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Kissinger, “le Machiavel du XXe siècle”

CHRONIQUE. Alexandre del Valle dresse le portrait du théoricien et praticien des relations internationales, actif pendant plus d’un demi-siècle au plus haut niveau au service de son pays d’adoption, et disparu le 29 novembre dernier.





Décédé à l’âge de 100 ans ce mercredi, Henry Kissinger, ex-consultant auprès d’Eisenhower, Kennedy et Johnson, secrétaire d’État de Nixon et Ford, conseiller à la sécurité nationale et diplomate hors pair, a été l’un des inspirateurs de la politique étrangère des États-Unis pendant toute la guerre froide. Né Heinz Alfred Kissinger dans une famille allemande juive ayant fui le nazisme pour les États-Unis, il a notamment permis le rapprochement avec la Chine maoïste puis signé les accords de Paris de 1973 qui ont mis fin à l’engagement américain au Viêtnam, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix.



Il fut aussi très actif au Proche-Orient, notamment par sa tentative de résoudre le conflit arabo-israélien, en participant à la conférence de Genève de 1975. Certes, dans cette région, les chrétiens du Liban lui en veulent encore d’avoir voulu faire du pays du Cèdre un “Palestinoland” au profit des musulmans sunnites. De même, on lui a reproché son implication dans le coup d’État de Pinochet, au Chili, en septembre 1973, soutenu par la CIA pour maintenir l’influence américaine en Amérique du Sud.

Rappelons tout de même que sans ce renversement, le Chili d’Allende serait tombé dans le camp soviétique et que sans la thérapie libérale des Chicago boys pinochétistes, le Chili ne serait pas devenu l’un des pays d’Amérique latine les plus prospères. À la différence des pays marxistes comme Cuba ou le Venezuela, touchés par la pauvreté extrême, ou même de l’Argentine, ruinée par des décennies d’étatisme qui ont récemment conduit au triomphe de l’anarcho-libertaire Javier Milei.


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