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Un an après le 11 septembre : la demi défaite des Islamistes

Un an après le 11 septembre, forts du succès de l'opération immuable, nombre d'Occidentaux croient en avoir fini avec l'Islamisme : le régime taleb est tombé, Al Qaïda a subi de lourdes pertes (30 % de ses troupes) et Ben Laden semble rétrospectivement avoir commis une erreur stratégique en se mettant à dos la première puissance mondiale. C'est oublier que nous avons affaire à des fanatiques dont le but n'est pas de survivre mais avant tout de faire triompher une Idée absolue - fondement de tout totalitarisme selon Karl Popper et Raymond Aron - en l'occurrence celle de l'Islam conquérant.

Or, en diffusant les images atroces des twin towers et les vidéos de Ben Laden, l'Occident est tombé dans le piège du terroriste saoudien qui, conscient de son charisme, escomptait à la fois séduire de nouveaux Moudjahidines et terrifier psychologiquement les hédonistes Occidentaux tant effrayés par la mort. Car bien qu'étant des millions de fois plus puissant qu'Al Qaïda, l'Occident a reçu avec effroi le double message stratégique de Ben Laden, véritable objectif psychologique du 11 septembre: les Fous d'Allah peuvent frapper n'importe où et n'importe quand et, à armes égales, ils l'emporteraient, puisqu'ils aiment plus la mort que les infidèles aiment la vie. Résultat, malgré le rapport de force défavorable, si l'Islam n'a peur de rien, tout le monde a désormais peur de l'Islam. Loin d'avoir été dissuadés par la riposte américaine, les Islamistes ont d'ailleurs redoublé partout d'agressivité : en Israël, où les répressions de Tsahal déclenchées par les attentats-suicides n'ont pas empêché le Hamas de multiplier les bombes humaines ; au Cachemire, où le staff d'Al Qaïda s'est replié pour prêter main forte aux rebelles islamistes; en Macédoine, d'où d'autres Talibans et séides de Ben Laden tentent à nouveau d'embraser les Balkans ; et même dans les « banlieues de l'islam » de Paris ou de Brooklin, où des jeunes musulmans fascinés par la geste benladenienne ont acclamé « Oussama le justicier des martyrs musulmans ».

Maître en guerre psychologique, Oussama a réalisé la plus grande opération de marketing islamiste planétaire après la révolution iranienne et les Versets Sataniques. En exclusivité pour CNN et Al Jazira, il a offert aux accrocs de jeux vidéos la première version live de violence apocalyptique. Il en a fasciné plus d'un : d'abord nombre de jeunes musulmans déracinés des banlieues qui n'ont retenu de l'Islam que la conversion de Tyson et la haine anti-juive du Hamas ; ensuite quantité de non-musulmans drogués de violence virtuelle et autres jeunes sans repères attirés par toute forme de rejet de l'ordre établi ; des nostalgiques de l'Axe ou autres anti-juifs viscéraux qui voient en Ben Laden une version barbue d'Hitler; sans oublier les antisionistes et anti-américains de gauche, qui, au lieu de reconnaître dans l'islamisme le nouveau « fascisme vert » contre lequel ils devraient être les premiers à se battre - comme leurs homologues du monde musulman - n'ont voulu voir en lui qu'une « réaction deséspérée » des masses musulmanes « humiliées » par Israël et l'impérialisme US.

La victoire de « l'islamiquement correct »

