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L’Amérique, leader (et gendarme) du "monde libre" et championne de la démocratie ? Ca c’ét

Ce mardi 8 novembre, les électeurs américains sont appelés à choisir leur nouveau Président. Peu importe qui sera élu, la campagne a fait de multiples dégâts : elle fait partie des nombreux éléments qui viennent décrédibiliser non seulement l'Amérique, mais aussi l'Occident.


Atlantico : Cette campagne électorale pour la présidence américaine a souligné à quel point les Etats-Unis ne constituent plus une figure d'autorité morale. Entre les scandales des e-mails, de corruption, de manipulation politique, la misogynie… Quels sont, selon vous, les exemples les plus marquants et les plus préjudiciables à l'Amérique ? En quoi ont-ils mis à mal la figure d'autorité morale des États-Unis ?


Alexandre del Valle : Ce qui a mis à mal l'image des États-Unis, au-delà des extravagances de Donald Trump qui tendent à décrédibiliser un discours qui a de bonnes idées, c'est une culture de l'outrance, du mensonge, de la provocation. Pour être remarqué, désormais, il faut être sulfureux. Nous sommes dorénavant dans le culte du sensationnel – ce qui, au demeurant, explique en partie le succès de l'EI – et l'Occident est de plus en plus une société qui vit par procuration, une société du spectacle et du voyeurisme/narcissisme.


Nous avons, en permanence, besoin de jeux et de spectacle presque plus encore que de pain. Par conséquent, le monde politique devient lui aussi un monde de spectacle et du scandale "live". C'est structurellement logique dans une société où les stars ont plus d'importances que les médecins urgentistes ou que les hommes d'État. C'est pourquoi aux Etats-Unis, les débats entre hommes et femmes politiques ressemblent de plus en plus aux combats truqués-sensationnels de catcheurs monstrueux éructant et s'insultant de façon théâtralement haineuse. Ce qui compte, finalement, c'est ce star-système et le scandale puis l'audimat à tout prix : tout le monde veut être vu à la télévision, être connu, avoir des fans, et créer du "buzz" par n'importe quel moyen.

De même, les conseillers des personnalités politiques ne sont plus des grands stratèges serviteurs de l'Etat et des philosophes mais des "communicateurs" et, de plus, des professionnels de la presse ou du marketing et de la pub... Cette société du show et du marketing ne peut qu'avoir des dirigeants à son image. L'Amérique est en avance sur toutes les autres sociétés sur ce point, et jusqu'à la caricature. Mais nous ne sommes pas en reste, quoi que de façon plus sournoise et hypocrite en France, où un Trump serait inconcevable mais où les professionnels des "éléments de langage" ont aussi détrôné les grand commis de l'Etat. Malheureusement, ce développement, qui était tout à fait prévisible, a complètement déclassé la noblesse originelle de la politique. Cela va provoquer un manque de citoyenneté de la part des peuples. Ils voteront de plus en plus pour des extrêmes messieurs-propres promettant de "balayer" la Caste discréditée, quand ils voteront..., où se désintéresseront carrément de la politique. C'est particulièrement visible chez les jeunes.

La véritable dimension nouvelle de cette élection présidentielle, c'est qu'elle met de plus en plus en lumière les ressemblances entre démocraties libérales et les dictatures bananières en matière de corruption des élites et d'intelligence avec l'étranger, choses inconcevables il y a encore 30 ans. C'est plus que déplorable. Les démocraties n'ont évidemment jamais été parfaites, mais elles étaient perçues à juste titre comme possédant une autorité morale, comme des régimes où régnait la loi, comme le "moins mauvais des systèmes", ceci tant qu'une certaine "vertu" régnait encore au sein de l'Etat et des élites dirigeantes. Aujourd'hui, on voit de plus en plus d'hommes politiques de démocratie se comporter comme des roitelets avides d'enrichissement capables de s'offrir à des puissances étrangères ou des dictateurs locaux. Qu'il s'agisse des anciens présidents occidentaux qui font des conférences à des centaines de milliers d'euros et reçoivent de l'argent des pétromonarchies du Golfe, jusqu'à amasser des millions comme le couple Clinton, ou d'ex-Premiers ministres allemands comme Gerhard Schröder devenu un cadre de Gazprom, sans oublier un Barroso qui est récupéré par Goldman Sachs quelques jours après avoir quitté ses fonctions de la Présidence de l'UE...


