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Alexandre del Valle : Les raisons idéologiques et financières de l’emprise des Frères musulmans en Occident

Comme on l’a vu à la suite de l’attaque djihadiste du 7 octobre en Israël et après les représailles israéliennes à Gaza contre le Hamas, qui ont déclenché moult manifestations de judéophobie et d’antisionisme radical dans les universités occidentales, la haine antijuive est désormais décomplexée dans nos démocraties. Ce retour de la judéophobie banalisée, non plus d’extrême droite mais islamo-gauchiste, vient de loin.




Du point de vue de l’extrême gauche révolutionnaire, l’alliance “rouge-verte” (rouge du marxisme et vert de l’islamisme et de l’écologie radicale) a été préconisée dès les années 1980 par les trotskistes après la révolution islamique iranienne et elle a été accentuée depuis l’intifada Al-Aqsa (2000-2005), les guerres d’Irak (1991 et 2003), le 11 septembre, les révolutions arabes (voulues par Barak Obama et le Qatar au profit des Frères musulmans), puis avec l’“intersectionnalité des luttes” prôné par les “wokistes” et l’extrême gauche en faveur des minorités “opprimées” par les mâles-blancs-judéo-chrétiens.

Certes, l’islamo-gauchisme se limita sous la guerre froide à une alliance des tiers-mondistes et des révolutionnaires avec les régimes arabes prosoviétiques et des terroristes palestiniens qui entraînaient dans leurs camps du Liban les Brigades rouges, Action directe, Carlos et tant d’autres “progressistes-révolutionnaires”. L’allié du Sud était alors le nationalisme arabe socialisant et sécularisant. Les “impérialistes” américains aidaient les islamistes (opposés aux nationalistes arabes) d’Al-Qaïda en Afghanistan et ailleurs pour affaiblir l’URSS, puis la Russie et ses alliés (cf. Bosnie-Herzégovine face aux Serbes) dans une logique de déstabilisation, ce qui a été confirmé dans les années 2010 en Libye et en Syrie avec le printemps arabe face à Kadhafi et à Bachar al-Assad.


Toutefois, depuis que le nationalisme arabe a été supplanté par l’islamisme comme force révolutionnaire, l’extrême gauche et autres antioccidentaux écolo-radicaux ont vu dans l’islamisme fréro-salafiste — protégé par le Qatar — puis dans le dévoiement de l’antiracisme dans la “lutte contre l’islamophobie”, une opportunité d’“agit-prop” plus efficace que le vieux nationalisme arabe nassérien postcolonial.


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