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Del Valle : « Zelensky veut-il à entraîner l’Otan dans une guerre directe avec la Russie ? »

  • Photo du rédacteur: AdV
    AdV
  • 7 juin
  • 2 min de lecture

L'opération « Toile d’araignée », menée par le Service de sécurité ukrainiens contre des bombardiers stratégiques russes va-t-elle inciter la Russie à généraliser le conflit avec les forces de l'Otan ? C'est ce que redoute le géopolitologue Alexandre Del Valle.



L’opération « Toile d’araignée », menée par le Service de sécurité ukrainien (SBU) contre des bombardiers stratégiques et d’autres aéronefs dans cinq bases aériennes militaires de Russie, le 1er juin 2025 aurait permis de détruire ou endommager entre 12 et 20 avions, dont des bombardiers Tu-95 et Tu-160, soit 10 % de la flotte opérationnelle de l’aviation à long rayon d’action russe. Bien moins que les « 34 % » annoncés par Kiev. Ces pertes sont critiques, mais pas vitales, et elles ne vont pas changer le cours de la guerre. Dans le meilleur des cas, Zelensky a voulu démontrer à son peuple qu’il ne meurt pas pour rien et à Washington qu’il n’est pas vain d’aider l’Ukraine. Dans le pire, Kiev aurait voulu démontrer que la Russie n’est pas sanctuarisée par sa dissuasion nucléaire, même révisée à la hausse en septembre dernier, et le fait d’obliger Poutine à autoriser des représailles contre des intérêts occidentaux ou de dépasser les limites en Ukraine aurait pour objectif d’entraîner l’OTAN dans une guerre directe avec Moscou.


Le fait que les Ukrainiens aient frappé des avions russes stratégiques rendus volontairement visibles pour les satellites américains dans le cadre des traités START (qui obligent Russes et Américains à mettre en évidence leurs forces nucléaires aériennes respectives afin que chacun puisse observer le respect par l’autre du contrôle des armements stratégiques), va conduire Moscou à penser que les Etats-Unis ont violé l’accord – pourtant respecté par la Russie malgré leur sortie du traité depuis 2023. Le stratagème de Zelensky serait à ce stade de démontrer – par la non-réaction nucléaire – que la dissuasion russe n’est plus crédible. Cette nouvelle pierre d’achoppement occidentalo-russe ne fait que s’ajouter à des précédents : l’Ukraine a utilisé des Missiles Storm Shadow britanniques depuis mai 2023 pour frapper des cibles en Russie (dont la Crimée) ; des missiles ATACMS et des systèmes HIMARS américains en novembre 2024 pour frapper Briansk et Belgorod ; et des batteries de systèmes de défense aérienne Patriot livrés par l’Allemagne pour intercepter des missiles en territoire russe. Par ailleurs, des images satellitaires de la société américaine Maxar Technologies sont utilisés par les Ukrainiens pour localiser et frapper des dépôts de munitions russes en Russie, notamment à Tikhoretsk, Tver et Toropets. L’attaque ukrainienne risque d’être la goute faisant déborder le vase, car Kiev a laissé penser, par son attaque, que Washington ou ses alliés ont violé indirectement le traité de contrôle des armements New START en vigueur jusqu’en 2026, qui impose des limites au nombre d’ogives nucléaires stratégiques déployées et prévoit des inspections et visibilités mutuelles. L’opération Toile d’araignée est une...



1 commentaire


Erick Stac
Erick Stac
09 juin

Très intéressant, en revanche, je pense que cette opération mené par les ukrainiens et avec l aval de Zelenski pourrait excéder les américains et finalement pousser les Américains à prendre la décision de sortir du jeu le président Zelenski. A contrario et en référence avec ce que vous prévoyez concernant les possibles futurs plans de Poutine, Cela arrangerai moins les Russes si la guerre devrait s arrêter trop rapidement.

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