La démocratie n'est plus exemplaire et les élites dirigeantes s'en servent au lieu de la servir. De Gaulle, De Gasperi, Schuman, Churchill doivent se retourner dans leurs tombes... La démocratie est, certes, moins corrompue que les dictatures, puisque l'Etat de droit prime, mais la différence s'efface peu à peu en matière d'éthique. La conclusion tirée démagogiquement par des dictateurs ou autocrates anti-occidentaux consiste à affirmer que la démocratie libérale ne vaut pas mieux que leur régime.

Hillary Clinton cherche à plaire aux lobbies communautaristes internes et aux puissances islamiques externes. Nos dirigeants européens sont également plus attentifs à l'islamophobie et aux susceptibilités et revendications des minorités tyranniques ou sexuelles et aux médias et sondeurs d'opinion qu'aux attentes du bas peuple ringardisé et culpabilisé, d'où le mépris envers le populisme, mot devenu aussi disqualifiant que le fascisme. Or, un chef d'État devrait seulement avoir une vision valable pour l'ensemble de sa nation et parler à une collectivité unie et non aux groupes sectoriels comme le font les pros du marketing. Il est stupéfiant de voir à quel point, dans les démocraties, les hommes politiques souhaitent plaire aux faiseurs d'opinions, aux grands intellectuels utopistes adeptes de la mondialisation heureuse ou politiquement corrects et même aux stars de cinéma ou des show télévisés, nouveaux Dieux des sociétés du spectacle finissantes. Il est de bon ton de se montrer avec un footballeur, un présentateur TV, ou une comédienne, et cela est bien plus "valorisant" et porteur que de s'afficher avec des grands scientifiques, des héros des forces de l'ordre ou des pompiers sauveurs de vies humaines. Plus grave encore, des hommes politiques cherchent à plaire à des États étrangers, dont certains sont parfois des ennemis déclarés. Les pays du Golfe font partie des véritables ennemis de l'Occident puisqu'ils développement sur notre sol un projet de conquête, de prosélytisme politique et d'embrigadement-sécession de nos concitoyens musulmans dont ils empêchent l'intégration, ce que je démontre preuves à l'appui dans mon dernier livre Les vrais ennemis de l'Occident (L'artilleur). Nos hommes politiques acceptent ainsi des financements extérieurs, comme ce fut le cas de la fondation Clinton et de son directeur de cabinet, et accordent des concessions politiques, fiscales, etc., à ces pays civilisationnellement hostiles. Nombre d'entre eux ont reçu de l'argent et des faveurs du Pakistan, de l'Arabie Saoudite, du Qatar et d'autres encore… sans même parler des conférences à l'étranger qui sont plus que grassement rémunérées.

Jean-Paul Betbeze : Ces élections ont montré, selon moi, trois graves dérives. La première est liée à des questions personnelles, intimes voire vulgaires, que les candidats Républicains ont mises en avant. Ceci a souvent eu lieu avec l’appui de certains médias, avides de sensationnel. Tout le monde en est sali. La deuxième est liée aux questions de défense nationale, avec l’insouciance manifestée pendant plusieurs années par Hillary Clinton pour ses e-mails confidentiels (sans que personne ne lui en fasse la remarque !). Ajoutons l’intervention, sans grand doute, de la Russie, dans la campagne (hacking des fichiers des responsables Démocrates, publications déstabilisantes lors de la Convention, liens troubles avec Wikileaks). La troisième, qui m’inquiète davantage, concerne la stabilité de la stratégie américaine d’échanges internationaux et d’ouverture. Cette stratégie joue un rôle important pour sa croissance, par sa capacité à attirer les meilleurs talents, pour son image, et aussi pour sa légitimité à être le plus important protecteur de la démocratie. Si les États-Unis se replient sur eux, avec Donald Trump et le courant Républicain, Hillary Clinton aura-t-elle l’appui populaire et politique suffisant pour remonter le courant ? La figure des États-Unis risque d’être diminuée en tant qu’autorité politique et stratégique, la faiblesse morale s’ensuit.


