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« Trump est en train de mettre en place Mohammed Dahlan pour réussir un plan de paix entre Israël et



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Europe Israël : Quid de la théorie du Grand Remplacement ?


Alexandre Del Valle : L’Europe bruxelloise repentante et l’extrême gauche veulent « punir » l’Europe pour ses « fautes passées » (colonisation et Seconde Guerre Mondiale) en la dissolvant dans l’islamisation et l’immigration extra-européenne.


C'est un mouvement, un courant de pensée, de surcroît alimenté par des fonctionnaires européens et technocrates qui préconisent non pas d’aider les ménages européens à faire plus d’enfants pour payer les retraites mais de faire faire ces enfants par des ménages venus du tiers-monde - quel mépris envers ces immigrés assignés à reproduction et envers les Européens à qui on dénie le légitime droit de conserver son identité civilisationnelle.


Toutefois, la thèse du « Grand Remplacement » me semble pessimiste car elle oublie la dimension intégrative et réversible : si on assimile l’immigré - et cela est possible sous certaines conditions et quantités - avec un patriotisme et une fierté civilisationnelle.


Je parle plutôt d’une pulsion d’autodestruction qui est en cours mais qui n’est pas une fatalité, car le pire ennemi de l’Occident n’est pas l’islamisme, mais l’Occident lui même.


L’Occident ne soutient le projet conquérant des pôles de l’islamisme que parce qu’il se déteste et veut détruire sa propre identité ou parce qu’il est consumériste et se moque de la culture et de l’identité. Le problème est donc non pas l’immigré qui n’empêche par l’autochtone de rester ce qu’il est ou de transmettre sa religion à ses enfants, mais la propension occidentalo-européenne à s’auto-flageller et s’auto-assassiner démographiquement, spirituellement et culturellement.


 

« L’Europe bruxelloise repentante et l’extrême gauche veulent punir l’Europe pour ses « fautes passées » (colonisation et Seconde Guerre Mondiale) en la dissolvant dans l’islamisation et l’immigration extra-européenne. »

 

On remarquera par ailleurs que l’identité en Occident n’est pas dévalorisée en soi, puisqu’on tolère les identités « indigènes » racialisées, le « black is beautiful », l’identité des Autres, des non-Blancs-Européens. La preuve que l’Occident se déteste lui même est qu’il encense et aime les identités radicalisées quelle qu’elles soient dès lors qu’elles ne sont pas l’identité judéo-chrétienne-européenne. Le « Black is beautiful » est valorisé, les indigènes et leurs camps « non-mixtes » sont valorisés, la culture Rom est mise en avant, la culture maghrébine, turque, africaine, « muslim » également, mais surtout pas l’identité européenne-blanche-chrétienne.


Europe Israël : En résumé, l’Occident aime beaucoup plus les identités exotiques que sa propre identité.


Alexandre Del Valle : C’est ce que j’appelle la xénophilie passionnelle et ethnomasochiste de l’Occident. Elle n’est que l’écho, le miroir inversé de sa haine d’elle même. Si je déteste mon identité majoritaire, il est logique que j’aime l’identité de ceux qui sont différents, surtout s’ils leur civilisation est historiquement antagoniste… Quand on est xénophile, immigrationniste de principe, on n’est pas contre les formes de racisme, on est juste contre sa propre « race », sa propre identité, culpabilisée et diabolisée donc sommée à disparaître pour « expier ses fautes » commises envers les autres..


Europe Israël : Encore une raison de détester Israël qui revendique une identité forte et qui en est fier. Estimez vous que l’Islam politique a une stratégie de conquête vis à vis de l’Europe et de la France en particulier ?


Alexandre Del Valle : Dans mon livre, je dévoile en détails les écrits subversifs et les postulats conquérants officiels de la Ligue islamique mondiale, de l’ISESCO, de l’OCI, des Frères Musulmans ainsi que de l’islamisme néo-ottoman turque incarné par Erdogan. Ces grands pôles de l’islamisme écrivent dans leurs textes officiels l’idée que l’Europe doit être islamisée, conquise. Je cite tous ces textes officiels qui incitent à conquérir l’Europe et à empêcher par tous les moyens les musulmans de s’intégrer à sa culture « mécréante », ceci en retournant à un islam de la Charia. Ce que j’appelle la stratégie de paranoisation-désassimilation.

