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[Del Valle] Le « djihadisme au féminin », nouvelle stratégie de Daech ?

À la suite de leur interpellation par le parquet national antiterroriste, une jeune femme suspectée de préparer un attentat contre une église de Montpellier a été interpellée avec sa mère et ses sœurs dans le quartier populaire de La Dévèze (Béziers). Pour Alexandre del Valle, ceci confirme la tendance à la "féminisation du jihad" européen et son endogénéisation, coeur de la nouvelle stratégie de l'EI.




Un coup de filet de la part du parquet national antiterroriste a permis d’interpeller, dimanche, cinq femmes suspectées de préparer un attentat contre une église de Montpellier. L’accusée principale, Leila B., franco-marocaine de 18 ans connue pour sa radicalisation, avait « visionné des vidéos » de Daech et possédait un sabre chez elle qu’elle comptait utiliser pour décapiter des fidèles catholiques… La DGST marocaine (Direction Générale de la Surveillance du Territoire) avait alerté quelques jours plus tôt la France sur son projet d’attentat dans le cadre d’une coopération permanente et efficace entre les services antiterroristes des deux pays.


Jihadisme féminin


En fait, rien de nouveau dans ce double processus de « féminisation du djihad », qui invite les nouvelles recrues à concentrer leurs forces sur l’Hexagone et à recruter au sein de fratries, dont les « soeurs » et « mères », désormais « éligibles » à la guerre sur le sentier d’Allah. Depuis les années 2010, plusieurs visages du « djihad féminin » ont fait évoluer les consciences islamistes : la fameuse djihadiste française Émilie Konig, qui se pose en victime et demande à être rapatriée en France depuis qu’elle est détenue par les milices YPG kurdes dans le nord de la Syrie avec ses enfants; les sœurs des Frères Clain (voir infra), ou encore Ornella Gilligmann, Inès Madani, Sarah Hervouët et Amel Sakaou, qui tentèrent un attentat en 2016 contre Notre Dame. Mentionnons aussi Dorothée Maquere, épouse du djihadiste Jean-Michel Clain, tué en Syrie, ou celle de l’auteur des attentats de Montrouge et de l’Hyper cacher (2015), Hayat Boumeddiene. Elles ne sont pas des simples épouses de « martyrs »: Sarah Hervouët devait égorger le maire de Cogolin (Var), son mentor, cerveau de l’attentat de Notre Dame, Rachid Kassim, expliquait que les femmes peuvent participer au djihad. Pour revenir au cas de la bretonne Émilie Konig, inscrite sur la liste noire des terroristes les plus dangereux par les États-Unis depuis 2015, elle a joué un rôle majeur de recruteuse de djihadistes sur la Toile.


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