nous continuerons à être neutres et proposerons notre aide si besoin », a déclaré quant à lui le brésilien Jair Bolsonaro juste après l’invasion de l’Ukraine. Son homologue mexicain Andrés Manuel López Obrador a lui aussi refusé catégoriquement de se joindre aux sanctions contre la Russie, « parce que nous voulons avoir de bonnes relations avec tous les gouvernements du monde ».
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