Toute la stratégie de repli sur soi de ces organisations islamistes est maline, puisqu’elle vise à distiller l’idée au sein des populations musulmanes qu’elles seraient victimes d’une « islamophobie d’Etat », donc pas uniquement issue de l’extrême droite mais de la société mécréante dans son ensemble…


La nouvelle théorie des Frères Musulmans, de la Ligue Islamique Mondiale et de l’ISESCO c’est que la société « impie », même dans ses lois universalistes, serait foncièrement « islamophobe » en elle-même. Donc cette stratégie de paranoïsation est très efficace car, en distillant l’idée que les musulmans vivent dans un milieu foncièrement hostile, cela suscite logiquement le repli communautariste-séparatiste vers une identité islamique chariatique. Cela permet d’empêcher l’intégration des musulmans aux peuples mécréants. Il s’agit de la première étape. Mais une fois que se repli opère et permet un retour à la Charia, cela produit une communauté plus observante, plus fervente et donc plus prosélyte. En même temps qu’on empêche l’intégration et la catastrophe d’une désislamisation des musulmans qui s’intègreraient à tort, on prépare en plus un noyau dur de conquête basée sur une communauté prosélyte. Un musulman qui revient à la Charia par sentiment de persécution peut en effet ensuite passer à l’étape suivante en devenant prosélyte. Ce n’est pas une accusation que je porte envers les musulmans lambdas et nos concitoyens musulmans que je respecte et qui sont capables d’être aussi « bons français » que nous, fils d’immigrés ou « de souche », c’est en fait le cœur de la stratégie des pôles de l’islamisme mondial qui encarte, fanatise et instrumentalise nos musulmans européens dans le cadre d’un projet totalitaire et subversif mondial. Les musulmans sont donc pris en otage par cette stratégie de conquête.

Dans les textes officiels des pôles de l’islamisme mondial institutionnel que je décortique dans mon livre, il est clairement écrit qu’il faut « sauver les musulmans de l’annihilation de leur identité » qui risque d’être « contaminés » par les mœurs et lois des « mécréants ». Les mœurs républicaines vont les « souiller ». Les Islamistes ont pour phobie première le fait qu’un Chrétien touche une femme musulmane et qu’elle soit « contaminée » par un mécréant. Ainsi ils créent un repli communautaire pour réislamiser et désassimiler les musulmans sous couvert de résistance au « racisme islamophobe ». Ils veulent faire des musulmans un noyau à partir duquel ils vont pouvoir islamiser l’Europe.



La stratégie de conquête est très maline, ce sont des racistes déguisés en « antiracistes », et des conquérants déguisés en « anti-impérialistes »… Leur racisme s’exprime au nom de l’antiracisme : quand ils sont antijuifs c’est au nom du palestinisme et du prétendu « génocide » des Palestiniens par Israël. Et quand ils veulent conquérir l’Europe c’est au nom de la défense des minorités persécutées par les mœurs des mécréants et donc de la lutte contre « l’islamophobie ». C’est un projet de conquête hyper élaboré d’un point de vu Orwelien. Ils cachent leur dessein impérialiste derrière un droit à la différence, derrière une défense contre le racisme supposé. Toute la stratégie de ces organisations islamistes c’est de faire passer la volonté à priori généreuse d’intégrer, faire passer l’intégration pour une forme de racisme contre le musulman. Ce qui en fait permet de répandre le suprématisme islamique.


Il s’agit donc bien d’un racisme qui se cache derrière l’antiracisme et un impérialisme quoi se cache derrière l’anti-impérialisme à travers le droit à la différence. C’est une grande manipulation.


Europe Israël : Vous êtes libéral conservateur. Selon vous quel parti ou quel leader politique pourrait stopper cette stratégie de conquête islamique ?


Alexandre Del Valle : Je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas de parti politique qui puisse stopper se phénomène en Europe de l’Ouest.

En Europe de l’Ouest on a soit des islamophobes assez primaires, des partis populistes qui ne s’expriment pas très intelligemment comme Geert Wilders en Hollande qui veut interdire le Coran et interdire l’Islam ce qui est beaucoup trop primaire, soit on a des islamophiles, et des nomades mondialisés, c’est la pensée Macron, Trudeau, des islamiquements corrects.