Ben Laden a bel et bien gagné son pari : depuis le 11 septembre, jamais, en Europe et aux Etats-Unis, l'on aura autant acheté de Coran, jamais l'on aura autant parlé de l'islam, en bien comme en mal. L ‘«amalgame » tant redouté entre islam et islamisme est en définitive moins imputable aux « islamophobes » occidentaux qu'à Ben Laden et à ses alliés objectifs tiermondistes. Surfant démagogiquement sur le triste sort de Musulmans américains victimes d'agressions à la suite des attentats, les lobbies islamistes sont parvenus, au nom de la « lutte contre l'islamophobie », à transformer une manifestation de barbarie islamiste en une immense opération de publicité en faveur du " vrai islam tolérant ", les Musulmans étant présentés comme des " victimes " par essence des ex-colonisateurs judéo-croisés complices des « sionistes ». Aux termes de cette campagne de mobilisation soutenue par l'intelligentsia islamophile et « antiraciste » (José Bové, Monde Diplomatique, Noël Mamère, Thierry Messan, etc) , les conversions à l'islam n'ont jamais été aussi nombreuses, tandis que les Islamistes les plus fanatiques continuent de prêcher leur idéologie de haine et à organiser leurs réseaux, presque aussi librement qu'auparavant. A la différence prêt que les déclarations ouvertement terroristes sont désormais illégales à Londres ! Ben Laden a rendu un service inestimable à tous les obscurantistes barbus en quête de respectabilité : s'il est un « intégriste musulman », il suffit de se désolidariser verbalement d'Al Qaïda pour apparaître comme un «modéré »…

Plus qu'un simple intégrisme, le IIIème Totalitarisme

Dans la même logique « islamiquement correcte », on nous explique que l'islamisme doit être dénoncé comme tous les autres « intégrismes », chrétiens ou juifs. Comme si les adeptes de Mgr Lefebvre ou de Rav Loubavitch étaient de même nature barbare que les Islamikazes qui font exploser discothèques et Twin Towers, vitriolent les filles en mini-jupes ou coupent les têtes des bébés… Il est pourtant difficile de nier que lorsqu'ils rappellent aux fidèles musulmans du monde entier, jusqu'aux quartiers de Brooklin ou de La Goutte d'Or, l'obligation " d'ordonner ce qui est convenable et interdire ce qui est blâmable " (Coran, 3, 104 ; 9, 71) ou même d'islamiser les pays " impies ", au moyen du prosélytisme (dawaà) ou de la force (Jihad), les Islamistes s'appuient sur des textes reconnus jusqu'à aujourd'hui comme légitimes par les autorités musulmanes « officielles ». C'est que l'islamisme radical n'est pas un simple « intégrisme » ou un « fondamentalisme » religieux. Il est avant tout une idéologie de destruction de masse, un nouveau totalitarisme qui s'appuie certes sur l'intégrisme, mais qui est par ailleurs foncièrement contemporain, dans son nihilisme suicidaire et thanatocratiques. Bref, le fanatisme religieux multiplié par Internet, la revanche du tiersmonde, et l'explosion démographique…

Après le totalitarisme Rouge, fondé sur la lutte des Classes, et le Brun, fondé sur la lutte des Races, l'Occident est cette fois-ci confronté au totalitarisme Vert, fondé sur la lutte des Religions et des Civilisations. On y retrouve la même instrumentalisation du sentiment « d'humiliation » qui avait permis à Hitler de justifier ses haines anti-juives et anti-françaises auprès des masses allemandes « humiliés » par le traité de Versailles. Comme le nazisme, le Totalitarisme islamiste puise sa force dans la canalisation des haines revanchardes, en l'occurrence anti-coloniales, anti-chrétiennes et anti-sionistes, de sorte qu'il est perçu comme le système anti-impérialiste, anti-occidental et révolutionnaire le plus absolu. D'où le fait que les adeptes du Totalitarisme rouge (vaincus à l'Est mais hégémoniques intellectuellement à l'Ouest) et les tiersmondistes anti-américains en général, trouvent des circonstances atténuantes aux Fanatiques d'Allah comme jadis les « pacifistes » excusèrent la geste d'un certain Hitler

Le premier « Totalitarisme exotique et progressiste »

