[Del Valle] La guerre de représentations contre la France et l’homme occidental
Pour Alexandre del Valle, les polémiques autour de la commémoration de Napoléon, de la surmédiatisation de l'affaire Adama Traoré par rapport au sort des policiers pris chaque jour pour cible, et donc de l'absence de pluralisme dans les médias publics droitophobes, nous rappellent que les minorités offensives sont capables d'intimider et de faire plier des majorités passives.
La progression au sein des médias, des milieux politiques, des universités et même des entreprises, de revendications diversitaires antinationales toujours plus radicales, sous couvert de « multiculturalisme » victimaire, mérite d’être analysée du point de vue de la guerre psychologique, car cette « mode » sociétale est tout sauf le fruit du hasard. La polémique concernant la déprogrammation sur FR3 d’une émission sur Jeanne d’Arc en raison de la voix de Charlotte d’Ornellas, supposée représenter un journal « d’extrême-droite », appelle un constat élémentaire : à ceux qui sont choqués par l’intolérance et la surreprésentation de la gauche dans des médias publics — pourtant payés par les contribuables majoritairement plutôt du bord opposé — il convient de rappeller qu’on a les médias que l’on mérite, comme les dirigeants. Une minorité tyrannique impose toujours sa loi à une majorité passive. Une simple observation suffit comprendre pourquoi on en est là : les forces « progressistes » sont toujours mobilisées, elles harcèlent les candidats, les intellectuels et les rares journalistes dissidents. Elles créent des associations de défense des libertés, font pression sur les annonceurs, s’indignent, pétitionnent, instrumentalisant la lutte antiraciste et écrivent ou twittent en masse aux rédactions, puis perturbent systématiquement les meetings de leurs bêtes-noires, tandis que la droite « républicaine » n’a jamais perturbé les réunions des « fascistes rouges », ni même demandé la réciprocité à la gauche qui exige des fronts républicains contre le RN mais n’a jamais été acculée à des fronts républicain contre l’extrême-gauche. Cette dernière sape d’autant plus impunément les valeurs nationales en diabolise les forces de l’ordre donc la légalité que le totalitarisme rouge, à la différence du brun, n’a jamais été banni, délégitimé et criminalisé.
La subversion est une affaire de professionnels. La droite n’a même pas le niveau amateur…
L’actuelle chasse aux sorcières contre les défenseurs de l’Occident, les « Blancs », les forces de l’Ordre, accusées de « racisme d’Etat », qui, aux Etats-Unis oblige désormais les professeurs « blancs » à s’excuser de l’être ou de citer des blancs, est le fruit de groupuscules totalitaires qui ne représentent presque RIEN dans la société. Tout comme les « néo-féministes pro-voile », les adeptes de réunions non-mixtes, les trotskistes, ou ceux qui enseignent les « 70 genres LGBT » à Sciences Po, l’arme des fascistes rouges, verts et cosmopolitiquement corrects qui veulent « déconstruire » l’Occident est fondée sur la diabolisation et la culpabilisation. Elle n’aurait AUCUN effet si les masses et les dirigeants occidentaux ne se laissaient pas culpabiliser. Car un culpabilisateur professionnel ne peut rien face à un non-culpabilisé…
Dans son ouvrage La Subversion, Roger Mucchielli, grand spécialiste des phénomènes de manipulation, écrit ces propos qui illustrent parfaitement la stratégie des minorités tyranniques rendant « l’homme Blanc » collectivement et éternellement coupable des maux des autres civilisations, surtout islamique: « l’homme qui se sent coupable perd en même temps son efficacité et le sens de son combat. Convaincre l’homme que, sinon lui-même, du moins ceux qui sont de son côté commettent des actes immoraux, injustes, c’est amener la désintégration du groupe auquel il appartient. » Une nation, disait le Sun-Tzu, ce stratège chinois du 6ème siècle avant JC, peut ainsi en anéantir une autre « sans tirer son épée du fourreau », car la puissance militaire classique s’avère-t-elle être totalement inefficace face à des professionnels de la guerre psychologique et asymétrique. Sun Tzu préconisait notamment ces stratagèmes d’une actualité inouïe : « – Discréditer tout ce qui est bien dans le pays de l’adversaire ; – Ridiculiser les traditions de vos adversaires (…) ; – Répandre la discorde et la querelle entre les citoyens du pays hostile (…) ; – Exciter jeunes contre vieux ; – Affaiblir la volonté des guerriers de l’ennemi (…) »
