Alexandre del Valle : Sommet d’Istanbul sur l’Ukraine : comment Zelensky a surestimé la puissance des « Volontaires européens »
- AdV
- 17 mai
- 2 min de lecture
CHRONIQUE. Le 16 mai 2025, Istanbul a accueilli des discussions cruciales impliquant les États-Unis, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, visant à relancer le processus de paix dans le conflit russo-ukrainien. Ces pourparlers, qui se sont déroulés au palais de Dolmabahçe, ont été organisés par le président turc Erdogan, véritable maître des horloges ainsi parvenu à détourner l’attention sur la répression de l’opposition…

Les discussions entre les délégations ukrainienne, représentée par le ministre de la Défense, Rustem Umerov, et russe, pilotée par Vladimir Medinsky, ex-ministre de la culture très proche de Vladimir Poutine, ont porté notamment sur une proposition de cessez-le-feu de 30 jours, soutenue par les États-Unis et l’Ukraine. Mais la Russie conditionne toute trêve durable au fait que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, retire ses armes lourdes du Donbass, et que les Occidentaux lêvent certaines sanctions et garantissent que Moscou pourra garder les territoires ukrainiens annexés. Des conditions inacceptables pour Kiev qui exige des “garanties de sécurité” occidentales solides pour éviter une nouvelle attaque russe. Encouragée en cela par les jusqu’auboutistes européens (qui n’ont pas les moyens militaires de leurs postures churchilliennes), Kiev continue d’exiger contre l’avis même des Etats-Unis que l’armée de Moscou, qui contrôle 20% du territoire ukrainien, s’en retire.
Les attentes plus que limitées
Malgré ces désaccords majeurs, les négociateurs russe et ukrainien ont évoqué un possible cessez-le-feu, une future rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenskyet un échange de 1000 prisonniers pour chaque camp. La Russie s’est dite satisfaite et prête à poursuivre les contacts, même si Poutine et Trump ont boudé un évènement qui est de facto devenu une réunion préparatoire. Donald Trump avait déclaré le 15 mai que des progrès ne seraient possibles qu’à travers un dialogue direct avec Vladimir Poutine. The Donald a ainsi coupé l’herbe sous le pied des Européens qui ont lancé un ultimatum à Poutine sur le cessez-le-feu sans condition que Washington n’a pas voulu rendre impératif. De son côté, Volodymyr Zelensky, qui voulait au départ piéger Poutine en posant un ultimatum après que le président russe ait proposé la reprise des discussions russo-ukrainiennes à Istanbul trois ans après les pourparlers de 2022, n’a pas réussi à entraîner à nouveau Trump dans la co-belligérance maximale ni ne l’a convaincu de radicaliser ses positions et les sanctions contre Moscou.
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