L'islamisme est un totalitarisme théocratique fondé sur un anti-occidentalisme absolu. Le premier qui n'ait pas été accouché par des « blancs » et qui vienne du Sud. Pour la première fois, le péril totalitaire n'est pas incarné par un Etat militarisé centralisé et des soldats en uniforme, comme le stalinisme et le nazisme, mais il se positionne du côté des « faibles », des humbles, des « sans-Etats », des immigrés, objets du « racisme » et de « l'islamophobie », et plus généralement des « déshérités » du tiers-monde victimes de « l'impérialisme occidental ». Mais il convient de ne pas se laisser abuser par la subversion des concepts, domaines où les Islamistes sont passés maîtres dans le cadre de leur stratégie victimaire du faible au fort: derrière une rhétorique « progressiste » de victimes a priori, le programme du Totalitarisme islamiste n'en est pas moins celui d'une idéologie foncièrement fascisante distillant un néo-racisme d'extermination de masse, dont l'aboutissement escompté n'est autre qu'une nouvelle Solution Finale des « persécuteurs infidèles » blancs judéo-croisés (Israël, Etats-Unis, Europe). Nouvelle Solution Finale de l'Occident poursuivie en vertu du syllogisme : « l'Occident judéo-chrétien est coupable des Croisades, de la Colonisation, du Sionisme et de l'impérialisme, donc responsable de tous les maux des nations musulmanes, donc il doit disparaître », ou se soumettre à l'Ordre islamiste pour expier ses fautes… Nouvelle solution finale des Juifs qui trouve sa justification dans la stigmatisation de l'Etat « fasciste » d'Israël et dans cet autre syllogisme : « Israël, mal absolu, doit disparaître, or les Juifs du monde entier en sont solidaires, donc ils doivent disparaître… ». D'où les constantes références des Islamistes aux Protocoles des Sages de Sion et à Main Kampf. D'où, aussi, le récurrent flirt entre nazisme et islamisme, jadis incarné par l'alliance entre Hitler et le Grand Mufti de Jérusalem, aujourd'hui par l'Internationale révisionniste et néo-nazie (Unité Radicale en France, néo-fascistes d'Avvanguardia et Orion en Italie, Groupes de Malmöe, Résistance Aryenne Blanche ou RadioIslam en Suède, etc) qui collaborent et voient dans le Hezbollah et le Hamas des exemples.

Mais le meilleur atout du « fascisme vert » (Rachid Boudjédra) demeure le sentiment de culpabilité qu'il a su entretenir chez ce même Occident qui se perçoit comme « mauvais ». Culpabilité suicidaire qu'un autre totalitarisme complice à maints égards, le Rouge, a su développer et instrumentaliser. Le Totalitarisme Vert est à cet égard plus pernicieux que les deux précédents, car son programme génocidaire est drapé du manteau de la révolte des victimes et des « déshérités ». Son racisme intrinsèque n'apparaît pas comme tel puisqu'il est plus fondé sur l'appartenance religieuse que sur la couleur de la peau, même si l'infidèle honni est globalement « blanc-judéo-chrétien-occidental ». Le Totalitarisme Vert n'est donc pas seulement le IIIème totalitarisme, mais aussi l'héritier unificateur des précédents. On voit converger autour de lui, non seulement les adeptes des deux premiers (Mao/Guévaristes iraniens devenus khomeynistes ; Carlos néo-wahhabite ou vétérans nazis comme Joannes von Leers, François Genoud convertis à l'islam), mais également les adeptes de la repentance éternelle et de " l'Islamiquement correct ", qui se proclament « anti-fascistes » mais qui agissent en complices des « fascistes verts ».

En apparence, seulement, ce IIIème Totalitarisme est plus faible que les deux premiers, car les néo-totalitaires d'Allah considèrent ces atouts comme des signes d'élection divine : une démographie conquérante (« préparez Venus viendra Mars », disait Gaston Bouthoul) ; les plus importantes réserves de pétrole, une détermination sans limites qui pousse « les Islamikazes » à « préférer la mort à la vie » ; et surtout la perméabilité des démocraties à leur entreprise de conquête. Car dans ce projet d'islamisation qui reçoit l'aval de maintes consciences occidentales culpabilisées autant que terrorisées, les grands pôles du totalitarisme islamiste : Frères musulmans, Tabligh, Jamaà, Pakistan, Wahhabisme saoudien, Iran, etc, ont pour objectif prioritaire d'empêcher l'intégration des minorités musulmanes. Leur but de guerre final n'est autre que la conquête-soumission définitive de l'Occident à partir de ces minorités. D'où la responsabilité accablante des dirigeants occidentaux, obligés de l'« ami » saoudien, qui ont laissé proliférer les mouvances islamistes, aujourd'hui à la tête des grandes organisations musulmanes.