Je rêverais d’un mouvement conservateur à l’américaine qui serait simplement vigilant, qui défendrait ses valeurs sans exclure l’autre et sans être naïf. Philippe De Villiers aurait pu jouer ce rôle. Charles Pasqua également.


 

« Je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas de parti politique qui puisse stopper le phénomène de conquête islamique en Europe de l’Ouest. »

 

Je viens d’un milieu souverainiste, Pasqua-Villiers, je pense que nous avons raté quelque chose, une droite libérale conservatrice, souverainiste, gaullienne finalement, qui aurait pu jouer ce rôle mais qui était entre une droite classique et une extrême droite. Il n’y avait pas beaucoup d’espace électoral entre l’extrême droite et la droite. Villiers Pasqua c’était une petite niche qui ne représentait pas plus de 13%.

Je pense que ce qu’il faut ce n’est pas un parti de droite. Il ne faut plus raisonner en terme de droite, un homme comme Manuel Valls est impeccable, un homme comme Chevènement est pas mal également. Des hommes de gauche comme Valls et Chevènement, avec leurs différences, sont pour moi tout à fait impeccable. Un Malek Boutih est pour moi exemplaire dans ses propos. Il ne fait aucune concession en vers l’islamisme radical.

Malheureusement, on a classé à droite des gens comme moi qui défendent l’Occident, la patrie, la République, le droit de croire ou de ne pas croire, la survie de notre civilisation. En fait c’est un combat républicain, patriotique et Occidental tout à fait banal qui est autant celui d’une gauche républicaine que celui d’une droite.


Jadis, à l’époque de Léon Blum quelqu’un de gauche pouvait être patriote et même devait être patriote. La gauche de Léon Blum, de Jean Jaurès était patriotique et ce, jusqu’à la Guerre d’Algérie. La SFIO de Guy Mollet était assez patriotique.


Je trouve déplorable qu’on m’ait classé « à droite » ou dans la « droite dure » uniquement parce que les idées patriotiques ou de défense de la nation ne peuvent être discutées que dans les milieux de droite. La gauche a renoncé à la Nation. Mais dans le passé elle a créé la Nation. Les seuls qui nous invitent à débattre des idées patriotiques sont souvent situés à droite, voilà pourquoi des gens comme moi sont « classés à droite ». De même les seuls médias qui nous donnent la parole sont situés en général à droite. J’ai été accusé de toute sorte d’appartenance, mais je n’ai que faire de ce que disent mes détracteurs. Je suis libre, je parle où je veux et je peux m’exprimer n’importe où aux côtés de toutes sortes de personnes sans qu’on puisse me classer dans tel ou tel camp car mon discours est le même auprès de publics fort différents. Je réponds à ceux qui fascisent leurs opposants car ils n’ont pas les moyens de les contrer sur le fond, que mais mon véritable maitre en géopolitique et sur le plan personnel, celui qui a préfacé et fait publier mon premier livre, l’homme qui m’a formé et parrainé, est le général Pierre Marie Gallois qui fût conseiller du général De Gaulle pour le nucléaire, qui a bombardé l’Allemagne nazie dans la Royale Air Force en tant qu’engagé de la France Libre. Il ne se situait ni à droite ni à gauche. Il est également l’une des principales références de Jean Pierre Chevènement que j’ai toujours respecté et même soutenu publiquement dans le passé au même titre que Gallois, Griotteray, de Villiers, ou d’autres souverainistes de droite comme de gauche. Hélas, les idées patriotiques gaullistes du général Gallois et de mes autres maîtres et grands résistants comme Matteoli et Grioteray ou Kaspereit, sont devenues inaudibles à gauche et certains censeurs professionnels de l’anti-fascisme de rente ont classé à « droite » ou même à « l’extrême-droite » des gens qui ont résisté aux nazis comme Gallois, Grioteray ou Kaspereit, avec qui j’ai eu l’honneur de prononcer de nombeuses conférences dans les années 1990-2000.