Quelles sont les conséquences qu'un tel déclin de l'image politique des États-Unis peut avoir à l'international ? Cette perte de crédibilité est-elle susceptible d'impacter d'autres pays alliés, si ce n'est tout l'Occident ? Dans quelle mesure est-ce que cela se traduit concrètement ?


Jean-Paul Betbeze : Marchés financiers, entreprises, politiques et nous tous regardons en permanence l’endroit le plus sûr du monde, les États-Unis. La Pax americana régnait depuis la deuxième guerre, à partir de Washington et de New York. Des États-Unis venait toujours un certain équilibre bi-partisan, au-delà de toutes les alternances politiques. C’étaient les fameux checks and balances.

Mais ceci s’est détérioré avec le temps, puis bloqué ces derniers mois avec l’attitude sectaire des Républicains. Ils ont constamment refusé en effet d’auditionner les candidats aux postes vacants de la Cour Suprême et de la Fed proposés par le Président Obama. Un blocage des institutions juridiques et monétaires est en passe d’en résulter. Tout ceci affecte évidemment l’image de stabilité des États-Unis, base des investissements, de la bourse et du dollar. Ceci me paraît encore plus important que l’attaque des deux tours du World Trade Center par Al Qaïda. Elle avait montré la montée de nouveaux risques, non plus idéologiques mais religieux, avec leurs ramifications. Aujourd’hui, l’Empire américain est affaibli à partir de son centre mais aussi dans nombre de ses prolongements juridiques et idéologiques. Ceci affecte les pays alliés qui doivent réfléchir à renforcer leur propre défense et leurs propres unions territoriales. Si l’Otan est moins "alimentée" par les États-Unis, il faudra qu’elle le soit par d’autres, qui ne dépensent pas assez pour leur protection (pensons à l’Allemagne). Nous vivons à la fois l’affaiblissement des États-Unis, mais aussi du Japon (face à la Chine) et de l’Europe (face à la Russie).

Alexandre del Valle : Quand l'Amérique est mal vue, l'Europe l'est également, car aux yeux de nombreux pays d'Asie ou du Moyen-Orient, il n'y a pas de différences entre un Américain et un Européen de l'ouest, américanisé à l'extrême à bien des égards et apartenant au même "camp". Même mœurs, même culture américanisée, mêmes valeurs libérales, etc. Par conséquent, quand l'Amérique est mal perçue, l'ensemble de l'Occident en pâtit à tort ou à raison. Par le passé, la majorité des pays du Sud avaient du mal à critiquer les démocraties libérales d'un point de vue moral. Aujourd'hui, ces mêmes pays soulignent aisément comment nos droits de l'Homme ont servi de cache-sexe aux guerres néo-impérialistes qui ont instauré le chaos en Libye ou en Irak. Quand sont abordées les vertus de l'Occident, ils rappellent que nos dirigeants sont des agents de pays extérieurs, de lobbies militaro-industriels, ethno-communautaristes, entre autres et ils les méprisent de plus en plus pour leur manque manifeste de patriotisme et leurs infidélités diplomatiques également dues au fait que nos dirigeants n'ont plus de stratégies mais élaborent leurs revirements géopolitiques au gré du vent de l'opinion publique ou des modes émotionnelles du moment... Pour revenir aux Etats-Unis, la campagne américaine illustre parfaitement l'état de déliquescence morale et géopolitique de nos classes dirigeantes : Hillary Clinton accuse ouvertement Donald Trump d'être l'homme de la Russie, mais Trump reproche à Clinton d'être l'agent du Qatar et de l'Arabie Saoudite. C'est un spectacle désolant qui, sachant le degré de compromissions des élites américaines avec les pétromonarchies du Golfe, en dit long sur la santé morale et la hauteur de vue de nos classes dirigeantes... N'oublions jamais que, comme Hillary et Bill Clinton, nombre de politiques sont devenus plus riches ou se sont même enrichis par la politique ou après en avoir fait, alors que si les choses étaient logiques, la politique devrait plus coûter que rapporter, puisque c 'est un service pour le bien public.