Reductio ad hitlerum : coeur de la guerre des représentations
La variante moderne la plus efficace de la subversion décrite par Mucchielli repose, depuis 1968, sur ce que le philosophe juif allemand Léo Strauss (devenu américain) avait qualifié de reductio ad Hitlerum dans son ouvrage Droit naturel et histoire (1953). Strauss déplorait de façon prémonitoire ce terrorisme intellectuel lancé en Occident non pas par des rescapés de la Shoah qui savaient très bien qui étaient les vrais nazis, mais par des révolutionnaires trotskistes et libertariens soixante-huitards décidés à « déconstruire » l’Occident et l’Etat-nation en l’assimilant au mal nazi-fasciste. On se souvient du cas orwellien de l’ancien chef de la France Libre, Charles de Gaulle, nazifié par les communistes, qui dessinaient des moustaches d’Hitler sur ses affiches alors qu’ils avaient été deux ans les alliés d’Hitler, ou encore de Mitterrand, ex-collabo de Vichy issu du groupe antisémite la Cagoule, qui traitait De Gaulle de fasciste en l’accusant de « coup d’Etat permanent ». On se souvient également des jeunes « révolutionnaires » de 1968 hurlant « CRS/SS » contre sa police de De Gaulle. Cette incroyable inversion des rôles, certes absurde, est toujours efficace pour déconsidérer et ostraciser quelqu’un, car en rhétorique le réel n’a aucune d’importance. La posture accusatoire est en elle-même souveraine. Or la droite se justifie et apostrophe peu. George Orwell, l’auteur de 1984, relevait l’emploi abusif et diffamant du mot « fasciste » appliqué à une liste de cibles aussi ubuesque que les fermiers, les commerçants, les corridas, l’écrivain Kipling, Gandhi, l’anti-Mao Tchang-Kai-Tchek, sans oublier l’armée de métier…
Le danger pour la France ne serait pas le néofascisme rouge-vert indigéniste et islamo gauchiste, mais les “populistes de droite” et les “militaires putschistes”…
En 2021, le vrai mal qui rongerait la France selon les réducteurs ad hitlerumprofessionnels serait le risque de lepénisation-zemmourisation des esprits et les théories nauséabondes du Grand remplacement, plus encore que la violence des bandes ensauvagées, des blacks blocks, des islamistes ou de l’extrême-gauche lancés à l’assaut de l’Etat « blanc » honni. Bien que la diabolisation par le point Godwin soit le plus souvent grossière, comme dans le cas des juifs israéliens nazifiés, elle pousse la cible à se justifier et donc à en rentrer dans le jeu du manipulateur qui s’en nourrit. Mieux, la posture diabolisante-culpabilisante continue, telle une publicité répétée mille fois, à agir dans l’inconscient et à produire des réflexes d’inhibition pavloviens, ceci quand bien même l’accusé sait qu’elle est fallacieuse. D’où la passivité des masses grégaires et même des dirigeants qui voudraient au départ défendre l’Etat, l’histoire de France ou l’Occident, mais qui, terrifiés pas les faiseurs d’opinion au diapason des minorités violentes, sont avant tout préoccupées de ne pas dire ce que disent les « fachos » et de plaire aux médias sans contre-pouvoir. L »impératif de défense de la nation menacée par les vrais nouveaux fascistes rouges ou verts passe après ce souci de se démarquer des « populistes » et de plaire aux médias. Donc si Lepen veut freiner l’immigration, on ne peut que la poursuivre, même si elle menace l’identité et la survie de la France à terme. C’est un peu comme si le héros de la Résistance Jean Moulins avait refusé les premiers résistants, royalistes issus de l’Action française, donc de « l’extrême-droite », en attendant que les communistes, quant à eux alliés à Hitler, ne les rejoignent…
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