Mes ennemis aiment bien m’accuser d’avoir osé, comme Pierre-André Taguieff, participer à des colloques avec des représentants de la Nouvelle Droite néo-païenne, mais ils se gardent bien de mentionner mes conférences prononcées avec des résistants historiques parmi les plus illustres y compris des membres du réseau Manoukian ou au Centre Karl Marx ou encore au Club Démocratie du Général Paris, le « général rouge » proche du PS. Les détracteurs professionnels qui soumettent leurs ennemis à la « reductio ad hitlerum » savent construire des portraits accablants mais partiels pour discréditer leurs adversaires mais sont moins doués pour rendre compte de la réalité équilibrée et por débattre sur le fond qui ne les intéresse pas puisqu’ils sont des idéologues haineux et décidés à éliminer leurs contradicteurs ; C’est pourquoi même des résistants gaullistes anti-nazis de la première heure comme mon ami et maître le général Gallois ont pu être classés à la fin de leur vie, en dépit de leur soutien à Chevènement, à « l’extrême droite ». Cette propension des « antifas » à traiter de « facho » n’importe qui, comme Gallois, jadis De Gaulle, ou encore les Serbes et Israël, donc les Juifs « sionistes » eux-mêmes, participe d’une inversion aussi obscène qu’insupportable. Il est temps d’en finir, de ne plus se laisser impressionner, car si nous cessons de nous laisser intimider par cette stratégie de diabolisation-culpabilisation, nos adversaires n’ont plus d’armes… car la reductio ad hitlerum et l’antifascisme sont leurs rentes et leurs fonds de commerce. Ce qu’il faut réhabiliter ce n’est pas spécialement la « droite », mais l’idée de la Nation, de l’Etat-nation régalien, le seul horizon indépassable de la démocratie et de la civilisation, car s’il n’y a pas d’Etat de droit, de frontières et de lois, c’est le retour du tribalisme et de la barbarie de tous contre tous. D’où l’importance centrale du débat sur l’immigration, notamment le refus de l’immigration illégale, que l’on ne peut accepter. Les lois doivent être appliquées, et si elles ne le sont pas, c’est parceque l’extrême-gauche si présente parmi les médias et les milieux associatifs et syndicaux, à réussi à discréditer la loi elle-même, au nom du principe révolutionnaire de « désobéissance civile » couplé au processus du CRS=SS qui revient à nazifier les lois et donc l’Etat.


Europe Israël : Est-ce qu’une éventuelle guerre Iran/Israël vous semble possible ?


Alexandre Del Valle : Oui. Une guerre Iran/ Israël n’a jamais été aussi possible. L’Iran n’y a aucun intérêt, certes, mais si le régime des Mollahs ne renonce pas à menacer Israël, il sera sanctionné de façon définitive, ce que Israël préférerait éviter de faire, mais qu’elle fera sans hésiter si il n’y a plus d’autres voies. La guerre est possible également parce qu’il y a en ce moment un « alignement des astres arabes » face à l’Iran des Mollahs : l’Egypte, qui a la plus grande armée arabe ; les Emirats Arabes Unis, pays le mieux équipé en armement, et l’Arabie saoudite, pays le plus riche qui tient les lieux saint de l’Islam, Etats qui se rapprochent d’Israël face à un ennemi commun chiite-iranien expansionniste. Front lui-même appuyé par les Etats-Unis.