À travers les États-Unis, toutes les grandes démocraties libérales sont donc décrédibilisées par ricochet, exceptés quelques pays du Nord de l'Europe à la vertu publique légendaire et unique dans le monde. Les grandes puissances occidentales gangrénées par la démagogie, la gabegie, le primat de la médiatisation et des lobbies, ne sont plus en mesure de donner de leçon de vertu publique au reste du monde. L'image même de la démocratie libérale qui tolère l'abaissement moral des populations par l'omniprésence de l'indécence et de la vulgarité dans les médias devenus l'unique pouvoir sans contre-pouvoirs est maculée. Le concept ressemble de plus en plus à un immense théâtre de démagogie, de vulgarité et d'irresponsabilité a-éthique.


Pour revenir à la présidentielle américaine et à la théâtralité digne des faux catcheurs, rappelons quand même que Donald Trump n'est pas plus à droite qu'Hillary Clinton au départ, lui qui la connaît plus que bien, qui a longtemps fait partie du même parti et qui l'a même financée. Le spectacle des primaires de droite en France est certes moins violent et moins vulgaire, mais le niveau de conscience collective est à peine plus élevé, mis à part Fillon et Poisson, et la démagogie puis le politiquement correct ou les débats insignifiants (prix du pain au chocolat, obsession du cas Bayrou, etc.) écrasent littéralement les questions qui préoccupent les Français : souveraineté, identité, crise économique, réforme de l'Etat et de la politique économique. Il suffit d'ouvrir un journal russe ou chinois, pour ne citer qu'eux, pour réaliser quelle est l'image des États-Unis : celle d'un pays corrompu, démagogue, vidé de tout vrai patriotisme au profit des multinationales qui imposent des accords de libre-échange qui ruinent les peuples et abolissent les frontières. Les pays de l'Occident sont vus comme des pays livrés à eux-mêmes, ouverts à tous les vents, dirigés par des oligarchies sans moralité d'État, ce qui est certes exagéré, mais est très fortement perçu. En parallèle, l'Occident paraît arrogant, néo-impérialiste, donc hypocrite car en contradiction avec sa morale affichée des droits de l'homme. Il donne l'image d'une politique dévaluée, ramenée aux intérêts sectoriels de quelques entreprises multinationales où la corruption est une seconde nature.

Ce n'est évidemment pas vrai : les démocraties occidentales sont moins corrompues que les régimes dictatoriaux et même semi-dictatoriaux. Cependant, l'image compte énormément. Il est logique que les dictateurs de pays anti-Occident ne se gênent pas pour montrer du doigt et moquer ces "déplorables élections présidentielles américaines", véritable festival de méchanceté théâtrale et de bassesses rhétoriques. Il s'agit de montrer que le rêve américain ne signifie plus rien, n'a plus la moindre valeur, et qu'il abaisse plus qu'il n'élève. C'est mortifère pour l'autorité occidentale dans le monde au sens latin d'Auctoritas. Les Romains estimaient, à juste titre, que la véritable autorité n'a pas besoin de force. Elle est morale, induite, naturelle, résultante du respect et du magistère moral. Or, moins l'Occident suscitera le respect, moins il y aura une volonté de le suivre. Les forces anti-occidentales déjà haineuses et revanchardes seront amenées à se déchaîner encore plus, surtout en observant nos divisions (entre Américains du Nord, Vieille Europe et Russie). Toutes les erreurs de l'Occident, de la nouvelle Guerre froide avec la Russie à la déstabilisation du Moyen-Orient, contribuent à le décrédibiliser et l'affaiblir. Cette décadence du nouvel empire romain occidental excite les barbares revanchards. Ces élections présidentielles également : elles sont l'une des raisons de la perte de tribut de l'Occident dans le monde. Il y a quarante ans, les peuples rêvaient de s'américaniser, parce qu'ils associaient à l'American way of life et au pays de Wilson la prospérité, la liberté et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, face à la vieille Europe coloniale. Ce n'est plus le cas, car jamais les Etats-Unis n'ont été aussi détestés et méprisés qu'aujourd'hui.


