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Alexandre del Valle : L’Europe tiraillée entre soutien renforcé à l’Ukraine et paix avec Moscou

CHRONIQUE. Hongrie, Géorgie, Slovaquie, Autriche, Roumanie, ... Nombre de récentes élections présidentielles et législatives en Europe se sont faites sous le signe du clivage russo-ukrainien. Craignant une bascule continentale, Bruxelles voit d'un mauvais œil la percée des partisans de la paix avec Moscou.



Sur six récents scrutins tenus en 2024 en Europe, quatre ont été récemment remportés par des candidats défendant la paix avec Moscou. Par ailleurs, dans plusieurs pays, des forces politiques hostiles au soutien à l’Ukraine sont déjà au pouvoir (Hongrie, Slovaquie, Géorgie). Même si leur nature « pro-russe » est discutable car ils sont souvent plutôt neutres que pro-russes, le risque de contamination du « syndrome Orban » en Europe effraie les capitales les plus solidaires de l’Ukraine ainsi que la très atlantiste Commission européenne. Passons en revue ces forces dites « pro-russes » :


La victoire du Rêve géorgien, au pouvoir dans la république caucasienne depuis 2012, confirmée le 16 novembre dernier, est contestée par la Commission européenne qui avait déjà décidé de ralentir le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE à la suite des lois « pro-russes » de 2021 interdisant les ONG pro-occidentales et la propagande LGBT. En fait, la Géorgie, dont la Russie occupe militairement les républiques séparatistes pro-russes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud depuis 2008, est tiraillée entre pro et anti russes, avec un risque d’« ukrainisation », donc de conflit avec Moscou.


D’où le choix de l’apaisement avec la Russie face à l’opposition pro-occidentale prête à risquer une nouvelle guerre avec la Russie pour adhérer vite à l’UE, à l’OTAN et récupérer les zones sécessionnistes. Quant à la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvilli, née en France et formée aux Etats-Unis, elle conteste les élections et incite l’opposition à boycotter le Parlement et le gouvernement. Le calcul, déjà éprouvé en 2005 et 2014 en Ukraine, est que les manifestations provoquées par l’éloignement de l’UE imputé au pouvoir « pro-russe » entraîneront sa chute. Le but est d’annuler l’élection au nom des fraudes électorales dues aux Russes. Le Kremlin accuse de son côté l’Occident d’ingérence.



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