Deuxièmement, Trump, spécialiste des deals, a fait une proposition aux Iraniens qu’ils ne pourront pas refuser sans se suicider : « Soit vous perdez un peu, soit vous perdez tout. Si vous renoncez à votre activisme à Gaza, au Liban et en Syrie, si vous renoncez à vous étendre à la frontière d’Israël à travers le Hezbollah et le Hamas, on peut encore trouver un deal assorti d’un renoncement aux missiles balistiques et un meilleur contrôle du nucléaire iranien. » Cela va en fait au delà de l’accord sur le nucléaire. Si Téhéran renonce à tout cela, le régime pourra survivre et il n’y aura pas de guerre. « Mais si vous continuez à croire que l’accord sur le nucléaire de 2015 était une preuve de faiblesse de l’Occident », poursuit Trump, parce que c’est comme cela que les iraniens l’ont vécu. Si Téhéran persiste à s’étendre de manière impérialiste au Proche Orient dans le but officiel de détruire Israël, même la Russie ne soutiendra pas les Mollahs et les Pasdarans devenus des empêcheurs de tourner en rond et une grosse épine dans le flanc des Russes eux-mêmes qui laissent pour cette raison les Israéliens frapper régulièrement les Forces Al-Qods iraniennes et leurs milices alliées irakiennes, libanaises (Hezbollahs) ou autres, notamment celles basées dans le sud de la Syrie et au Golan. La preuve est que, le 9 mai dernier, Poutine et Netanyahu se sont clairement entendus à Moscou sur cela. Rappelons que si la Russie a condamné les bombardements américano-franco-anglais, le président russe n’a rien dit sur les bombardements israéliens contre les bases iraniennes en Syrie. La Russie voulait vendre des S 300 à la Syrie, mais Israël s’était élevé contre cette vente. Netanyahu est alors allé à Moscou et 24 heures après, le ministre de la défense russe a déclaré que la Russie ne livrera pas les S 300… Il y a donc eu un deal entre la Russie et israël. Et L’Iran aurait intérêt à en tirer les leçons évidentes.


Autre signe, le jour du bombardement israélien sur les bases iraniennes en Syrie, Vladimir Poutine s’est fait photographier en train de jouer au hockey en guise de communication, d’où la réaction des officiels iraniens qui ont déclaré « nous sommes très déçu par le silence de certain »… Le deal entre la Russie et Israël a par ailleurs fortement été appuyé par le russophone ministre israélien Avidgor Lieberman, qui a déclaré « Si la Russie et même le régime syrien ne font pas de la Syrie une base iranienne, Israël ne se préoccupera pas de ce que fait la Russie en Syrie ». Israël n’a d’ailleurs pas voté de sanctions contre la Russie et ne jugera pas la Russie. Israël est très pragmatique vis à vis de la Russie. Bien plus que les moralistes européens hypocrites. Dès lors où la Russie n’aide pas l’Iran à s’étendre au Moyen Orient, toutes les conditions sont réunies pour que l’Iran se retrouve isolé. Je suis prêt à parier que comme la Corée du Nord, l’Iran va finir plier. Parce qu’au fond les dirigeants iraniens, les mollahs, aiment la vie terrestre, le pouvoir et l’économie, qu’ils possèdent, et ils et ne veulent pas risquer de tout perdre… Trump est un génie dans ce sens qu’il sait faire des « propositions qu’on ne peut pas refuser », il a fait plier la Kim Jong Un et fera également plier les Mollahs.


Europe Israël : D’ailleurs, Rohani a déclaré quelques jours après les bombardements israéliens que l’Iran ne souhaitait pas d’escalade.


Alexandre Del Valle : Effectivement, ce sont des gens qui ne comprennent que le rapport de force. L’accord sur le nucléaire du « bisounours » Obama, les Iraniens l’ont compris comme une faiblesse de l’Occident. Avec Obama, cela va être une autre pair de manche… Là ils sont en train de comprendre que Trump, Israël, l’Arabie saoudite plus l’Egypte et les Emirats, ça fait beaucoup contre eux. L’Iran n’a pas les moyens d’une guerre. Soit l’Iran se fait bombarder, soit l’Iran se couche, mais dans les deux cas, l’Iran perdra. Une guerre pourrait conduire l’Iran à un changement de régime, ce que redoutent les Mollahs, qui veulent absolument rester au pouvoir. Ils savent tout cela et ils vont donc finir par céder.



Europe Israël : Trump a déjà demandé à Israël de se retirer de certains quartiers de Jérusalem Est, certainement dans cet objectif.


Alexandre Del Valle : Pour ce qui est de la Palestine, Là où Trump est génial, c’est qu’il est en train de mettre en place en sous-main Mohammed Dahlan, l’homme des Emirats qui est capable de faire mettre hors d’Etat de nuire les mouvances terroristes à Gaza. Trump, avec l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats, est en train de l’appuyer pour diriger un jour une Palestine qui devra vivre en paix aux côtés de l’Etat hébreu. Je soutiens que Trump va réussir un plan de paix entre Israël et la Palestine, car en échange de ce qu’il a fait pour Jérusalem, il va pouvoir demander à Israël en échange des concessions pour parvenir à un accord de paix…

Mohammed Dahlan a pour mission d’éradiquer les Frères Musulmans et le Hamas. Et effectivement, la condition pour qu’Israël accepte un plan de paix c’est que du côté palestinien il n’y ait plus de terrorisme. En installant Mohammed Dahlan comme futur leader de la Palestine, les Emirats, l’Egypte, l’Arabie saoudite de Mohamed Ben Salmane, et les Etats-Unis de Trump, aidés en sous main par Israël, ont peut-être pour la première fois depuis longtemps la capacité de conclure une vraie paix et de désarmer les terroristes.