Pour quand faut-il craindre une résurgence de ce déclin occidental et américain dans les relations internationales ? Comment pourrait-il jouer sur l'équilibre mondial des mois et des années à venir ?


Alexandre del Valle : Les relations que nous entretenons avec la Turquie constituent un bon exemple. Plus l'Occident montre l'image d'un amas de pays dirigés par des hommes qui ont oublié le sens du patriotisme, ne mènent pas de realpolitik, ne servent pas les intérêts réels de leurs peuples mais assurent leur réélection et cèdent aux lobbies communautaristes ou au diktat du néo-sultan Erdogan, moins ils seront respectés et respectables. Un homme comme Erdogan respecte bien plus le président de la Russie – qui est pourtant un ennemi historique – que les pays européens incapables de défendre d'autres intérêts que ceux des grandes multinationales, des sociétés pétrolières et de l'Otan. Nous ne sommes plus respectés par nos interlocuteurs qui ont bien compris que nos dirigents cosmopolitiquement corrects se contre-fichent du devenir de notre civilisation qu'ils ont laissée conquérir par les pôles de l'islamisme mondial sunnite dont ils sont les obligés financiers.


En nous couchant devant ces pôles et en renonçant à toute "politique de civilisation" au profit d'une "politique du spectacle", nous ne parvenons plus à susciter le respect, lequel est pourtant l'une des composantes essentielles de l'autorité. L'Occident sera donc de plus en plus détesté, de plus en plus combattu mais aussi de moins en moins craint... Le spectacle de Clinton et de Trump qui s'accusent mutuellement d'être les agents de pays étrangers renvoie nécessairement une image moins effrayante et très divisée, donc vulnérable, aux ennemis de l'Occident. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être craints quand ils offrent un tel spectacle de division. Or, l'Occident donne à voir une image très divisée de lui-même. C'est faire montre d'une faiblesse que nos ennemis cherchent à exploiter. Finalement, l'Occident ressemble à une terre de conquête, pas parce qu'il est réellement faible, puisqu'il a les meilleures armées du monde, mais parce qu'il n'est plus capable de défendre ses intérêts géo-civilisationnels et est prisonniers des virus qu'il a produits : l'universalisme anti-national et la société du spectacle. D'où la montée prévisible des "populismes".

Jean-Paul Betbeze : Hors renforcement de l’Otan et de ses différentes composantes régionales, il faut effectivement craindre une montée du risque mondial, au détriment de la croissance et de l’emploi. Ceci impliquerait plus de tensions régionales, avec une augmentation du chômage, des tensions sociales et des dévaluations compétitives. Dans cette logique, de nouveaux flux migratoires pourraient naître. Pour éviter une telle évolution, il faut que les pays renforcent leurs frontières, échangent plus d’informations, investissent plus dans leur armement classique et dans celui lié à la cyberguerre. Il faut savoir que la France dépense 2,1% de son PIB dans la défense, contre 1,2% pour l’Allemagne et 0,5% pour le Luxembourg… Il faudra bien, un jour, quand on comparera les déficits budgétaires des différents pays de la zone euro, prendre en compte ces écarts, considérables. Si la zone euro veut peser davantage, elle ne peut se comporter comme une ville ouverte du Moyen-Âge, sans remparts. Dans la phase actuelle, non seulement de montée des risques, mais plus encore de sensibilité plus forte des marchés, les taux d’intérêt vont monter. De deux choses l’une : soit ils montent parce que nous nous endettons plus pour protéger nos frontières et nous protéger plus, soit ils montent parce que nous ne le faisons pas – et que nous paraissons plus faibles aux yeux de tous. Normalement, le choix à faire paraît assez clair.


Source: http://www.atlantico.fr/decryptage/amerique-leader-et-gendarme-monde-libre-et-championne-democratie-c-etait-avant-bienvenue-dans-monde-post-trump-clinton-alexandre-2873903.html

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