Vaincre la pulsion suicidaire des démocraties occidentales : la vraie bataille contre Al Qaïda

N'oublions jamais que la plupart des « terroristes saints » (Amir Taheri) qui ont ensanglanté Manhattan ou Paris ont été formés, accueillis en Occident. Le père de la révolution islamiste, l'ayatollah Khomeiny, organisa la chute du Shah et envoya ses appels au jihad depuis la France (Neuple-le-Château). La quasi-totalité des leaders islamistes anti-occidentaux, du Soudanais Hassan al Tourabbi au chef de la Gamaà égyptienne, Abdel Rahmane, commanditaire du premier attentat du World Trade Center en 1993 (qui bénéficia d'une green card et prêchait ouvertement sa haine des Etats-Unis dans les mosquées de Brooklin et de Jersey City tandis que les polices égyptiennes le recherchaient…), en passant par le chef de l'opposition islamiste tunisienne, Rachid Ghannouchi, « réfugié politique » à Londres, ont trouvé asile dans les démocraties occidentales. Certains adeptes des Talibans et de Ben Laden sont même des citoyens américains, comme José Padilla ou John Walker, ou même Français, comme Djamal Loiseau, Zaccharias Moussaoui ou une dizaine de Français jugés à Guantanamo.

La générosité des sociétés ouvertes, qui accueillent sur leur sol leurs propres ennemis, est d'un certain point de vue la marque suprême de la tolérance humaniste. Mais les attentats de Manhattan, tout comme le retournement de Khomeiny ou Ben Laden contre leurs anciens alliés occidentaux, auraient dû servir de leçons. Car le totalitarisme méprise les valeurs de tolérance et d'humanisme, dont il est se sert cyniquement. Il ne respecte que la force. Hitler, Lénine et Staline, qui se moquaient des « idiots utiles », l'ont démontré. Certes, l'opération Liberté Immuable a permis de défaire les Talibans et les Etats-Unis traquent sans pitié Al Qaïda. Mais la lutte contre le Terrorisme n'est qu'un volet de la guerre contre le Totalitarisme islamiste, qui est d'abord un choc de valeurs fondamentales. Les Occidentaux semblent oublier qu'ils sont toujours en guerre, une guerre idéologique et civilisationnelle qui se déroule autant sur leur propre sol que le long du Limes séparant l'Islam de l'Occident. Faudra-t-il attendre d'autres 11 septembre pour que le Monde Libre comprenne qu'il a tort d'accorder la liberté aux ennemis de la liberté ? Que la démocratie libérale est un trésor d'une extrême fragilité à défendre chaque jour? Nos dirigeants seraient bien inspirés de relire La société ouverte et ses ennemis de Karl Popper.

Enfin, sur le plan géostratégique, les Occidentaux ne peuvent plus se payer le luxe d'être divisés. La guerre froide a définitivement pris fin ce sinistre matin du 11 septembre 2001. D'urgence, Etats-Unis, Union européenne et Russie doivent réunir leurs efforts pour vaincre le IIIème totalitarisme. D'urgence, un ambitieux programme énergétique pan-occidental doit permettre aux Occidentaux de ne plus dépendre du pétrole d'Arabie Saoudite, premier coupable idéologique du 11 septembre. Autre ruse de l'Histoire, la clé se trouve à nouveau dans le Caucase, en Asie centrale et dans cette Russie ex-communiste contre laquelle l'Occident lança durant la guerre froide et jusqu'à la « guerre du Kosovo » les forces de l'islamisme. La réconciliation Occident-Russie, parallèlement à l'alliance indienne, est la condition sine qua non de la victoire contre le « nazisme vert ». L'Union Pan-Occidentale ou le chaos…

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