Mohammed Dahlan serait alors le premier leader palestinien opposé à toute forme de terrorisme. Aujourd’hui, il y a une convergence relative de vue entre les Américains, des pays Arabes, y compris la Jordanie et Israël pour détruire les Frères Musulmans. A ceux là s’ajoutent la Lybie, l’Algérie et même la Syrie de Bachar Al-Assad, qui eux aussi sont en guerre contre les Frères Musulmans.


Europe Israël : Trump a transféré l’ambassade des Etats Unis à Jérusalem. Selon les médias français et une grande partie de la classe politique française, cela devait déclencher une catastrophe et embraser toute la région. Jusque là il n’y a pas eu d’embrasement particulier.

Que pensez vous de la décision de Trump de transférer l’ambassade à Jérusalem ?


Alexandre Del Valle : La décision de déplacer l’ambassade est un non événement monté en épingle de façon irresponsable par l’ONU, l’UNESCO et les pays Occidentaux car c’était une promesse de 1992, réitérée par Obama, par Clinton, par Bush. Et finalement, la seule chose que l’on reproche à Trump c’est de tenir ses promesses. Et on n’est pas habitué en Occident… Deuxièmement, n’oublions pas que les Russes ont été les premiers à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël en 2016. La Tchéquie également. Trump n’a donc pas fait pire que Poutine, mais les Occidentaux lui en ont voulu parce que c’est lui, parce que c’est l’Amérique, le Grand Satan, qui l’a fait. Je pense que c’est important, parce qu’en rappelant que Jérusalem est la capitale d’Israël, la capitale unique du peuple Juif, on fait reculer l’islamisation de la ville. C’est une façon de démentir le mythe que Jérusalem serait le « troisième lieu saint de l’Islam », idée dangereuse car elle donne du crédit aux forces islamistes radicales qui jettent de l’huile sur le feu du conflit en islamisant la cause palestinienne. Si plusieurs Etats reconnaissent Jérusalem comme capitale d’Israël, c’est une façon de rappeler que Jérusalem n’est pas qu’un lieu musulman mais aussi Juif et Chrétien. D’ailleurs, dans l’Islam, il y a deux lieux saints (Haramain), pas trois ! : Médine et La Mecque, pas Jérusalem, jamais mentionnée dans le Coran D’ailleurs le prophète avait interdit à ses fidèles de se tourner vers Jérusalem (Al Qods) lors de leur prière, car il savait que Jérusalem était Juive. Là où Trump a été génial, par sa décision sur Jérusalem, c’est qu’il a rappelé que ce n’était pas le troisième lieu saint de l’Islam et qu’il fallait désislamiser la cause de Jérusalem, donc que les islamistes mentent sur ce point, idée qui a été confirmée par le prince héritier saoudien Ben Salmane qui a même conseillé aux Palestiniens de cesser de fixer sur Al Qods… Ceci est une excellente nouvelle, car dès lors que l’on enlève le mythe que Jérusalem « troisième lieu saint de l’Islam », il sera beaucoup plus facile de négocier avec les Israéliens qui exigent comme préalable depuis des années : 1 la renonciation au terrorisme, 2 la désislamisation de Jérusalem. Trump a peut-être choqué, mais grâce à lui on aura peut-être une Jérusalem divisée en deux : la capitale d’Israël et celle d’u futur Etat de Palestine à l’Est, car Donald n’est pas stupide, il n’a pas non plus dit clairement que tout Jérusalem est israélien, il a laissé l’ambiguité mais peut très bien demain promouvoir une solution à deux Etats ayant chacun une partie de Jérusalem comme capitale…


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